Errances

Aujourd’hui je ne sais pas quoi poster.
À (m)Éditer.

Bière et toasts.
Vin rouge et fromages.
Vin blanc et cupcakes.

J’ai bien essayé de faire comme lui. De prendre un chèche qu’à vécu. De faire un nœud dans un coin. Et de sniffer le nœud. J’ai fait tout ça et dans le bon ordre. Mais mon écharpe, elle sentait le vieux, la poussière. Elle sentait l’oubli.
Alors je l’ai replié.
J’ai pas bien compris car je voulais un doudou comme le sien. Un qui fait du bien. Un qui allège le cœur quand celui-ci est trop serré. Un qui vous endort comme si quelqu’un veillait sur vous.
Je vous jure, j’ai essayé.
Puis j’ai pas réfléchi, j’ai levé les yeux vers mon placard. J’ai vu ce pull multicolore. Celui qui fait du bien quand je le mets. Celui qui me fait devenir de bonne humeur. Celui qui me fait rêver quand je m’endors.
Ce pull pour l’avoir j’en ai sué des mains. Je me suis mise à genou pour que son propriétaire me le prête. C’était y’a bien longtemps. Entre temps je l’ai un peu délaissé, mais de nouveau j’en ai besoin.
Étonnamment, c’est son pull à lui.

Ce soir je suis creuse. Et puis je déborde. Et puis j’ai mal dans mon corps, et puis j’ai mal dans ma gueule. Je me la suis prise cette putain de baffe. Celle qui te casse une dent. La plus belle. La dent qui te donnait confiance. Celle qui n’est plus qu’un vieux bout cassé de biais et qui te tranche la lèvre. Celle qui t’empêchera de manger et de dormir pendant un temps. Celle avec qui tu déconneras devant tes amis, histoire de dire que ça va.
Mais dans le fond, elle te fera plus que te couper la lèvre cette putain de dent.
C’est pas la première baffe que je prend. J’en ai des écorchures. J’en ai des dents cassées.
Ce sera pas la dernière.
Et y’a bien un truc ou je suis douée. Je suis douée dans l’art de m’amocher.

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BIIIIP

Je suis occupée, tu vois. Je suis occupée à vivre. J’ai tout balancé, enfin, j’ai essayé de tout balancer. C’est pas évident de tout mettre de côté, de dire « c’est fini, je me casse ». Alors c’est vrai que je me casse pas vraiment.
Déjà je me suis relevée tu vois. J’ai arrêté de chialer devant mes écharpes trop bien rangées. J’ai arrêté de rester sur mon cul, les jambes en tailleur, là, sur la moquette à poil raz. Et j’étais contente, tu vois. Je trouvais que c’était un grand pas.
Faut commencer doucement. Plutôt que de vouloir faire un grand bond et se rétamer la gueule. Parce que l’humain s’il a pas d’aile c’est bien pour une raison. Nan, l’humain ,il est fait pour se casser la gueule, puis comprendre qu’il doit avancer à petit pas. Et ces petits pas ridicules, ils deviennent grands, tu vois.
Ouais, ces petits machins ils deviennent des géants.

Il attendait là, le cul sur son échelle.
Il se posait trop de question, alors il s’en est construit d’autres.
Mais celles là ne servaient qu’à descendre.

et j’étais là. Assise en tailleur devant des écharpes trop bien pliées. Entourée du reste de l’appartement retourné.

Marché
Ménage
Cuisine
Rien
Rien
Rien
Rien
Course U
Rien
Rien
Soirée
Martini
Rien
Rien