Errances

8 janvier 2022

L’attraction de la panique

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 21:29

Ecrasé par l’urgence, je marine dans la confrontation au chaos. Mes identités se dissolvent la rivière du chaos. L’inquiétude émerge, elle me soumet un futur imaginaire et désastreux. Plus je me le représente plus il semble se réaliser. Il est une prophétie autoréalisatrice peut-être inévitable peut-être inconséquente.

Je me souviens de ma foi, celle que la folie des humains trop convaincu avait chassée. Elle a survécu au détachements des dogmes que l’humain se chuchote pour ignorer le chaos. Au dehors, j’ai rencontré le désespoir et la force de la simplicité. Il y a dans l’évidence quelque chose de trop beau, comme un saut dans le vide, motivé par un amour de la beauté du geste désespéré, le tapis métaphysique. Ces humain.es disent que la certitude de la défaite accompagne l’inaction. La célébration de cette posture renforce l’attrait indéniable des percepts qui les accompagnent.

Par eux la terreur s’oublie, un temps poétique face à la célébration. Une bataille parallèlement croisée au bien et au mal, dont je redoute la résolution.

7 janvier 2022

-Comment ils t’ont pas dit ?!

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 00:35

Je te raconterai ça dans quelques jours. Demain c’est ma pause, je la passerais pas à Mont-Michel. Je vais changer d’air. Désolé si je t’ai réveillé. A plus.

Les dernières nouvelles de Léon. Il n’est pas revenu à Mont-Michel depuis 3 semaines. Les gamins qui lui avaient valu sa suspension ont été mis en conseil de discipline. Ils s’étaient échappés par une porte qu’il avait oublié de fermer. A l’internat il a une réputation de tête en l’air depuis des mois. En même temps, il enchaîne les gardes de nuits et les gardes matinales 4 jours par semaines, et il prend jamais de vacances. Personne à part Hedwige ne lui cherchait d’excuse, ses collègues s’étaient mis d’accord pour le désigner comme l’incapable de l’équipe. Tim, chef des équipes de nuits, raconte à Hedwige :

– Il faisait la gueule depuis 2 semaine en même temps, il rigolait plus avec les élèves, il avait même commencé à manger dans son coin le soir. Ca faisait du bien, Léon, il installe toujours le malaise au réfectoire.

– Léon ? Malaisant ?!

– Le roi des emmerdeurs ! Il se plaignait tout le temps qu’on était trop durs avec les gosses, qu’on pouvait pas les fliquer comme ça. Youpi ! Je suis le surveillant sympa, arrêtez de faire votre travail, vous êtes des vilains. Enfin, tu vois comme il est.

Tim avais pris la voix de Léon, manifestement, il s’était entraîné. Hedwige ne l’écoute plus, elle souris poliment pendant qu’il s’engouffre dans une série de commentaires sur les manies de son ami. Pendant deux années, Léon lui avait parlé de l’autre-con, aucun doute, c’est bien lui. Un aspirant militaire, un capo-chef, juste assez sportif pour faire peur aux étudiant d’un bahut de province. Une heure avec lui suffit à le comprendre, tout ce qui l’entoure est du sale boulot. Il a mariné trop longtemps dans le mépris enfantin de ses alentours. Il est entouré d’incapables, gouverné par des incapables et aimé par des incapables. Tout est ni fait ni à faire. Mais lui n’y peut rien, il va pas les changer les incapables, il apprécie trop raconter leurs exploits aux autres. Hedwige profite d’une pause dans son monologue :

– Vous l’avez suspendu combien de temps ?

– Comment ils t’ont pas dit ?!

– Non, je veux bien le remplacer à l’internat, j’aimerais juste savoir combien de temps.

– Vous êtes mignonne vous, comment vous voulez qu’un de ces quasi-morts travaillent dans la sécurité ? Vous imaginez vous de ces sans-visages recaller un autre céphaloblasté à l’entrée du bahut ? Ca marcherait pas !

 

 

 

5 janvier 2022

Animatest

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 15:40

4 janvier 2022

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 19:32

Ses possessions assemblées dans un cadis, un air de prophète, il était assis au pied d’un arbre et regardait un mur. Son visage trônait sur une colline de coton molletonné, que sa barbe et ses cheveux prolongeaient en étouffant son visage dans un chaleureux duvet blanc.

1 janvier 2022

Le Rêve d’Ernest

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 19:56

Ernest ne ressent plus que le bas de la porte de sa chambre d’hôpital, il s’y est faufilé, au chaud, à l’abri de ce couloir qui lui fait horreur. Il aimerait marcher dans un espace ouvert, voir une grue au loin assembler une ziggurat de sable, serrer la main de quelqu’un pour la première fois, jouer avec un chien.

Il imagine une épaisse couverture de gazon rouge envahir ce couloir désert. Voir les murs se diluer dans la terre recouverte par cette fourrure végétale. Il en ressent la fraîcheur sous ses pieds imaginaires. Il ressent le chocs de ses pas parcourir ses tibias, il ressent des fibres musculaire enlacer son fémur, il ressent sa colonne vertébrale déployer des racines nerveuses dans ses bras. Il ressent ses veines se resserrer avant son cou, il ressent l’amertume houblonnée de sa langue. Il ressent ses dents percer ses gencives, il y voit des mégalithes d’albâtres dessiner un arc sur les ruines de l’hôpital.

Il peut entendre la caresse du vent dessiner des vagues sur les étendues enherbées.

 

29 décembre 2021

Le Rêve d’Ernest

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 02:06

Ernest attend devant la porte de sa chambre d’hôpital. Les médecins préservent son corps dans une bulle stérile, pour éviter qu’il se décompose trop vite. Pour eux c’est ce qu’il y a de mieux à faire, c’est évident. Les corps des céphaloblastés peuvent rester inertes pendant des semaines lors des absences, mieux vaut éviter qu’ils se réveillent dans un corps putride. Le seul moyen de rentrer serait via la perfusion, encore faudra-t-il se faufiler dans le sac. Il est bientôt trois heure, le centre de réanimation est aussi calme qu’il puisse être. Les détails ici ne sont pas aussi intrigants qu’au dehors, les lumières sont blanches, les individus sont fatigués quand il ne s’affolent pas et la plupart des évènements sont tragiques. Ernest ne veut pas ressentir se qu’il se passe dans les chambres réparties le long de son couloir :

Quitter son corps était déjà suffisamment éprouvant pour ne pas éprouver la mort de quelqu’un d’autre.

Mais que vivre d’autre ? Il ne peut pas sortir de l’hôpital sans risquer de s’égarer à jamais, et à part les dizaines d’agonies en court, il n’y a, ici, personne d’éveillé qui ne décourage pas Ernest de s’accrocher à l’existence humaine. Personne à part les dormeur.euses. Les yeux fermés, iels ne ressentent ni l’inconfortable mobilier qui les bercent, ni l’horreur qui les entourent. Iels ressentent des réalités qu’Ernest ne peut pas atteindre. Des évènements que l’on ne partage pas et dont on se souvient peu.

Ernest a besoin de rêver, maintenant. Après tout son corps dort déjà.

27 décembre 2021

Hedwige rêve

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 22:10

– Vous auriez pu faire un effort Hedwige.

– Excusez-moi

– Comment vont vos amis ?

– Je n’en ai plus beaucoup

– Comment vont ceux qui restent ?

– Très mal, je crois que c’est de ma faute

– Mes félicitations.

– Pardon.

– Il va falloir vous bougez ma p’tite. C’est pas en restant triste et désolée que ça va s’arranger pour vous.

– J’y peux rien si je suis triste. Sa voix tremble. 

– Bien sûr ! Elle y peux rien, c’est pas de sa faute, c’est celle des autres. C’est les autres qui souffrent à cause de vous très chère, pas l’inverse.

– Mais qu’est ce que je dois faire à la fin !? Vous voulez que je me ressaisisse, juste parce que j’ai envie ?! C’est absurde ! J’ai besoin d’aide, moi. Je ne comprends presque plus rien. Le peu que je saisis est désespérant.

– Commencez par vous secouer.

– J’arrive pas

– Recommencez.

 

 

26 décembre 2021

Répondeur d’Hedwige

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 04:32

Bienvenue sur votre messagerie, vous avez   0  nouveau messages, et   2  messages sauvegardés,

Message reçu le   17   Frimaire   à    11   heures  38  :

*Biip*

Salut Hed ! C’est Léon, t’es pas venu pointer ce matin. J’espère que tu vas bien…

Ecoute, je sais que depuis quelques jours, t’as du mal à venir au boulot. Je fais de mon mieux pour te défendre, mais la direction commence à poser des questions. Je veux pas te voir t’enfoncer dans une mauvaise situation à cause du quasi-mort ok ?! 

Je veux pas te mentir en te disant que ça arrivera plus, t’écoute trop la radio pour passer à côté des nouvelles. Moi aussi ça me fait flipper les gens qui marche sans tête dehors ! J’ai du mal à aller au travail aussi : hier j’ai failli me faire passer fiévreux pour pas venir. Mais je suis venu, pour les collègues. Les gardes matinales c’est les moments les moins pénibles du boulot parce qu’on les fait ensemble. Si tu te fais virer à cause de tes absences, ils vont surement te remplacer par l’autre con.

Me laisse pas seul avec l’autre con steuplait. 

Je passerais sonner avec des bières ce soir. Me pose pas un deuxième lapin.

Ciao !

*Biip*

Messages reçu le   24   Frimaire   à   3 heures   04  :

Yo Hed ! C’est Léon, je suis bientôt à la fin de ma garde de nuit. C’était horrible là, j’ai eu trois gosses dans en cavales, j’ai passé la nuit à leur courir après, je les ai retrouvé dans le dortoir des lycéens. Putain ils ont plus de limites. C’était un carnage. J’ai failli appeler la gendarmerie avant d’appeler l’ambulance.

Putain une ambulance…

Après ce message je vais faire un rapport qui va me faire passer pour un clampin à la direction. Je vais prendre tarif, surement plus que les trois sauvages là.

Je pense que ça va finir en suspension. Va falloir être courageuse ma vieille, finalement, c’est toi qui va être seule avec l’autre con.

Je suis désolé.

Je te raconterai ça dans quelques jours. Demain c’est ma pause, je la passerais pas à Mont-Michel. Je vais changer d’air.

… 

Désolé si je t’ai réveillé.

A plus.

Fin des messages sauvegardés.

22 décembre 2021

Silence Impossible – Maquette

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 23:54

21 décembre 2021

Rough Draft

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 23:48

Ernest est amené à l’hôpital, sa conscience suit partiellement son corps.

Quand la nuit tombe il fait froid, il fait froid partout, les détails du monde deviennent inhospitaliers. Comme les cafards de l’épisode précédent, Ernest se réfugie dans les recoins, dans les bâtiments. Son corps est dans une chambre fermée, il n’y accède que par la ventilation, avec peine. Il entoure le bâtiment à la recherche d’une fenêtre ouverte. 3 étages au dessus, une adolescente ouvre une fenêtre. Ernest ressent son inquiétude, elle attend qu’un proche se réveil, impossible de dormir. Il ne s’attarde pas et s’engouffre hâtivement jusque sa chambre. Il témoigne du monde, mais le monde ne témoignera peut-être bientôt plus de lui. Il est seul dans la multiplicité du présent.

Sa chambre est fermée à clef, le patient 0 est très convoité. L’hôpital de Mont-Michel le surveille avec estime. Il attendra le matin que quelqu’un ouvre la porte.

20 décembre 2021

L’Absence d’Ernest

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 23:14

Le bourdonnement des secondes embrasse la chaleur des passant.es, le mouvement des parfums, les reflets du sols et le ressac des autos. La perception d’Ernest s’est infiltrée dans tout ce qui l’entoure dans un rayon 106 mètres. Dans ce périmètre, il énumère les grains de poussières des appartements aux fenêtres ouvertes, lit le livre rangé dans le sac d’un certain Cyril et écoute l’oxygène s’échapper par les feuilles des platanes. Tout est un évènement qui capte sa curiosité.

Une mésange noire, picore derrière une poubelle, elle y a trouvé un tas de cafards qui tente de fuir le froid de l’automne. Une voiture passe, Ernest l’entend depuis les oreilles du passereau qui s’enfuit en un instant. Il va se percher dans un buisson à 267 mètres du corps du patient 0 qui s’effondre sur les pavés de Mont-Michel.

Ernest ressent l’horreur qui anime les passant.es au dévoilement de son demi-visage. Il ressent les pavés être frappés par la course d’Emilie, l’inconnue qui se précipite dans une cabine téléphonique pour appeler des secours. Il ressent les flux électriques de son appel se mêler dans une sinuosité de câbles sous-terrain. Il ressent la fatigue de Vadim, l’ambulancier qui repousse, encore, son repas pour un appel d’urgence. Il ressent la chaleur se dissiper du gratin qu’il avait réchauffé. Il ressent la fumée quitter les poumons de Yusuf, un chirurgien en pause qui regarde l’ambulance partir.

Quand elle arrive enfin, après 7 minutes de précipitation, il ressent la condensation des particules d’eau former les premières gouttes de pluie à 1,26 km du sol.

19 décembre 2021

ano 477 (calendrier républicain)

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 20:25

Stefan marche depuis 44 jours dans les plaines d’Arizona. Ses épaules brûlent du frottement des lanières de son sac à dos trop lourd. Elle l’avait pourtant méticuleusement préparé à la légèreté.

La douleur lui fait oublier la raison de son trajet, il ne reste que le défilement des plaines sous ses pieds, les douleurs de ses épaules, et les pauses pour manger. Elle s’est préparé de la nourriture pour 80 jours: exclusivement des barres de meta-nutriments, des provisions autosuffisantes qu’elle digère intégralement. Elle n’a besoin que de l’eau qu’il purifie chimiquement.

Aujourd’hui, elle atteind enfin Silver Falls, une ancienne ville minière habité par l’objet de sa quête: un être-vestige dont elle veut vérifier l’existence.

Une céphaloblastée de l’an 230 qui n’a jamais porté de prothèse. Ses absences ne lui ont laissé qu’un buste et deux bras pour porter sa tête vide. Elle se déplace avec la légerté d’un balon d’air chaud, que ses mains semblent à peine retenir au sol.

 

18 décembre 2021

La source des CPB

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 18:03

Il apparait maintenant que la céphaloblasté (CPB) succède un épisode intense de déréalisation ou de dépersonnalisation. Les premières avaient lieu dans les rayons de supermarché. Une fois ceux-là fermés, on a vu des cas de CPB se produire dans des appartements solitaires, dans des festivals de musiques, des pharmacie, les rues, beaucoup sont arrivées dans les hôpitaux. Limiter ce phénomène est virtuellement impossible. Notre meilleur option reste le traitement par prothèse.

-Victor Moroz

12 décembre 2021

Solveig et Lohengrin

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 04:58

A 1:42, l’heure où les seuls passants ivres sont à la recherche d’aventures, Solveig retrouve Lohengrin. Elle reconnait sa silhouette singulière sur le chemin qui devait achever sa soirée. C’est l’homme dans un fauteuil à manivelle qu’elle croise régulièrement, à la grâce du hasard, entre les mois. Il lui fait signe en disant :

« Salut Mec ! Oh Meuf ! Comment tu vas ? »

A peine surpris de la croiser, il lui demande, à son habitude, du tabac et du feu pour fumer sa résine. Ca doit être la 7em fois en deux ans, Solveig s’amuse de reconnaitre la routine: Les deux rentrent de leurs soirée respective, se croisent, fument, discutent et se promettent de se revoir. C’est trop précieux pour lui refuser d’allonger un peu la nuit.

« T’as vu ? Ma roue est un peu voilée.   »

Solveig n’osait pas lui demander, sa roue gauche était assez tordue pour mimer le serpent en roulant. Comment c’est arrivé ?

« J’ai fait une figure dans le bol du skate-park  »

Ca ne l’empêchait pas d’actionner seul son fauteuil à manivelle, un objet merveilleux qui lui permet de se déplacer en fatiguant son bras plutôt que ses jambes. Il y a même une marche arrière, un détail merveilleux qui surprend toujours Solveig.

Leurs regards s’arrêtent, un temps, pour suivre le parcours hâtif d’une auto policière à travers la place. Ses phares bleus transpirent un nuage coloré dans le brouillard. Grâce à lui, Solveig et Lohengrin suivent la fuite du véhicule après qu’il se soit enfoncé dans les rues de Mont-Michel.

La menace écarté, les deux amis furtifs, trouvent un banc pour rouler. Si Lohengrin demande aux passants de rouler pour lui, c’est que ses doigts sont engourdis par une condition paralysante qu’il ne mentionne jamais. Il rigole, propose de loger Solveig en cas de pépin, et lui avoue s’être fâcher avec un de ses amis qu’elle avait rencontré au Petit Bar. Elle aussi elle s’est fâchée avec une amie de longue date. Aucun ne développe: ce soir, on s’étonne de ces choses comme de la pluie. Sans drame, avec un agacement contenu par le détachement. De retour de soirée, on s’est débarrassé, à force de boisson et de fatigue de la tâche du soucis. Lohengrin se lève, il est plus grand que Solveig. Il prend un air solennel, amusant mais sincère.

« Seul le Dieu des morts peux me juger ! Thanatos ! » Puis il se ravise  » Si je continue de me foutre de sa gueule en fumant des joints, il va me buter.

T’as pas l’air de te moquer, on dirait plutôt que tu lui prête allégeance.

Je prête ne allégeance qu’à la lumière, meuf.  Ne l’oublie jamais ! « 

Maintenant, Lohengrin attends avec Solveig le Tram N1 qui achèvera leur rencontre. Avec lui reviendront les semaines et les battements de la peur et de l’émerveillement, jusqu’à leur prochaine retrouvaille fortuite. Il arrive enfin à 2:38, Lohengrin demande à Solveig de l’aider à monter dans le tram, la salue en lui offrant un bonbon écrasé. Les portent se ferme et l’emportent dans une caisse de lumière se dissolvant dans un brouillard épaissi par la bruine.

 

 

10 décembre 2021

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 20:42

8 décembre 2021

Hook 1

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 19:32

Le Crou c’est mon Wu

On danse avec les fous

Les souvenirs c’est pas la peine.

Ton avenir est dans la beine.

 

Allez branche tes oreilles – faut les charger

Pas d’oseille pour ma daube – téléchargé

Les fils de ma poches dépassent en affiche

nananananana  ou pas on s’en fiche

2 décembre 2021

Témoignage du patient 0 extrait

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 21:36

-Avant d’avoir éclaté, j’ai traversé une saison atroce. J’avais une implacable sensation d’épuisement. J’étais seul, je passais mes journées sur mon lit, je mangeais plus. Il y avait cette pression dans ma tête, dès que je pensais à mes responsabilité, une parcelle de moi qui voulait s’échapper, tout laisser derrière, à jamais. Pour ne pas y penser, je trouvait à me distraire. Et puis  il a fallut sortir.

-Pourquoi êtes-vous sorti monsieur Cordina ?

-Pour acheter des patates. J’avais plus rien à manger. En me retrouvant au milieu du Prisunik en heure de pointe, j’étais dans un pire état que dans mon studio. La foule, les rayons, le bip-bip des caisses, c’était ça mon unique contact avec le monde ? Ca n’avais pas de sens, j’avais autour de moi un torrent de gens, de gestes, de nourritures et de son qui s’articulaient selon une mécanique que j’avais oublié. Cette pression crânienne que le divertissement et le repos n’étouffait plus s’est emballée, il n’y avait plus qu’elle. Et mon crâne s’est ouvert.

 

29 novembre 2021

Solveig rêve

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 22:52

« -Eh! dit-elle en lui tirant l’épaule.

-Qu’est ce qu’il y a Solveig ?

-Comment on fait pour pas avoir peur ?

-Attends pour celle là je dois réfléchir… »

 

Dialogue n°1

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 22:36

 

« Etre artiste n’est-elle pas une fin, pas un moyen ? » lui dit Persona 1 «  La liberté de changer ses journée une option, l’occasion de pendre le temps de choisir ce a quoi on consacre son temps. Un engagement sur le court terme toujours renouvelé. Méthode, organisation et hasard.

-Ca pèse lourd, le poids du hasard

-Ouais mais hasard partout, inévitable. L’art c’est prendre le risque de tenter d’organiser son bonheur :. une réponse à la mort

– Un jet de dé… La tentation de paniquer est forte. Apprendre ce que tu ne sais pas.

-Paniquer souvent n’est ce pas, s’entrainer au hasard ? Après il faut chercher un rythme. »

 

 

27 novembre 2021

Congrès des Médecins

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 22:58

Les céphaloblasté.es commencent à tomber, décès ou absences ? Réunion Historique à Koudymkar.

14.03.230

Après un mois d’épidémie, les médecins débattent encore sur la nature des céphaloblastés. Le 8 frimaire 230, plusieurs états commencent à rapporter des cas d’absences : un état de quasi-mort dans lequel tombent plusieurs victimes quelques jours après leur explosion crânienne. Leurs corps s’affaissent sans vie. Mais à la surprise médicale, certains se raniment après quelques minutes, heures, jours, certains quelques semaines. L’ordre médical s’est réunit aujourd’hui, dans le Palais des Congrès de Koudymkar, pour débattre de cet état d’absence.

Nous n’avons pas assez de données pour établir la nature de cet état inédit. Leur retour à la vie est très déstabilisant. Nous confie le docteur Victor Moroz, premier médecin à avoir décrit l’absence. Certains de mes patients sont revenues après cinq jour, leur corps sans vie avaient entamés leur décompositions. Cela entraîne des complications inédites, souvent suivies par une nouvelle, et certainement définitive, absence.

Une commission d’enquête du ministère Eurasiatique devra fera demain son rapport après avoir réaccueilli les témoignages de dizaines céphaloblastés survivants aux absences. Un rapport très attendu par le congrès des médecins qui espère trouver une solution préventive à cette nouvelle forme de décès qui s’annonce de plus en plus commune, au vue de la progression épidémique.

Beaucoup de regard sont tournés vers Oural Matacykl, pionier inattendu des prothèse crânienne, qui a annoncé aujourd’hui le lancement d’une branche dédiée au prothèse de crâne: Oural Prateznyja. Théon BratFranck, premier céphaloblasté porteur de prothèse est présent sur le congrès, il prendra parole demain.

Malgré le silence des parlementaires et ministres du continents, l’acquisition publique de la firme prosthétique est beaucoup discutée. On discute, au sein du congrès, de plans de fabrications et de distributions publiques de prothèse. Les prosthéto-scéptiques seront nombreux demain pour une journée qui s’annonce, au-délà du plan médical, historique.

 

 

19 novembre 2021

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 23:55

faire la plonge c’est fatiguant

18 novembre 2021

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 19:31

On va se cacher

Dans un terrier de coton

L’hiver a frappé

On danse avec les sons

16 novembre 2021

Pensée sincère n°1

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 20:14

Pourquoi je fais des paris avec le réel ?

Depuis le début de mes souvenirs, je joue avec le cosmos l’issue de mes angoisses.

Si quand cette voiture me dépasse,  j’atteins ce poteau, je réussirai mes bilans.

Et je gagne presque tout le temps. Tout les jours je recommence, je rejoue les mêmes choses, mon équilibre financier, l’aboutissement d’un projet, l’issu d’un rencard… Pourtant, je ne crois plus du tout au fair play de l’univers. Je crois qu’il me laisse jouer seul, rien à part moi ne me donnera ce que je souhaite. Si je ne joue pas.plus avec le cosmos, je dois, sans doute, jouer avec moi-même. Alors, chaque victoire devient un engagement, une promesse tenue à soi même.

Serai-je mon seul prophète et mon seul messie ? Qui sait tenir cette responsabilité ?

15 novembre 2021

Céphaloblast ! prototype

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 18:14

13 novembre 2021

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 18:05

Le ciel endormi

Par un voile de nuages gris

Je découvre l’automne

12 novembre 2021

Céphaloblast !

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 22:29

Présentation d’un cycle de nouvelles.

Depuis plus d’un mois, j’écris l’histoire continue des céphaloblastés. Une épidémie d’éclatement qui frappe le quotidien de trois personnages.

– Solveig, qui en est éloigné, ses proches ne sont pas atteints, seulement les autres, son environnement.
– Hedwige, le vit de prêt, ses collègues, puis ses amis ser.ont victimes de céphaloblastés.
– Ernest, patient zéro, a perdu son crâne, à la suite de sa céphaloblasté, mais a gardé la vie. Il découvre les bouleversement d’avoir la conscience hors de son corps.

Voici le plan de l’intrigue qui pourrait nous attendre:

– Une société civile découvre graduellement le choc des céphaloblasté. Les Etats tentent, maladroitement d’organiser l’impossible. Les médecins comprennent lentement l’ampleur de l’évènement.

– Face au choix d’une existence affranchie des frontière de leurs corps, des cephaloblasté.es quittent complétement leur ancre au réel et tente de le rejoindre dans sa totalité, se dissipant dans le présent. D’autres maintiennent leur individualité à l’aide d’un masque, une prothèse en céramique qui vient fixer leur conscience à leur corps. Ils auront le choix de l’enlever.

– Les humain.es qui échappe à cette disparition du haut de la tête, ont choisis de garder leur souvenirs, la possibilité de l’inconnu, l’incompréhension d’un monde qui les dépasse, la beauté du réconfort, de l’éphémère, la peur de la mort. Autant d’obstacle au présent absolu qu’ils rejettent.

 

11 novembre 2021

Les Quasi-mort.es

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 23:58

D’habitude, quand Solveig termine le service du midi, elle va s’oublier dans les bars. Au milieu de l’après-midi, l’atmosphère y est sereine, on joue au carte en vidant, avec lenteur, des bières qui ont l’amertume d’un baiser. La salle se remplie graduellement de visages familiers mais timides, qui se détendent à mesure que les verres se vident. Ils sont une foule qui se précipite à la chaleur du comptoir quand la nuit d’automne rafraichie les rues. Si elle étouffe dans cette multitude, Solveig s’extrait dans les rues pavées de Mont-Michel à la recherche une autre fête. Il lui suffit de suivre le son de la musique mêlée aux railleries du soir. Elle s’occupe, ainsi, jusqu’à l’épuisement à 3h du matin, va dormir, et se réveille juste à temps ré-amorcer le service du midi. Ainsi, les 4 derniers mois sont passés furtivement, affranchis du poids de la privation et de la fatigue, de l’absence de certain.es et de la présence d’autres, et de la sévérité du réel.

Mais depuis une semaine, elle n’y arrive plus. Elle en a croisé. Deux fois lui ont suffit à ne plus vouloir sortir. Au début, boire avec quelqu’un qui n’a qu’une bouche pour parler et boire, c’est fascinant, c’était même très drôle. L’arrivée des céphaloblasté.es au comptoir, c’était une attraction. A Mont-Michel, il n’y en avait, pour l’instant, que 7 pour les 126 000 habitants, tout le monde les connaissaient par  leurs prénoms (dumoins, cell.eux qui osaient sortir). Ca faisait maintenant deux semaines, que les radios ne parlaient que d’eux, de leurs nombres, de la nouvelle législation et des nouveaux produits qui les encadraient et maintenant qu’on les avait en face, on pouvaient enfin les entendre parler. La première céphaloblastée à qui Solveig avait parlée était Nathalie, une femme de 65 ans, qui cachait sa cicatrice sous une affreuse perruque rouge bordeaux. Elle était hilarante, elle parlait de tout sauf de sa condition nouvelle. Puis, en dansant, sa perruque est tombée sous les éclats de rires. Solveig ne riait pas. Elle avait vu : le visage, partiel, de la dame était riant, sa bouche grande ouverte, mais Solveig entendait par dessus ce rire, la voix tremblante de Nathalie. Une voix désincarnée qui s’inquiétait :

Merde, merde, merde, merde, merde ! Je veux pas qu’ils me voient ! Je veux pas qu’ils m’entendent !  Je suis trop conne !

La voix s’était étouffée quand la longue perruque cachait l’absence de visage de Nathalie. Du regard, Solveig cherchait d’autre témoin de ce phénomène de double voix, en vain. Elle n’a pas osé en parlé avec Nathalie, la pauvre lui semblait avoir assez souffert.

Le second était un barbu, une bouche sans âge, à qui elle n’a même pas pu parlé. Il était assis au font d’un bistrot, étouffant et vide, à 16h, habillé dans un élégant costume vert et rouge, les deux mains à plat autour d’un verre de vin qu’il n’entamerai pas. Solveig n’avait pas pu lui parler, d’après le barman, il serait entré sans un mot, et s’est assis.

– Le verre, je lui ai servit sans savoir pourquoi. Confesse, le serveur. Ca m’avait l’air évident. Il a sortit 7 franc de sa poche. Je te jure, il n’y avait que son bras droit qui bougeait. Le reste inerte.

Il est resté comme ça une demi-heure de plus. A 17:28, il est tombé de sa chaise, inerte. Une ambulance est passé le prendre, ils disaient que c’était un malaise bénin. Que les céphaloblastés avaient des absences. Mais Solveig n’arrivait pas à y croire, ça devait être l’étrangeté de trop : le corps de ce type était froid, sa tête à demi-absente, c’est un miracle qu’il ai tenu aussi longtemps. Il ne pouvait être que mort.

 

10 novembre 2021

La nouvelle peut etre dans la nuit sinon demain

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 18:06

6 novembre 2021

Sacré Léon

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 21:26

5 novembre 2021

Le Silence est impossible

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 03:48

En ouvrant la porte de son appartement, la musique dans les oreilles, la conscience d’Ernest s’engouffre au dehors. Elle devient une bulle de 100 mètres de rayons autour du corps du garçon. Au delà de 100 mètres, il percevrait, sans doute, trop de choses pour se souvenir de lui-même. Et quelque chose en Ernest veut rester Ernest.

Si je m’échappais de moi-même, que j’abandonnai mon corps, ma mémoire et ce monde, serais-je mort ?

En tout cas il ne serait pas Ernest, il deviendrai le monde. Il se dissiperais dans un présent qu’il percevrais pleinement, il ne pourrais que constater l’instantané, il n’y aurait plus de temps.

Je ne serais plus

ni mémoire, ni espoir,

absence de conscience.

Curieux d’essayer, Ernest coupe sa musique, il ne marche plus, il n’a plus faim. Il essaie d’être attentif à tout. Au ressac des autos, aux mouvements des passant.es, à la chaleur du sol, aux parfums de chaque reflet, en même temps. Il tente de supprimer la linéarité de sa perception. Il devient simultané. Il ne respire plus. Il attends le silence, le silence ne vient pas.

Il y a la chaleur des autos, le parfum des passant.es, les mouvements des reflets qui se mêlent en un bourdonnement ininterrompu d’évènements.

Silence Impossible,

L’Univers se manifeste

Inlassablement.

 

 

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