Errances

– J’ai plus de vélo, donc je te rejoins en métro. Je pars, là.
– Je cumule! « Voyageur sur les voies »… et du coup on est bloqués.
– Ah toi aussi? Bah au-moins t’attends pas dehors… Mais on s’demande franchement c’que les gens ont dans la tête quand même…
– Porte de Champerret
– Mais qu’on lui roule dessus!
– Puis j’comprends pas : le mec ça fait un quart d’heure qu’il se balade, personne l’a encore chopé.
– C’est vraiment bien con.
– Je crois que je vais commencer à faire copain-copain avec mes voisins hein, ils nous font des p’tits « nuit-jour-nuit-jour… » comme dans Les Visiteurs, pour nous mettre dans l’ambiance.
– C’est chiant de perdre un temps pareil, mais y a des gens qui ne savent pas se tenir, qui gueulent alors que ça change rien…
– Au niveau d’un quai, donc c’est rigolooo, on est tout serrés!
– Tout à l’heure, une nana a dit qu’il l’avait même pas localisé : donc si ça se trouve, on nous fait chier pour un gros rat!
– Ah bah écoute, ils ont du avoir l’idée en même temps que toi : ça roule!
– Fausse joie : les gens de la sécurité check si le mec est pas dans notre rame.
– On est pris en otage, grosse marade.
– Par la police de Levallois, encore plus drôle!
– Ils sont d’une efficacité folle, ces gens-là.
– Bah on s’touche, quoi.
– Genre le mec avait un plan machiavélique.
– Ouais, puis il est sorti par les égouts… T’as déjà vu le film Subway, avec Isabelle Adjani?
– C’est marrant, tu verras. Ho ho, Wagram, messieurs dames!

En travaillant, je suis tombée là-dessus :

On n’est jamais si heureux que quand on a trouvé le moyen de se perdre.
Journal d’Hirondelle de Amélie Nothomb

(l’espoir, ce petit rien du tout capable de tant) et pourtant… nan, rien.