Post-nihilisme
1882, La révolution industrielle a transformé durablement et profondément les dynamiques des sociétés européenne, la croissance s’annonce sans limite, la morale chrétienne devient obsolète dans les sphères de pouvoir et Friedrich Nietzche annonce dans Le Gai Savoir.
» Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c’est nous qui l’avons tué ! »
C’est de l’autorité morale du concept divin dont Nietzche fait l’épitaphe. Cet effondrement de l’autorité morale s’accompagne d’un réel chamboulement de la réalité perçue par l’occident. Si la foi chrétienne n’anime plus les peuples, comment vont-ils espérer ? Comment vont-ils accepter ? Sur quelles bases vont-ils décider ?
Ce sont là les questions que soulève l’absence de Dieu comme acquis, un grand rien. Nihil.
C’est sur les bases de ce choc cosmogonique que la pensée occidentale tente de se réécrire pendant le siècle des Guerres Mondiales.
En 1942, Albert Camus émet dans le mythe de Sisyphe que la condition humaine a toujours résidé dans ce choc. La créature humaine étant à la fois limitée et consciente, est soumise régulièrement à sa flagrante incompréhension des évènements qui la traverse et du monde qui l’entoure. Elle fait face à l’Absurde. Et c’est là, sa seule certitude métaphysique: elle sait qu’elle ne sait pas.
Face à ce choc, Camus liste trois suite pour l’Humanité. L’acceptation, le refus ou l’autodestruction. Le refus est un déni, une procrastination métaphysique qu’il faudra répéter jusqu’à sa perte. L’autodestruction est la perte infligée par l’action ou l’omission et ne mène qu’au néhant. Nihil.
Camus argumente que seule l’acceptation permet de surmonter le doute. Et c’est par l’exercice répété du doute qu’elle est obtenue. Car l’acceptation Camusienne est une célébration du doute permanent.
« Il faut imaginer Sisyphe heureux »
Post-Nihilisme.
merci monsieur
Commentaire by Till — 10 février 2022 @ 23:53