Errances

26 février 2022

Shu-Suke, le guerrier rongeur – Quête annexe

Filed under: passerelles,- Louis Gipo — Casper @ 20:05

Je suis dans le vaisseau spatial des hommes des montagnes. J’en explore chaque salle. Mon corps continue de grandir mais je crois que le tout s’est stabilisé. J’arrive près d’une porte, au bout du couloir principal. Cette putain de porte est fermée à clé. Je fous des grands coups de tatane dedans, elle part en éclat. J’ai pris du muscle en grandissant. Dans la pièce derrière aucune lumière. Il fait très sombre, très gris. J’avance tout doucement. Aucun bruit.  Un frissonnement dans mon museau. Je serre les poings. Heureusement que je suis un rat, mes yeux s’habituent vite à l’obscurité. J’aperçois des barreaux. Je recule, tourne la tête. Deux points verts. Ils me fixent. Je lance un grand high kick vers ce truc, me pète le pied contre les barres. Saloperie. Les points verts clignotent un coup. Des yeux.

Bordel t’es quoi ? pas de réponse. Je vais te crever les yeux. toujours rien.

J’ai beau voir la cage nettement dans l’obscurité, les autres caisses à côté et tout le foutoir autour, je ne vois pas ce qui est enfermé là, si ce n’est les deux points verts. Je tente autre chose : T’as faim ? Les deux yeux bougent brusquement de haut en bas, un son de battement d’ailes avec. J’ai rien à bouffer non plus. T’es quoi comme bestiole pour être enfermée là-dedans ?

« Je suis un Anthracite. » La voix me surprend, je réessaye de foutre un coup et cette fois m’éclate le poing conte le fer.

– Tu ne ressembles pas à ceux qui m’ont capturé, tu ressembles à une grosse souris, me dit la bête que je ne vois toujours pas.

– UNE SOURIS ? J’ai une gueule de souris ? Je suis un rat.

– Peu importe… Délivre-moi et je te laisserai me voir. Rares sont les mortels qui m’ont aperçu.

J’ouvre la grille. Soudainement, autour des yeux se dessinent une tête allongée avec deux cornes. Tête attachée à un cou musclé et un corps allongé. On dirait une sorte de grosse brebis toute grise avec deux petites ailes. Sa voix résonne encore :

– Si tu comptes le nombre exact de composants électroniques dans ce vaisseau et que tu me ramènes chez moi, je t’offrirai un immense secret. Le secret des Anthracites, celui de rester invisible.

Je réfléchis. Je suis le meilleur guerrier du monde. Il ne m’arrive que des trucs dingues depuis deux jours. Ras le cul des trucs dingues. Mais d’un côté même le meilleur guerrier du monde pourrait avoir besoin d’être invisible… Surtout maintenant que je deviens immense. L’anthracite vole autour de moi. On dirait une putain de mouche. Envie de l’éclater. Je me retiens.

Je me retiens pas. Je lui pète une pâte. Il me fout un coup de corne. Je lui arrache une aile. Il me mord la queue. Je lui crève un œil. Il me broie une main. Je lui casse les dents. Il sort un flingue. Je le balaye. Il me tire dans le bras. Je lui pète la nuque. Il s’écroule.

Je tire le corps jusqu’à la salle des cuisines. Ça me donne la dalle de péter des gueules.

 

 

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