La civilisation urbaine remodelée par la flexibilité
Il arrive que les villes soient mal administrées, rongées par la criminalité, sales et délabrées. Nombreux sont ceux qui estiment pourtant que l’on gagne à y vivre, même dans les plus épouvantables. Pourquoi ? Parce qu’elles ont la capacité de faire de nous des êtres humains plus complexes. Une ville est un lieu où les gens peuvent apprendre à vivre avec des inconnus, à partager des expériences et des centres d’intérêt non familiers. L’uniformité abrutit, tandis que la diversité stimule l’esprit.
Richard Sennett
Le reste de l’article est intéressant et rejoint certaines idées de l’insurrection qui vient.
http://www.monde-diplomatique.fr/2001/02/SENNETT/14782
De l’insurrection qui vient? Comment ça? Interressant en tout cas. Mais dis moi Aude tu parles bien l’anglais nan?
Commentaire by nono — 11 novembre 2009 @ 15:49
Tu sais c’est le livre dont on a pas mal parlé dans la presse à un moment pendant l’arrestation de julien coupat.
Le livre est en libre accès à cette adresse http://www.bloom0101.org
« L’ensemble des tâches qui n’ont pu être déléguées
à l’automation forment une nébuleuse de
postes qui, pour n’être pas occupables par des
machines, sont occupables par n’importe quels
humains – manutentionnaires, magasiniers, travailleurs
à la chaîne, saisonniers, etc. Cette main d’oeuvre
flexible, indifférenciée, qui passe d’une
tâche à une autre et ne reste jamais longtemps dans
une entreprise, ne peut plus s’agréger en une force,
n’étant jamais au centre du processus de production
mais comme pulvérisée dans une multitude
d’interstices, occupée à boucher les trous de ce qui
n’a pas été mécanisé. L’intérimaire est la figure
de cet ouvrier qui n’en est plus un, qui n’a plus
de métier mais des compétences qu’il vend au fil
de ses missions, et dont la disponibilité est encore
un travail. »
extrait de l’insurrection que je trouve en lien avec l’article du monde diplo : le travailleur mobile n’a pas le temps de tisser des liens dans l’entreprise, il n’y a plus d’entraide entre les employés, donc ils ne se mobilisent pas. Les chances d’une révolte sont très faibles..
D’ailleurs, cette absence d’implication mutuelle est l’une des raisons pour lesquelles les syndicats ont tant de mal à mobiliser les travailleurs dans les industries ou entreprises (type Silicon Valley) qui pratiquent la flexibilité. La fraternité comme destin partagé, ensemble durable d’intérêts communs, a été affaiblie. Socialement, le système du court terme engendre un paradoxe : les gens travaillent intensément en subissant une énorme pression, mais leurs relations aux autres demeurent curieusement superficielles.
(…) Il y a quelques années, le dirigeant d’une grande entreprise du secteur de la nouvelle économie, au cours d’une visite du Chanin Building à New York, un palace Arts déco avec des bureaux ultramodernes et des espaces publics splendides, déclara : « Cela ne nous conviendrait pas, les gens pourraient s’attacher exagérément à leurs bureaux, ils pourraient se les approprier. »
Article du monde diplo
voili
Commentaire by wald — 11 novembre 2009 @ 17:26
Ah, super intéressant, je viens enfin de le lire.
J’aime bien le passage au milieu, « le travailleur mobile n’a plus le temps de tisser des liens »
T’as vu les films de Pierre Carles?
le dernier que j’ai vu, et ça date, c’était « Volem Rien foutre al pais », affiche verte avec un ane à la carotte, je sais plus trop. Super et varié, vas le voir!
Enfin le récupérer. T’es dans le vrai Aude, vas-y, persiste.
Commentaire by Martin — 12 novembre 2009 @ 01:03
Oui, j’ai beaucoup aimé ce film, la remise en question du modèle actuel et les alternatives trouvées.
Bon, je ne l’ai pas vu dans les meilleures conditions : Découpé en au moins 7 morceaux et megapixellisé su google vidéo !
Commentaire by wald — 14 novembre 2009 @ 01:24