Errances

G m’a envoyée un message aujourd’hui. Je l’ai connu à l’école à Quimper, elle avait des longs cheveux comme je n’en avais jamais vu de si longs. Elle avait toujours les mains tachées de crayon et de peinture. J’aimais l’écouter me raconter comme elle aimait sa maison à Brest chez ses parents. Je ne l’ai jamais vu mais je m’imaginais une maison un peu sombre pas très loin de la mer avec un grand escalier dans l’entrée qui me menait à un étage en pente sous de vieilles tapisseries.

Ce weekend, j’ai commencé des recherches pour des pistes de mémoire. J’aime bien l’idée de tenir un carnet de recherches et pensées, ça m’aide à visualiser des concepts et les rendre palpables.

Ça y est, j’ai posé les valises au grenier de l’école cette semaine. J’ai accroché au mur des choses que j’ai aimé faire les années passées pour me donner l’envi de continuer même si en ce début d’année je me sens un peu vide.

Cet été, je suis allée me faire tatouer à côté de Bruxelles dans un quartier appelé Forest. La rue s’appelait Avenue de Jupiter, il y avait un côté un peu magique dans ce lieu. J’avais choisis un dessin d’un brin de fougère. Pendant la séance, la tatoueuse passait des musiques et celle du Roi et l’Oiseau est passée. Puis on a parlé du lien de connexion un peu spirituel qui unissait toutes les personnes tatouées dans le monde qui nous faisait appartenir comme à un grand groupe qui détenait un secret.

Je n’ai pas posté ce weekend. J’avais l’impression d’étouffer à cause de mon anxiété qui m’oblige à respirer pour dix personnes à chaque bouffée d’air.

Aujourd’hui je me sens fatiguée. J’ai eu une journée de onze heures à l’école mais je suis reconnaissante d’avoir pu partager des moments collectifs et joyeux avec les personnes de ma classe (c’était notre première après-midi tous et toutes réuni.es dans notre atelier).

Il y a quelques semaines, j’ai revu des amies de mon lycée (j’ai quitté le lycée il y a six ans). J’ai eu cette drôle d’impression de connexion étrange. Revoir des personnes du passée en ayant existé.e six années loin d’elles, m’a donné le sentiment de ne plus être la version de moi que j’étais au lycée, comme si on ne se connaissait plus.