Errances

15 février 2023

renard Feu Jour 1 (deux et trois en chemin)

Filed under: - Manon.gd — Manon.gd @ 21:45

Je cours vite, essoufflé, et puis là, le noir.

Les poils ébouriffés, la truffe engourdie, j’étire mes pattes, secoue ma queue, lance une étincelle sur un rat qui passe et dans un rire, je sors de mon trou. Encore une journée bof dans ce paradis perdu. Blaireau dis qu’avant la terre sous nos coussinets était verte et douce, moi j’dis qu’il s’est cogné la tête dans son terrier.

Je lisse ma fourrure et sens, le museau en l’air, l’odeur de mon petit déjeuné. Un mulot passe à côté de moi, vif et rapide il slalome entre les racines du sous-bois. Faut bien lui faire croire qu’il a une chance ce petit bonhomme. Sur la pointe des griffes, je le suis jusqu’à cet arbre tout flétrit et sec dans la vallée. Ça m’file des frissons ici, mais j’aime bien. Mon ventre gronde si fort que les corbeaux, haut perchés, s’enfuient à toute vitesse. J’suis surpris du bruit et recule. Sous ma patte un truc craque dans un bruit sec. AH pétard ! j’ai marché sur le doigt de pied d’un macchabé, quelle belle journée. Y’a plus un seul son autour. Blaireau dirait que c’est suspect moi j’dis il faut continuer. Est-ce que ? OH, OH, oui un truc brille dans le crane du squelette. La truffe en alerte je sniffe le gars au sol. De la magie ! C’est sûr, l’odeur persiste, acre et épaisse sur la langue. Une senteur de métal et de fer s’ajoute par-dessus. Tant pis pour le petit dej’, j’ai trouvé plus sympas. Je remonte mes poils de manche et glisse mes bras dans l’orbite du mort. Je le sens au bout de mes griffes, une sorte de bâton. Heureusement qu’il a la grosse tête celui-ci, je ressors facilement avec mon trésor. C’est un bâton, rouge et solide, il y a un petit bouton en or au bout. Blaireau dirait, « pas touche » moi, je presse le petit rond.

SSHHHLLIING !!!

Dans mes pattes, non plus un vulgaire bâton mais une magnifique épée, comme dans les contes de Blaireau ! Une toux sèche me sort de ma contemplation, les yeux encore grands ouvert d’admiration, je me retourne et le squelette au sol se relève ! Avec son reste de bras il se frotte le vide qu’il a pour œil.

Ça y est ! j’suis foutu ! J’le savais c’est la poisse. L’épée tendue vers lui je me rassure comme je peux. Il est Immense debout, un vrai géant.

Il baille exagérément et fixe ses deux trous noirs d’yeux sur moi. Il a une voix aussi profonde qu’ancienne quand il me dit « Petit, l’épée légendaire t’as choisi, La bête flottante battre tu devras ».

Alors j’ai eu la fausse bonne idée de lui dire : « Je sais pas me battre eh. »

Voilà, c’est comme ça que je me retrouve les fesses en feu, épée à la main, à esquiver et renvoyer dans le vide les coups du grand Femurix, Squelette Gardien de l’épée l’légendaire.

Depuis plusieurs heures je pare et attaque ma j’suis crevé moi, Femurix m’entraine depuis ce matin, j’abandonne avec un grand courage et pars de l’autre coté à toutes jambes.

Je cours vite, essoufflé, et puis là, le noir.

Aucun commentaire »

No comments yet.

RSS feed for comments on this post.

Leave a comment

Powered by WordPress