Errances

27 novembre 2022

pas de regrets mais quelques larmes

Filed under: - marion — Marion @ 16:34

« La jeune femme parle lentement. Parfois elle se tait. Elle laisse ses mots la chercher. Il n’y aura jamais rien entre cette femme et vous, que cette parole calme dans le jour qui s’en va. Il n’y aura entre elle et vous que ce qu’il y a entre les gens, parfois, qui existe sans jamais atteindre les consciences, sans jamais arriver nulle part dans le monde : un amour de nulle part. Un amour de nul amour. On ne sait pas comment le nommer. On peut dire l’amitié, si on veut. C’est un des mots les plus proches. On peut dire aussi bien le début de l’automne, la faiblesse des lumières dans le ciel, l’invisible paysage. Maintenant on est dans la nuit. On le sait parce qu’un enfant le dit et s’en étonne. Vous êtes fous de rester comme ça, pourquoi vous n’allumez pas. La conversation prend doucement fin. Le paysage est défait. Quand on regarde la vitre, on ne voit plus rien. On ne voit plus la terre, ni le ciel – qui est fait de terre aussi, mais d’une terre plus claire que l’autre, moins soucieuse d’elle-même. On allume une cigarette. On boit un verre pour le plaisir de s’attarder. On pense une chose qu’on ne dit pas. On pense qu’on a très peu de temps dans la vie, qu’un an dure comme un sourire, que dix ans passent comme une ombre et que, dans si peu de temps, il ne reste qu’une seule chance, qu’une seule grâce : devancer notre mort dans la légèreté d’un sourire, dans l’errance d’une parole. Parler avec cette voix blanche de l’après-midi, avec cette voix blanchie par l’émotion, exsangue. Parler avec cette voix nue, exposée à l’acide d’un silence. Avec cette voix légère, longtemps brûlante sous le soir qui l’étouffe. On se lève enfin. On se quitte puisqu’il faut se quitter. Dehors c’est la nuit. On fait quelques pas dans le noir. Il y a, dans l’air chaud, comme un orage qui s’annonce, comme un amour qui s’avance. »

– Christian Bobin, La part manquante, p83

la guerre des boutons

Filed under: - claude — claude @ 13:14

Il manque des boutons à mes chemises !
C’est au niveau de mes seins
Je ne peux pas me refermer complètement.

LIDL

Filed under: - Fevriax — Fevriax @ 02:02

26 novembre 2022

La vérité, le mensonge et les coquillettes

Filed under: - Louna — Louna @ 23:30

La vérité, rien qu’en prononçant ce mot on se le mensonge en arrière goût. Le gout, comme celui des pâte d’hier soir, horrible. Horrible, j’ai du tout jeter. Jeter les coquillettes avec le ketchup et l’ail trop cuit. Trop cuit oui, je pensais que c’était ça qui avait tout gâché, que c’était ça la vérité. Tout ça pour que ce soir je recommence, les pâtes une nouvelle fois dans la poubelle. C’était le ketchup. L’arrière gout, il était là.

Ps: récemment j’ai fait pleins de collages que j’aimerai vous partager, et aussi des photos de détails de décoration mon appart (à défaut de pouvoir sortir pour cause de covid) mais là je suis trop fatiguée pour importer les photos alors pour ce soir ça serra un texte sur les pâtes.

Je préfère passer sous silence la fin très glauque

Filed under: - Siri — Siri @ 16:54

La maison était immense
C’était même un château, avec deux tours et dans un style gothique. Iel a toujours vécu dedans. Les couloirs passaient à toute vitesse sous ses pas, et le jardin souffrait de ses cueillettes intensives de l’automne. Pas de l’été, car à cette saison il fait trop beau pour tuer.
Et puis un jour on leur a dit de partir. Que c’était pas soutenable cette vie, que ça suffit, qu’on peut pas rester toute une vie la tête dans les nuages. Des inconnu.es sont arrivé.es et ont voulu s’installer. En cherchant un peu de place on a découvert que la baraque se prolongeait largement, avec toute une aile qui n’avait jamais été terminée, des logements hyper bien isolés, au bout de longs couloir, au moins une centaine. Encore plus de place pour courir.

Cher ami,

Filed under: - marion — Marion @ 14:48

Christian Bobin est mort. Je ne pourrai plus jamais lui écrire. Ça lui va bien de partir en automne, quand le froid dore les forêts. Chez lui, dans sa clairière, ce doit être très beau.
Il se tait mais il persiste, comme un très bel écho, et pendant un court instant j’ai pu mêler ma voix à la sienne : c’est tout ce qu’on peut espérer, je crois, de quelqu’un comme lui. Ça suffit à la beauté, ça adoucit le chagrin.

Je ne suis pas encore triste, mais ça viendra bientôt. Peut-être quand je te verrai demain ; peut-être que quand tu poseras sur moi tes yeux tristes et inquiets je pleurerai un peu. Mais, tu vois – tu le connaissais comme moi, puisque tu l’aimais autant – il portait en lui l’annonce de sa mort, la douceur du repos qui se prolonge, qui dure ; qui reste comme lui restait, paisible, contemplatif et bien d’accord avec la matière de l’air et la couleur des feuilles.

En rentrant à Rennes dimanche je relirai La Part Manquante, et là aussi, peut-être que le chagrin arrivera. Dans le train, hier, A… m’a appris son décès ; et en descendant à Montparnasse je suis allée me recueillir devant la maison d’Agnès Varda, que tu as aimée comme je l’aimais lui. Je t’ai pris ton lieu de recueillement, j’ai pensé que tu ne m’en voudrais pas. J’ai voulu être proche du sentiment que tu as eu, il y a quelques années. J’avais besoin d’un lieu pour accueillir ce que je ne savais pas encore formuler : des hommages, du deuil, du respect ; une certaine entente avec le monde.

Cher ami, nous avons parlé hier, alors je n’écris pas cette lettre pour toi, je me répéterais trop ; mais je l’écris tout de même, tu vois, j’en ai besoin. Et après t’avoir parlé, je crois, je lui parlerai, à lui. Je lui écrirai une dernière fois. J’ai toujours pensé que c’est très important de s’adresser aux morts. De ne pas les laisser seuls. (Je ne peux pas le croire. Je t’ai dit hier, au téléphone, que cette nouvelle ne me choquait pas ; qu’il m’a toujours paru « effacé », près de la nature, près du cycle des choses – ce que je n’ai pas formulé, mais qui est au fond l’idée que je voulais exprimer alors, doit être celle-là : tout comme ça lui allait bien de vivre, ça lui va tout aussi bien de mourir, et pour ça il mérite, je crois, mon respect éternel. Hier je t’ai dit ça, et tu étais d’accord avec le terme, mais tu étais tout de même plus surpris que moi. Et je pense que, alors, je n’avais pas vraiment saisi la réalité de ce qui était arrivé. Et maintenant, maintenant, le mot descend dans ma gorge. Je n’ose pas relire ses lettres, il le faudra pourtant. Il faudra le regarder dans les yeux.)

Cher ami, soyons tristes ensemble. Marchons main dans la main près de la Seine comme des personnages de la Nouvelle Vague, doucement, très doucement. Regardons les couleurs du bel automne et pensons qu’il est parti. J’ai hâte de te voir, toi qui pourras partager ma tristesse sans l’habiller de trop de mots, de trop de réconfort ; toi qui sauras quoi dire et quand te taire ; toi qui me raconte toujours de très belles histoires.

À demain.

invoquer

Filed under: - claude — claude @ 13:16

Je fais appel à des symboles auxquels je ne comprends rien
Et pour une fois, leur surface me suffit.

les bons choix

Filed under: - Fevriax — Fevriax @ 01:17

Aujourd’hui j’ai pleuré par peur de faire les mauvais choix. Puis j’ai sauvé une grive, chanté avec des inconnu.e.s, mangé de la soupe au 10 légumes et vu un feu d’artifice.

Finalement, peut-être que je suis doué.e pour faire les bons choix

Sacrée soirée

Filed under: - Murphy — Murphy @ 00:45

Je me suis endormie devant les biens-aimés, il y a une chanson qui dit Je peux vivre sans toi, tu sais / le seul problème, mon amour / c’est que je ne peux vivre sans t’aimer

En attendant je suis malade à en vomir, maman pense que j’ai l’endométriose mais maman n’est pas médecin alors qu’est-ce qu’elle en sait, moi je pense que je n’ai pas tous les maux du monde. 

25 novembre 2022

la dissert

Filed under: - Murphy — Murphy @ 13:43

ça m’emmerde d’écrire une dissertation parce que j’adore la recherche mais que je déteste suivre une structure d’écriture

même si objectivement ça me fait pas de mal puisque la plupart du temps je ne fais pas sens

mais ça m’emmerde. pour compenser j’écoute mon album préféré de 2018, celui que j’écoutais la dernière fois que j’ai écrite une dissert (de philo)

flavien berger chuchote dans mes oreilles téléphone moi, encore – je promets que je ne te répondrai pas et je l’aime d’avoir écrit cette phrase et tant d’autres

 

les cellules chimériques

Filed under: - claude — claude @ 13:17

Le tétramorphe,
Oiseau de Luc
Au dessus de mon corps
Comme un pont
Comme un protecteur

La pluie sur la fenêtre, c’est l’évènement le plus marquant de ma journée avec le vote de l’assemblé pour inscrire le droit à l’IVG dans la constitution

Filed under: - Louna — Louna @ 00:22

24 novembre 2022

trop

Filed under: - carnage — odilon @ 23:04

je suis beaucoup en colère ces temps-ci
parce que j’ai perdu mon collier
parce que j’ai des problèmes techniques
parce que les gens me parlent mal
sûrement parce que j’ai mal parlé d’abord
parce que ma frustration est salissante

même là j’écris avec la rage au corps
désolée pour les tessons de verre perdus

Miel et scalpel

Filed under: - Louna — Louna @ 22:59

Miel

Scalpel

Collage

Message

Pluie

Nuit

Tisane

Doliprane

Fatiguée

Sacré

Bienveillance

Errance

 

Lost in translation

Filed under: - Murphy — Murphy @ 21:04

Stgermain

Filed under: - Siri — Siri @ 21:03

Une ambiance trop bizarre des gens tous blancs, des maux aux ventres et aux têtes et une bière anxiogène.
Et une machine a laver qui module l’espace temps

jour 49 : papa

Filed under: - latige111 — latige111 @ 14:19

jour 48 : maman

Filed under: - latige111 — latige111 @ 14:19

creux

Filed under: - claude — claude @ 13:21

rome (5)

Filed under: - claude — claude @ 13:20

rome (3)

Filed under: - claude — claude @ 13:20

« On est mieux ici qu’à la BU »

rome (2)

Filed under: - claude — claude @ 13:18

Il règne ici une atmosphère douce-amère
Où l’on n’oublie pas
Le poids des légendes
Le poids des églises
Des ruines
Plombées dans le sol
Comme des grands arbres de pierre
Qui nous regardent d’en haut.

fashion

Filed under: - Fevriax — Fevriax @ 13:17

Ça fait moins d’une heure mais le doliparne est déjà redescendu…

Filed under: - Louna — Louna @ 00:02

Ma tête est en ébullition, on pourrai mettre des petits lards à griller dessus tellement que ça chauffe. Mais j’aime pas lard, j’aime pas la viande donc non. On oublie les petits lards. En fait c’est comme si il y avait un court circuit, les neurones chauffes puis les ampoules grillent et bime plus d’électricité ! Mais là ça vas, il y a toujours de la lumière, mais les ampoules chauffes, faudrai peut être penser à les changer. Sur ce je vais éteindre mes yeux pour les laisser se reposer.

Ps: Bon ok on peut pas tous avoir la poésie de Dalida quand on est malade…

23 novembre 2022

Je suis malade, complètement,…

Filed under: ramblings,- Louna — Louna @ 23:43

Quand on est malade, on se recentre sur les choses essentiel, dormir, manger, respirer et une petite musique ou un podcast en fond. C’est agréable de sentir le temp se suspendre. Les heures deviennent des minutes et les minutes des secondes. J’essaie de ne pas culpabiliser d’être dans l’incapacité de faire autre chose que de sentir la brume et la chaleur dans haut ma tête.

Ps: je suis en phase où le Doliprane fait encore effet, je n’aurai sûrement pas le même discours dans une heure…

 

retranscription

Filed under: - carnage — odilon @ 23:38

inconnu — madame * il s’arrête un instant* …euh…ah monsieur…

moi — …

inconnu — monsieur, je voulais vous demander si vous aviez une pièce

moi — euh, je crois pas, je vais regarder mais je suis pas sûre

inconnu — j’ai besoin d’un euro cinquante, c’est pour m’acheter du gruyère pour mettre sur mes pâtes

moi — tenez

inconnu — ah, merci beaucoup, merci beaucoup

moi — bon courage !

l’inconnu — que dieu vous bénisse

coucou Errances

Filed under: - marion — Marion @ 22:43

il est 21h38 et je vais me coucher (y’a quoi), mais c’est pas ma faute le vin blanc du frigo était vraiment agressif et du lever au coucher du soleil depuis quelques semaines il y a toujours un monde, alors ;
prolongeons le monde de l’oreiller

je glisse le long des murs et les vagues me recouvrent
me bercent et me réchauffent
c’est fini c’est fini
pour aujourd’hui au moins tu n’as plus à bouger
plus même à penser tu répondras plus tard
tu aimeras plus tard et puis tu as mangé
plus besoin de penser à quoi te préparer
(même si pour être honnête ces temps-ci c’est terrible
de mes trois aliments aucun n’est vraiment sain
ce week-end je rentre – on viendra me sauver
et je me réconcilierai avec l’odeur des cuisines)

aïlle ma tête

one piece

Filed under: - Fevriax — Fevriax @ 22:42

Glagla

Filed under: - Siri — Siri @ 22:30

Iel ma avoué quelque chose cette nuit
C’était beau, chaud, c’était aussi piquant, amical et amoureux
J’ai mis du temps à réaliser ce matin, je me demandais comment y répondre et comment interagir
Et puis j’ai réalisé que c’était pas arrivé

 

J’ai le bout des doigts anesthésiés par le froid
Les yeux me font mal aussi, c’est la fatigue
J’essaie de faire le focus sur mes mains mais j’y arrive pas
Je voudrais compter mes doigts
J’ai du en perdre un en route
C’est la fatigue
Une journée vient de passer mais j’aurais préféré inverser
Que mon sommeil remplace l’éveil

 

(il faisait meilleur à Marseille)

cristal

Filed under: - Manon.gd — Manon.gd @ 22:12

Des fois j’ai l’impression de me faire envahir pas des broutilles. Je sais que ce sont des futilitées pour d’autre mais, j’ai l’impression, chez moi, que ça prend constamment une ampleur gargantuesque. C’est des fois super, la joie ou les choses positives m’impactent bien plus fort aussi.

Le reste est souvent fatigant.

J’essaye du mieux que je peux de ne pas le montrer. De ne pas montrer comment une action aussi minime soit elle me ronge. Et un jour je ne peux plus, j’explose contre n’importe qui, n’importe quoi. les mots qui sortent de ma bouche sont froids et durs même si je ne les pensent pas comme tels. Je suis en colère et j’ai envie de tout envoyer valser. Pendant une semaine, deux, je deviens un vrai grinch. Après je repars comme neuve (ou presque). J’ai vidé le vase. ça n’est sûrement pas la meilleure méthode, mais c’est la seule que je connaisse pour le moment ( le « inspire/expire » dans ces moments c’est vraiment du bullshit*).

Éponger, encore, encore et encore jusqu’au trop plein.

Puis tout relâcher.

Je sais maman, on a trouvé des solutions, on a cherché, on à travaillé dessus mais dès fois c’est la bonne vielle méthode qui marche le mieux.

Ce moment de « pffffchhhh » de ballon qui se dégonfle il est maintenant, mais je le mets dans mon travail aussi et j’ai l’impression que ça passe mieux. En tout cas j’ai plus le temps d’y penser.

 

 

 

*de la merde.

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