Errances

29 janvier 2019

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29. 01. 19

29. 01. 18

Je suis partie à la recherche de la cire perdue, au Burkina Faso.

Partie pour découvrir comment cette sculpture peut prendre racine dans un paysage étranger, l’observer évoluer, la cueillir et implanter dans l’espace actuel où moi-même je vie et me développe.

J’ai partagé un espace d’atelier.

Délimité sans être muré.
Depuis l’inertie, j’ai pu contempler le mouvement de l’espace qui m’enveloppait.
Figures déambulantes dans un paysage par l’ombre re dessiné.
Néanmoins je suis très vite devenu moi-même sujet observé.
Le milieu influant sur mon travail, autant que j’influençait son mouvement.

N’étant finalement pas différent de la matière que je travaillais.
La cire donnant forme à son moule qui lui-même donnera forme au bronze.
C’est un dialogue continue entre contenant et contenu.
La présence des corps influe l’espace, et sa forme impose aux corps leurs limites.
J’ai compris ainsi que le mouvement du temps est indissociable de celui de l’espace.

J’ai habité l’espace de l’ombre.

« Or, l’ombre est pour la lumière une étrange compagne : elle est là mais elle n’existe pas d’elle-même. Elle n’est qu’absence de lumière. La nature connait une substance lumière mais l’ombre n’a ni corps ni réalité. Elle est pur manque, elle n’est pour nous que la présence d’une absence. » (Jean-Claude Lemagny, L’ombre et le temps)

Pourtant j’ai pu observer une ombre habitée.
Contrairement aux quatre murs, c’est elle qui rassure, qui abrite, qui rassemble.
Le médiateur entre cette zone sombre et la lumière, c’est le végétal.
L’arbre.
C’est lui qui construit en premier l’espace.
Point de chute du regard. Du corps. Du texte.
C’est une architecture qui s’étant silencieusement. Qui nourrit et rafraichi.
Qui s’adapte à son espace par l’aisance de son mouvement.
Qui triomphe sur le temps.

J’ai transposé. Transporté. Transplanté.

J’ai choisi de rapporter le témoignage d’un savoir-faire à travers des formes récoltés.
Elles se présentes finalement non pas comme je les ai vu, mais vécu.
Toujours dans ce processus du souvenir, elles se transforment.
Métamorphosé dans une matière pérenne.
Elles font image à travers un nouveau corps.
Touchez. Portez. Ecoutez.
Comment les désigner.
Calebasse ? Outils ? Sculpture ?

Quel est le mode d’existence d’une forme à travers une matière qui lui est étrangère ?

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