Il aura fallu
Sur la couleur de la nuit dans le lac,
s’étend l’ombre de mon sac.
Il n’est de plus lancinant moment
que celui de plonger dans le rejet du temps.
Il m’aura fallu la sueur et les larmes,
l’envie de sel, sentir mes armes.
Les cris, la douleur.
Des explosions et leurs chaleurs.
Il aura fallu le temps et le silence,
l’oublie et l’inconscience,
les dents qui hurlent, rouge.
Sentir tout exploser alors que rien ne bouge
Il aura fallu te perdre toi,
et avec les cristaux de moi.
Donner la vibration de mes jaunes organes,
à des victimes aux yeux parme.
La violence ne fait pas de bruit.
Le mal n’a pas de couleur.
La mort a planté des fruits
qui s’imposent dans mon intérieur.
Écarter les lignes courbes de mon torse.
Plonger arracher la bestiole qui siffle
lui arracher la tête avec force.
Comprendre quelle ne peux mourrir quand je la renifle.
C’est un paysage qui se dessine,
Des montagnes aigües, des lac noirs.
Des arbres tordus et mauve en leurs cimes.
Un rictus biologique en moi le soir.
C’est une fracture dans le temps
que la mort d’un parent.