Demain sera deux.
En attendant j’ai les yeux qui se ferment.
Levée 6h20. Train loupé. TGV pris. Arrivée prévue 8h39. Arrivée réelle 8h49. Bisou échangé. Marche de 500 mètre environs effectuée. RDV avec les Grands-Parents de l’aimé. Petit déjeuner improvisé. Installée sur la banquette arrière de la twingo verte. Voiture démarrée. Arrivée au garage. Vision nouvelle de la Mégane bousillée. Carte grise photocopiée. Affaires rassemblées. 2 CD et accessoires de préventions danger de la route oubliés. Voiture expertisé. Nouvelles paires de chaussures et babioles offertes. Poulet rôti mangé. Ramenée dans la twingo verte chez l’aimé. Film visionné. Échange de conversation triste. Promesses faites. Chat câliné. Croque-monsieur cuisinés. Homme endormi.
Je le déshabille et le regarde dormir.
Elle l’avait fait.
Elle avait osé le faire.
Tout avait commencer par une soirée d’hiver banale. Après son travail à l’agence elle était rentrée sur les coup de 19H30. Évidemment, personne n’avait commencer à préparer le repas. C’est donc en commençant a éplucher le concombre qu’elle l’entendit. Une première fois. Non vraiment elle ne lui accordait aucun répit. Elle ne la supportait plus. Elle essaya de garder son calme et de l’ignorer. Elle augmenta le son de son émission « Le Téléphone Sonne » sur France inter et continua sa tâche. Mais rien n’y faisait. L’image de sa fille dans sa chambre nappé de posters lui revenait sans cesse en tête.
Le repas se passa. Son mari fantôme fit un vague« hein ? Oui,oui bien… » en guise de réponse a sa question «alors ta journée ? » et sa fille… sa fille de 15 ans…chantonnant en bouche la même rengaine. Elle essaya juste de ne pas croiser son regard. Garder son calme à tout pris, au moins devant la présence de son mari.
Puis, comme d’habitude, le fantôme alla devant la télé. Évidement c’est aussi elle qui lavait la vaisselle. Et la, elle l’entendit. Encore. Comme chaque soir. Comme chaque matin.
Et c’est à ce moment la que l’idée lui traversa l’esprit.
Elle pris un air consterné d’abord en pensant à ça. Une sorte de grimace apparu sur son visage. Et bien vite elle essaya de ne plus y penser. En culpabilisant même d’avoir pu y penser.
Malheureusement, l’idée lui revint bien vite en tête.
Elle s’imposa vite comme une évidence, une question de vie ou de mort. Soi moi, soi elle.
Elle termina de débarrasser la table, repassa le reste des chemises,se fit un thé. L’idée était encore la.
Alors petit a petit, elle la pris au sérieux. Il fallait la réaliser. Il fallait que cela cesse.
Elle mima le sommeil et dit à son fantôme qu’elle allait dormir. Dormir… quel beau mensonge. Comment dormir dans cette maison avant que sa fille elle même le décide ?
La maison tomba dans le silence vers les coups de 1 heure 15 du matin. Son mari dormait paisiblement sur son ventre. Encore plus que réveillé, il n’entendait rien dans son sommeil. Sans aucun bruit, elle se leva, s’habilla avec un jean et un long manteau d’hiver. Doucement, elle glissa les clé de sa voiture dans sa poche.
Il y avait une rivière à 3 kilomètre de la maison. Elle avait eu le temps d’y réfléchir.
Traversant le couloir, elle alla, toujours très silencieusement dans la chambre de sa fille. Et fit ce qu’elle avait à faire.
En l’emportant dans sa voiture, elle ressenti comme un soulagement. Elle l’avait mis dans le coffre, ne supportant pas sa présence à coté d’elle.
Elle alla jusqu’à la rivière. Enfin, le moment jouissif arriva. Il faisait nuit et elle dut mettre les pleins phare sur le pont pour y voir clair. Elle ne l’avais pas emballer. Voulant bien voir une dernière fois l’objet de son malheur.
Enfin, elle le jeta.
Le cd de Lorie «Ta meilleure amie» Parti au loin, envahi par l’eau.
Enfin, la musique s’arrêtera…. elle ne l’endenterai plus. Plus jamais cette chanson «A 20 ans» Plus jamais chantée et mis à fond dans la chambre de sa fille. Ça y ‘est, elle l’avait fait. Un sourire de soulagement apparu sur son visage.
Elle s’est levée, a pris la casserole blanche, la plus grande. Elle a tourné le thermostat sur 6, posé la casserole sur la plaque chauffante tout en regardant vaguement son paquet de pâtes. Elle a fait un pas vers le robinet. Elle est revenue prendre la casserole vide, a ouvert le robinet, l’a rempli, l’a reposé. Elle l’a reprise, a ajouté de l’eau, puis l’a reposé. Elle a vérifié le bouton 6. Elle s’est rassise, en se disant qu’elle était bien trop fatiguée, et qu’elle faisait trop de choses.
J’ai pas envie de poster parce qu’hier j’ai eu un accident de voiture. Je me suis faite surprendre par la neige. Elle est tombée d’un coup. C’était prévu. Moi je l’avais pas prévu. J’avais pas fais gaffe et il faisait plus de 0°C quand j’ai pris la voiture. J’ai pas écouté Mme météo, à vrai dire, je l’ai même pas entendu. Je pensais pas qu’un trajet pouvait devenir dangereux en l’espace d’un instant. C’est devenu tout blanc. J’ai envie de dire que c’est pas ma faute, mais c’est moi qui ai paniqué. C’est moi qui est ruiné ma soirée en amoureux, celle de Jacky aussi. Jacky, je le connais pas, il voulait juste aider des gens, il s’est arrêté et moi pendant ce temps, j’ai bousillé sa bagnole. Une belle bagnole, de couleur sable, surement neuve. En plus il avait des pneus neige, Jacky. Il avait tout prévu, il l’avait écouté Mme Météo. Mon assurance elle est sympa, elle m’a dit bon courage et bonne soirée. Elle m’a même dit au revoir, mais ça j’en ai pas trop envie.
Les airbags ont explosé. Ça sent pas bon un airbag qui sort de sa boite. Je venais de faire le pleins. J’ai donc perdu ma franchise et un plein. Le principal, c’est que des blessés, il n’y en a pas.
Quand le garagiste nous a tracté on était dans la voiture. On roulait à l’envers du coup, et comme il y avait de la neige sur les vitres, on y voyait rien. C’était comme dans un manège à sensations, mais sans les vigiles et les barres de sécurité. Ensuite le taxi est venu nous chercher. Il a pris Jacky avec nous, car on allait dans le même coin. Jacky a passé son temps au téléphone, parce que son assurance, elle est peut être sympa, mais elle est pas rapide. On est sorti les premiers du taxi. Je me suis encore excusée. Je me suis même confondu en excuses. J’ai dit merci au chauffeur, et lui ai dit de faire attention. Il avait pas de pneus neige alors je préférais lui souhaiter bon courage.
Jacky, lui, il est rentré chez ses enfants.
Tout ça pour un plat à emporter qui est resté dans la voiture.
Mme Météo, maintenant, je t’écoute.
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Lien vers le blog de dessin de Julien Griffaud. Trouvé par hasard.
Voici une autre façon d’errer.
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