Errances

11 janvier 2021

n°55

Filed under: musardises — Étiquettes : — errant @ 18:16

Tout se répète en boucle. Revivre les mêmes moments. Revoir les mêmes lieux, les mêmes personnes. A la lisière entre le flou et le net. Je ne sais plus pourquoi je suis ici. Je conduis, seule. Sur les bas côtés, des pins. Je me retrouve face à un choix. C’est toujours le même. Continuer à rouler et arriver jusqu’au rond point. En faire le tour. Retourner dans l’abysse. Soit tourner. Prendre la petite route qui s’enfonce dans la forêt et son obscurité. Et alors peut-être essayer de sortir de là. Ca c’est ce que je me dis. En vrai je n’en sais rien. Je ne sais plus rien. J’oublie au fur et à mesure. J’aperçois le bleu acide des panneaux de circulation. Je dois choisir. Maintenant. Je mets mon clignotant et tourne. La nuit est soudaine. Elle tombe le temps d’un battement de paupière. Mon rétroviseur ne reflète plus que le noir. Mon champ de vision est celui de mes phares. Je roule. Longtemps. La route semble sans fin. Peut-Être que je me suis trompée. Peut-Être qu’on ne peut pas sortir. Que la répétition est infinie. Je cligne des yeux. Et soudain je les vois. Les faibles lueurs d’une ville au loin. Petits points ardents à l’horizon. C’est l’espoir. La certitude qu’au fond, j’avais raison. Je ne sais pas encore sur quoi, mais je sais. La peur me rattrape. Et si c’était un mirage. Un appât pour me forcer à avancer. Un miroir alléchant. Malgré tout je continue. Et les lumières se rapprochent. La peur s’atténue. Plus elle s’éloigne et plus le monde devient clair. Les étoiles sont apparues. La Lune aussi. Elle se réfléchi dans l’océan en contre bas. Je suis sortie de la forêt. Le monde est revêtit du manteau bleu de minuit.

Quelque chose à échoué. Tout semble s’être évaporé. Ou peut-être pas. Pas encore. Je suis de nouveau seule sur la route mais j’ai toujours mes souvenirs. C’est inédit. J’ai laissé la voiture. Je ne sais plus trop pourquoi mais il me semble l’avoir donné. Quelqu’un en avait plus besoin que moi. Car pour une fois, je sais ou je vais. Alors je cours. Les pins défilent dans le coin de mon oeil. C’est long et éprouvant. Mais je cours. Je tourne et m’engage dans la foret. L’obscurité se fait. C’est plus dur d’avancer sans le halo des phares. Ma cadence ralenti. Mais cette fois ci je sais que la route mène quelque part. Je ne suis pas perdue.

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