Errances

28 novembre 2009

deuxième jet

Filed under: tortilles — errant @ 18:20

Un jour je me suis dit que je devais faire au moins une photo par jour. Je me suis dit que ça forme le regard, que ça ne peut pas faire de mal. ça, c’était le 23 octobre 2008. Alors je m’exécute, je fais des images avec mon appareil dans la journée et le soir je le les trie et j’en sélectionne une. Une seule. Et je la publie sur internet. Pour cristalliser, laisser une marque. Ou justifier la pratique, au choix. Je suis conscient que le concept est facile, que ça ne fait pas révolution, mais c’est quand même jouissif. Le lendemain, je recommence. ça remplit un peu le vide, ça rend actif. Alors je continue. Quelquefois je me force, mais souvent non. Les images se suivent, elle se touchent parfois. Il n’y a qu’une seconde entre deux journées. Je continue. Un jour je n’ai pas d’appareil, alors je triche un peu. Mais ça compte quand même, non? à un moment ça devient naturel, presque comme si j’avais fait ça depuis toujours. Ça devient un peu cliché aussi. Et puis à un autre moment je me demande pourquoi je m’entête, pourquoi je ne prendrais pas plus de temps, une semaine, un mois, pour ne faire qu’une seule photo. Et puis ça passe. L’expérience prend du temps et je ne regarde pas en arrière, je produis sans recul. Je sais que ce moment viendra, mais plus tard. Alors je continue toujours, parfois je manque d’inspiration, parfois je me surprend. A un moment on me propose d’exposer quelques images. J’en sélectionne une vingtaine, et les nomme du jour de leur prise de vue. Mais toujours pas de recul sur le projet en lui-même. Il faut encore continuer. Je me suis fixé un but. Pas explicite au début, inconscient presque, mais après trois cent cinquante jours je me rends compte qu’il fallait tenir pendant au moins un an. Alors je reprends mon souffle une dernière fois et le 23 octobre 2009, j’arrête. C’est brutal. Je me sens libéré, léger, mais un peu désemparé aussi. Le temps du recul est là. Comment procéder, que faire de ces images, quelle valeur leur donner ? Je prends le temps de les regarder, une par une, de me rappeler leur contexte.
Un peu de nostalgie. Je fais le point, les regarde encore une fois, puis deux, toujours dans l’ordre. Et à la fin une satisfaction. Pas d’avoir réaliser quelque chose de grandiose, mais d’avoir vécu le projet à fond. Une seule image manque à l’appel, celle du 30 mai 2009. Erreur, oubli, perte, il en fallait une. Ce livre montre ces images dans leur ordre chronologique, sans hiérarchisation ou préférence, mais comme un tout, ou chaque jour se suit et se confronte. Une suite d’images parfois maladroites, mais une suite cohérente.

3 Comments »

  1. Eh ben c’est bien, c’est beau, ça vient, c’est chouette… et ça donne envie d’avoir le livre dans les mains. Pour les corrections de la meuf chiante qui titille un peu… les voici, un peu de perfection dans les écrits ne fait jamais de mal !!

    « Un jour je me suis dit que je devais faire au moins une photo par jour. Je me suis dit que ça formAIT le regard, que ça ne POUVAIT PAS faire de mal. ça, c’était le 23 octobre 2008 ». => concordance des temps. idem pour la suite, soit tu mets tout au présent soit tout au parfait, sinon on est un peu pommé. ou bien :
    « Un jour je me suis dit : « je dois faire au moins une photo par jour ». Je me suis dit : « ça forme le regard, ça ne peut pas faire de mal. » ça, c’était le 23 octobre 2008. Alors je me suis exécuté, j’ai fait des images avec mon appareil dans la journée et le soir je les triais et j’en sélectionnais une. Une seule. Et je la publiais sur internet. »

    j’aime beaucoup ce passage ; Les images se suivent, elle se touchent parfois. Il n’y a qu’une seconde entre deux journées. Je continue.

    attention : parfois je me surprendS. et juste après, le « à un moment » me gêne (c’est un avis personnel). je mettrai plus « un jour » ou je ne sais quoi. très subjectif ce que je viens de dire…
    « l faut encore continuer. » : pléonasme c’est à dire tu dis deux fois la même chose : encore et continuer. il faut continuer suffit ou il faut encore produire, un autre verbe à la place de continuer.

    après trois cent cinquante jours je me rends compte qu’il fallait tenir pendant au moins un an ; ça c’est trop fort !! ainsi que la fin : « une suite d’image maladroite mais une suite cohérente. » top.

    et dernier commentaire d’une chieuse : y a beaucoup de aussi dans ton texte. voilà… je passe la nuit sur notre livre dansant… à demain donc !

    Commentaire by nadj_uk — 28 novembre 2009 @ 19:05

  2. Je trouve ta nouvelle version plus disponible, plus simple, plus sincère, plus proche.. L’emploi du « je » sûrement.
    La répétition au début de « je me suis dit que » me dérange, je trouve ça un peu lourd,
    Peut-être pourrais tu essayer d’enlever le deuxième ?

    Commentaire by wald — 29 novembre 2009 @ 04:33

  3. c’est vrai que j’avais hésité un peu pour l’emploi des temps j’ai jamais été très doué pour ça.
    merci les filles je réactualise tout ça.

    Commentaire by thom — 29 novembre 2009 @ 15:10

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