Errances

11 février 2016

Filed under: corridors — Étiquettes : , — errant @ 12:27

Merde.

Merde merde merde.

Je ne peux pas vous raconter toute l’histoire. Mais c’est tragique, c’est comique, c’est romantique. Ça ferait un super film du dimanche soir sur TF1. Sauf que pour l’instant j’ ai pas encore trouvé le happy end. J’ai transformé quelqu’un en fantôme. Je lui ai enlevé toute substance je l’ai laissé comme une pellicule vide errer loin de moi. Il n’était plus que les pires images que j’avais de lui. C’était plus simple. C’est plus simple d’oublier quelqu’un, de l’effacer, de le faire disparaître que n’importe quelle autre interaction.

Puis il y a eu cette sombre histoire de sac à dos. Tout cela a commencé avec vous à Brocéliande, une petite pièce en plastique de mon sac a lâché, les bretelles ne peuvent plus répartir le poids de mon sac de randonnée. Alors je suis partie en quête de sac à dos. Un tour chez Décathlon, un tour à Paris au Vieux campeur, un retour chez Décathlon, puis fin du voyage dans un magasin en zone industrielle en Moselle. J’ai un nouveau sac à dos. Sauf qu’entre temps j’ai cherché l’autre sac, celui que je lui avais prêté. Celui qui était encore là bas, dans une zone bien fermée, bien hermétique dans ma tête. Un lieu que j’ai vidé de sa topique. Hier j’ai posé un pied dans ce non lieu. Je suis descendue de la voiture, j’ai marché là où j’avais si souvent marché, tout est revenu d’un endroit volontairement oublié. J’ai revu les volumes, le son des marches en pierres, le panorama sur la ville du balcon auquel je jetais toujours un coup d’œil avant de rentrer, le chocolat au marzipan et les emballages en allemand. Le chat qui a grossit et qui ne m’aime toujours pas. Il n’était pas là mais je me le suis pris dans la gueule. C’est comme si ma tête faisait un retour en arrière, tu te rappelles des VHS ? Je rembobine tout pour revoir le début avec comme une envie d’en refaire quelqu’un de réel. Je suis comme dans une faille temporelle où quelqu’un de passé me donne une claque dans le présent sans savoir si un jour je me heurterais de nouveau à son existence.

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