Rien n’est pas nier
Absolu silence
Priorité
Effleurer les rigoles d’un imperceptible mouvement
Déclarer une tempête sans pouvoir l’arrêter
Et je vais marcher tout droit croyant faire des ronds
Juste pour laisser passer
Ventiler un temps qui ne vous contiendra plus
Juste laisser passer
Je prends le juste pas quelques dernières fois à vos côtés
Sans rien dire sans oublier
Juste passer
Vous étiez là, persistantes, à chérir les fragments passés
Un demi souffle expirant
Juste
Avancer
Prendre place
Entre deux carapaces
Croire
et se vêtir d’un pull doré
Agiter ses muscles
sans trembler
ficelles en main
Tracer un chemin
C’est lui.
Tout de suite je sais que c’est lui.
Ce rythme, ce son, c’est lui.
C’est ce qui me fait rire, m’énerver, me souvenir.
Ce besoin si particulier de respirer si fort, si bruyamment peu importe l’effort.
Tout près de l’oreille, dégoulinant, partageur.
Tu ne seras pas ma princesse babychou
Je ne serais pas ta grimpeuse
On sera autre
Et.
Je vais voler autour de montagnes
De celles qui voudront partager mon souffle
L’altitude et les plateaux
De celles que je laisserai approcher
Brusquement
Le vent souffle, déjà il reprend la route. Son dos ressent l’agitation alors que son visage respire le calme.
Le son extérieur a changé aujourd’hui
Un karaoké tonitruant
Des feuilles vertes indifférentes
Mon oreille chatouillée a sursauté
Et curieuse s’est déployée.
Abasourdie
Une sonnette déambule alors dans les rues « désertes »
Cherchant écho dans les corps ici et là en transhumance courte
Une sonnette déambule alors dans l’espace nouvellement recréé
Expérimentant les nouveaux sons qu’elle peut alors produire
Une sonnette déambule alors sur le pas de portes fermées
Alerte à de nouvelles rencontres
Une sonnette déambule alors à l’étage au dessus, dans ses couloirs, sur ses murs
Elle sait que de silencieuses oreilles l’écoutent désormais attentivement
Une sonnette déambule alors dans les espaces dégagés entre les voitures absentes et celles immobiles
Vacillante et euphorique des nouvelles mélodies qu’elle sent se formuler
Une sonnette déambule alors à la rencontre de celleux qui sont né·e·s grâce à cet arrêt
Interrogeant, notant, prenant en photo, une journaliste avertie, capturant l’évolution de son tintillement
Une sonnette déambule alors et fait sursauter les êtres à la fissure
se vrillant et se recomposant quand les voluptés s’affirment.
Une sonnette
Un percement
Un rythme
Synthétisation exubérante de crayonnés
Définissent un
Deux
Trois
Banalité d’usage
Les rires emplissent nos gorges,
le plafond secoue.
Il est bas
Et nous rions
les épaules touche touche
Le son coupé
Tout rayonne
Incandescent
Clarifier une pensée
La laver trois fois
Dans de l’eau
Dans le vide
Dans le présent
Puis la faire résonner en nous
Un battement de tambour
Un temps lunaire.
Il n’y a plus que possibilité d’exister
Immobile exubérance
De là, des membres qui dès la ligne figée
S’empressent de s’ébrouer
Car s’agite en moi une métamorphose majestueuse
En plusieurs cycles et conteuses étapes.
Dort, wo es von der Sonne vergilbte Schlammhügel gab
Es plant zwei mal zwei
Eine vollständige Raster
Eine Mutter Erde
Eine Wartezeit
Les deux pattes avant superposées
Les deux pattes arrières en décalé
le flan droit caressant le lino
Très souvent le flan droit.
Il souffle régulièrement
Signifiant sa présence
S’assurant de notre vigilance.
Dedans dehors, une danse sans fin.
Pourvu qu’un mince filet d’espace reste visible entre lui et nous.
Le patron et Nathalie mon permis de découvrir l’art de la réunion. Ainsi j’ai pu découvrir plus de 20 types de bières et d’accompagnement.
– On s’appelle?
– … (je viens de te raconter mon vide de la journée, j’ai l’impression que tu paniques, que tu te demandes si je vais réellement bien alors que je te l’ai déjà écris.)
L’appel se lance, personne ne décroche.
– oh désolée je fais la vaisselle. T’es là?
– (Mmm Pourquoi demander à appeler si directement après on est remplacée par une tâche de ménage) Désolée là je suis ailleurs. Demain?
– Euh ok.
De la complexité et la joie de comprendre l’autre à travers des interfaces virtuelles.
Le pire est à venir.
J’ai vu cette phrase écrite au moins quatre fois aujourd’hui.
Ça me gratte
Et ça démange
J’ai envie se secouer des cocotiers
Je comprend pas le fatalisme
L’idée est d’accueillir l’obscurité
Pas besoin de pelle
Faut pas creuser.
On parle ici de Peur de l’intérieur
De celle qui fige
Pas de celle qui
au moment de traverser
Te fait regarder de chaque côté
Je suis calme
Je suis calme Je suis
Je suis calme Je suis calme suis clame
Je clame que je suis calme
En fait j’ai envie de crier
mais je vais déranger.
Alors je crie en tapotant.
Je ris devant cet écran qui reçoit alors tous mes postillons.
En guerre
En guerre
En guerre contre le virus
L’ennemi est là insaisissable
Mais au lendemain du jour
Nous aurons appris.
Flux principaux et flux secondaires
Tuyauteries bouchées
Inconnues
L’air devient barrière
Impénétrable
Mouvements abrogés
Lentement.
Alors vraiment tu sais pas
Tu trembles
Tu sais plus
Tu me dis que tu sais plus
Tu me dis que les escaliers ont perdu une marche
Qu’il a fallu sauter
Tu me dis qu’une flaque s’est alors dessinée
Quelque chose de visqueux et rectangulaire
Que tu as regardé
Un long moment
Interloqué.e
Tu m’as dit que t’étais sûr.e
Ça date pas d’ici
Qu’avant tout était déjà tombé
Que t’avais senti
Que la marche avait ainsi glissée
T’avais juste pu témoigner
Tu m’as dit je suis resté.e glacé.e
J’avais tant à siffler
Que ma salive a fini par sédimenter.
On se retrouve
On se découvre
Par confinement
On se rencontre
Par mesure de restriction
On s’arrange
On apporte à ces yeux curieux de quoi se regarder
À comprendre qu’y a-t-il?
À se saisir
Il y a des moments comme ça où mon cœur déborde d’amour.
ça déborde littéralement, si bien que je me mets à courir dans tous les sens, cherchant de quoi éclabousser.
Alors je dresse la liste des récipients que j’ai à ma disposition et je cours rapidement vers eux.
Mais aujourd’hui je me suis rendue compte que j’avais une tasse en main.
Je suis restée là immobile,
à savourer ce que tantôt j’avais fait couler.
Le tuyau vert sert de débarras. Il est flexible, sa peau grasse tient bon les chocs.
Transportable et circulaire, c’est un parfait habillage pour des petits jardins.
On dirait un sac sans fond, un mystère.
ça tourne.
ça tourne vite et sans virage.
Juste ça tourne.
ça calme. Les eaux vertes éclatent en mille petits bouts de verre tout tranchants.
Rien ne pèse. Ici on dort silencieusement.
Chaque pas est bruyant,
L’éveil torture.
Demain le jour sera court.
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