Errances

31 décembre 2023

canapé bleu

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 19:20

Elle passe et tourbillonne en moi sans que je la partage. Sans volonté propre. Elle épouse tout d’un air de danse, en ondulant, glissant, fondant parfois jusqu’à disparaître même dans le décor. Mais elle revient toujours. Souvent quand je la cherche, elle meurt. C’est seulement une fois l’oeil tourné, l’esprit ailleurs, qu’elle réapparait. Derrière, à se trainer dansante sur toutes les surfaces sans me lâcher. Elle est joueuse je pense. Mais je l’oublie souvent. Aussi bien en vrai que dans mes pensées. Elle est en moi d’ailleurs. Elle est ce que je suis. La plus grande partie de ce que j’ai mais que je ne dis pas. Que je ne montre pas. Que je ne me montre pas non plus. Mais je sais qu’elle est là. Elle est inhérente à moi. Elle ne se détachera pas. Elle est sûrement l’incarnation de tout ce qui est en moi, que je connais sans percevoir.

leave the house

Filed under: wanderings,- zouille — zouille @ 13:45

30 décembre 2023

Filed under: wanderings,- ezra — Ezras @ 22:54

« Hello j’espère que tu vas bien, concernant notre petit sujet, j’entends ce que tu as pu me dire, j’ai entendu ce que tu m’as dis, moi j’ai eu l’impression de faire des pas vers toi. J’ai mis des choses en place pour conserver une relation apaiser entre nous. On peut se voir pour mettre les chose à plat. Ma porte est ouverte. »*

 

*message jamais envoyé

Gujan Mestras

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 21:37

Tommy, Emilie, Mélodie et moi jouons dans la chambre des filles à l’étage. Maman, Papa, Nathalie et Madjid sont en bas, certainement en train de discuter de tout et de rien, de trucs d’adultes auxquels je ne comprends rien. De toute façon, nous sommes en haut à faire les idiots. Très souvent, on passait chacun notre tour pour se donner en spectacle. De danse, d’imitation, de comédie, nous nous satisfaisions de cet espace pour y extraire toutes sortes d’histoires. Emilie debout face à nous nous joue le monstre qui vient nous dévorer. Entre Tommy et Mélodie, la place du privilégié, je me blottis à l’intérieur de la couette qu’iels soulèvent en même temps pour nous cacher. Des pressions de cuisses naissent quand nous ne formions qu’une boule d’enfant et je ne reste pas indifférent au contact de Mélodie. Une seconde se déroule et j’entends le cri aigüe de mon frère suivi de rire de guillis. Emilie nous dévore un par un et la partie recommence. La couette rabattue sur nos tête, le silence est lourd et nous nous enfonçons tous les trois un maximum dans ce canapé-pouf. De nouveau, les pressions moulent nos corps et je me surprends à abandonner ma main effleurant le genoux de Mélodie. Mon coeur s’arrête, mon souffle est en suspens, c’est une drôle de sensation qui m’envahit du dedans. Comme une cage de fourmis et de papillons qui se déverse au fond de mes tripes, leurs pas frissonnent à la vitesse de la foudre dans tous mes membres. Immobilisé, j’ai peur. Emilie monte le ton de sa voix et dans une énième surprise de cris, je sens sur mon pantalon le passage furtif de la main de Mélodie. Une nouveau jeu est né sous la couette. Mais je ne peux déjà plus le savourer. Tommy à mes côtés, je n’ai plus qu’une seule histoire en tête, l’amusement et l’excitation disparus, chassés par la culpabilité. Je ne peux plus faire machine arrière, c’est trop tard, moi aussi je suis cinglé. J’ai commis l’irréparable et je regrette déjà d’être né.

Sur le chemin du retour, dans la voiture, je demande à Maman et Papa sur un air d’innocente curiosité:

« Est-ce que c’est possible d’avoir le sida en touchant le pantalon de quelqu’un ? »

Mes parents semblent légèrement étonnés mais me répondent d’un naturel:

« Non, pas du tout, le sida ça se transmet par le sang ou les parties génitales, le zizi ou la foufoune. Pourquoi ? »

« Ok ah non pour rien du tout ».

Mais je ne comprends rien. Est-ce que ça veut dire que ça peut se transmettre de par dessus le pantalon aussi ? Est-ce qu’en plus d’être un vrai monstre, je peux aussi avoir le sida ?

Le chemin du retour sera rythmé par des vagues de chaleur me piquant à chaque fois plus vicieusement dans les moindres recoins de mon corps, démangeant mes nerfs et perlant mon front, le regard embués de vouloir déjà tout recommencer.

Plusieurs instants me reviennent par flash, sur le parking d’un supermarché jusqu’au lit à en pleurer, je veux pouvoir tout recommencer, que ce geste si vile et démoniaque n’est jamais existé, pouvoir tout reprendre à 0 pour ne rien à avoir à supporter.

29 décembre 2023

Filed under: wanderings,- zouille — zouille @ 18:04

Souvenir

Filed under: wanderings,- leostrate — leostrate @ 17:53

Garage Ménesplet

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 17:44

J’ai froid. Et j’ai des nausées. J’ai repris la cigarette. Et j’ai mal à la tête. Mayling est venue nous rendre visite la semaine dernière. J’ai appris que Noah à fait face à la justice. Selon elle, son comportement n’a pas pu naître de nul part. Elle a fouillé dans ses souvenirs pour décelé d’où ça infusé. Elle aussi, quand on était petit, n’était pas la préférée de mamie. Elle aussi a été envoyé dans le lit d’Eric pour y faire la sieste. Des rêves étranges lui sont apparus à la suite de ces siestes. Un coup de foudre de frissons. J’espère que mes nausées vont disparaître.

28 décembre 2023

gravière ménesplet

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 19:10

Rester en famille, voir la mer, regarder un film. Au carrefour de plusieurs possibilités.

Filed under: wanderings,- ezra — Ezras @ 19:07

Si je me taille les ongles en pointes, est-ce que c’est pour affiner mes doigts ou m’imaginer planter mes griffes dans sa joue ?
Pour être honnête, j’aurais bien voulu réussir à être plus honnête, moins réservée, plus aventureuse, moins douteuse.

Penser à la peinture me permet de mettre de côté ces réflexions seulement utiles à mon intérêt personnel. Faire quelque chose qui me rassure et me donne l’impression que je peux prouver ma valeur et l’éprouver au creux de ma main.

Dans le visage de P se trouve les formes que j’ai cherché à peindre, je pensais qu’elles étaient des intuitions venu du moment, mais c’est finalement, peut-être, dans le visage familier de mon frère que je les prends. Je vois les yeux billes qui flottent entre les paupières droites.

Peinture visages tournées vers le ciel, arrière plan sombre, touché par la grâce. Les deux personnages sont proches mais ne se touchent pas, ils ne sont peut-être même pas sur la même toile.
Ils ont tous les deux la même pensée, mais elle terrifie celui de gauche alors qu’elle soulage celui de droite. Peut-être qu’ils regardent la lune : réalisation profonde mais passagère du caractère insignifiant de leur existence. 

en voiture

Filed under: wanderings,- zouille — zouille @ 18:14

direction noirmoutier. retour? aller? bouillie de souvenirs indigeste. je sens comme des coupures. dans la vie. des étapes.  ressenties comme insignifiantes alors qu’elles ne le sont pas. moments de blancs. là je suis dans le gris. étape de ressassement comme tous les mois. mais nécessaire aussi. digestion lente. en route vers 2024.

erebi

Filed under: wanderings,- panoplie — panoplie @ 00:11

Au départ elle se décollait ça lui faisait comme une grande bouche avalant la poussière, mais cette fois je la sens d’un coup, en descendant de la montagne ma semelle se décroche de ma chaussure. Les pierres qui roulent sous la peau des pieds font moins mal que ce que l’on croit et je pense à celleux qu’on croit folles parce qu’iels courent pieds nus. Je me dis que j’aime ça, que de toute façon ce n’est pas plus différent du quotidien où je suis beaucoup trop proche de tous mes centres. Envie de peau à peau avec les rochers pour oublier un peu les personnes qui me manquent. Je compte les épaisseurs qui séparent mon corps du sol. Je devine les insectes le ruisseau la vase humide et chaude. Mes mains sont chromatiques rougies au bout, si un jour on me cherche dans la forêt.

27 décembre 2023

Retour de balade

Filed under: wanderings,- ezra — Ezras @ 23:59

La pointe du Roselier ressemble au tableau d’Arnold Böcklin : on traverse la barrière de pins pour arriver au bâtiment des morts.
Le vent sur la mer et le gazon. Je fantasme sur ces deux cyclistes et je suis contente de la présence silencieuse de ma petite cousine.

24 rue Georges Brassens, Montpon

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 20:23

Il fait déjà nuit, l’ambiance est plutôt calme dans la maison. Il revoit ce carrelage marron qui le guide jusque dans la salle de bain. Ou les toilettes. Peu importe, les deux étaient à côté. Maman et Wendy discutent dans cet espace minuscule entre les deux portes. Maman parle sur un ton plus sérieux que d’ordinaire et il intercepte une conversation qui semble importante. S’enfermant dans l’une des deux pièces, il tend l’oreille, cherchant à comprendre les traits inquiets qui restent imprimés devant ses yeux. C’est la première fois qu’il entend ce mot. Pédophile. Maman met en garde sa sœur quant aux monstres qui peuvent se trouver dehors, sur son chemin. Qu’il faut qu’elle sache courir vite et se protéger. Il ne comprend pas vraiment tout, essaie de construire le portrait robot de cette énergumène ayant quelque chose à avoir avec son zizi. Sa présence qui dure derrière la porte pouvant paraître suspecte, il sort, se fait aussi perceptible qu’une brise.

La soirée terminée, il va se coucher dans son lit clic-clac avec son frère dans un calme inhabituel. Rapidement il somnole et tombe très certainement dans un rêve. Il se réveille pas très longtemps plus tard, une sensation de dureté dans le pyjama. Une dureté qu’il connait, qui a toujours existé. Mais que son regard, neuf d’élément de compréhension, découvre pour la première fois.

Du plus lointain qu’il s’en souvienne, il s’agit de ses premières bouffées de chaleur. Il fait le lien très vite entre ce pédophile qui joue à faire peur avec son zizi et sa rose qui se transforme en épine. Les démangeaisons commencent à apparaître, derrière les genoux, le piquant comme une armée de fourmis sur aiguilles tout l’intérieur des cuisses. Les flancs s’embrasent à leur tour et son angoisse se propage sous sa peau tel un acide rongeant jusqu’à ses aisselles, remontant le long de sa nuque et de son front pour irriter, rougir et faire peler la racine de ses cheveux. Il les a condamné dès ce jour-là.

« Peter ? A dormir avec ? C’est l’horreur ! Il bouge tout le temps, des vers au cul qu’il nous a. Une bouillotte et un savon. Ah non c’est pas possible. Il transpire tellement qu’il faut lui changer les draps après chaque nuit. » Le consumant de l’intérieur, la chaleur fait bourgeonner des perles de sueurs qui viendront le hanter des nuits entières à partir de ce jour.

Il reste figé, le coeur battant, les yeux ouverts dans ce grand vide noir, transpirant d’angoisse à côté de Tommy endormi. C’est un monstre. Il ne peux pas rester là, le zizi suspect, seul à connaître cette terrible vérité. Il se lève, s’extirpant avec la plus grande minutie de ces draps mouillés, la fluctuation sanguine à son apogée lorsque son corps tente de vaincre l’immobilisme. Comme foudroyé en continu. Chacun de ses pas est douloureux. Debout, il tourne à droite en sortant de la chambre et il attend devant la prochaine à droite, entrée de la chambre de ses parents. La porte est ouverte, illuminée par la TV. Papa doit regarder un film. Maman doit dormir. Il ne bouge pas. Ses muscles soudain glacés de peur. Une parois de verre infranchissable. Un harnais invisible le retient d’entrer. Il lui faudra rassembler tout le courage et l’amour et la confiance. Jeter toute la fierté et l’égo et mettre toute nue cette vulnérabilité d’un monstre qui se dénonce bien qu’il ne soit trop tard. 

Il se glisse sans un bruit. La lumière bleu lui accentue son teint blême. Un fantôme coupable et condamné, résigné, glissant jusqu’au chevet de Papa. Sans avoir besoin de demander, il se redresse. Il sent qu’il y a une situation. Alors il réveille Maman. Sans avoir eu le temps de prononcer un mot, l’écran de la TV se fige et la chaleur de la lampe le réconforte déjà. Maman et Papa en position assise, le regard inquiet posé sur lui.

Balbutiement, cherchant ses mots, peur de les prononcer. Mais connaissant la nature impatiente de Maman, il finit par craquer:

« J’ai peur d’être un pédophile. »

Ça les interpelle tous les deux. Maman saisit d’une brise son passage lors de la conversation avec Wendy plus tôt dans la soirée.

« Mais non mais non. Pourquoi tu dis ça chéri ? »

« Parfois quand je dors et que je me réveille, j’ai mon zizi qui devient dur comme un bâton. »

Il se souvient d’une respiration plus légère, plus confortable, que ce gros nuage sombre et épais dans lequel il s’est perdu avait disparu. Tout s’imbibait d’une couleur chaude jaune orangée. La définition de pédophile lui a échappé, ce qui est sur, c’est qu’il ne l’est pas. Il se souvient du visages de ses parents, prenant des traits plus légers, rassurants, tentant de trouver les mots justes pour lui expliquer, pour le calmer. « Ca arrive, c’est la vie, c’est comme ça que les garçons sont fait ». Il ne savait pas.

Il sort de leur chambre, la vie est belle et merveilleuse et même l’humidité de ses draps ne dérange pas la tranquillité de son esprit.

Tommy à ses côtés, ses yeux se ferment et il laisse son corps tout entier se plonger dans un moelleux au chocolat le réchauffant d’un doux frisson.

Quelques minutes passent et Tommy se lève à son tour.

Il le notice à peine. Excité par cette sensation de bien-être et de soulagement, il somnole d’une nouvelle insouciance, attendant son retour pour s’abandonner véritablement à Morphée. Mais il ne revient pas. Bien que cela lui paraisse être une éternité, il ne veut pas s’en aller sans lui. Une dernière image, au travers de la porte entrebâillée, la lumière du salon s’allume. L’atmosphère semble tendue, il entend Maman et Papa parler le volume de leur voix plus concerné qu’à leur habitude. Des appels téléphoniques sont émis. Un grain d’inquiétude s’infiltre du dessous de la porte. Il comprend que Tommy ne reviendra pas cette nuit-là.

coincée

Filed under: wanderings,- zouille — zouille @ 18:08

26 décembre 2023

Extrait de note n°34

Filed under: wanderings,- ezra — Ezras @ 23:54

Noël est passé, très différent de tous mes noëls habituels, mais le changement n’a pas été négatif cette fois-ci. Plutôt, il y a longtemps que quelque chose avait changé en intérieur et cette fois-ci les événements ont suivi. […]

Besoin d’être face à la mer aujourd’hui, façon gentlemen farmer qui fuit ses problèmes de couple et d’amante.
Auto-centré sur son petit ressenti et incapable d’imaginer que ce soit lui la source de tous ses problèmes, face à la mer et son clavier.

[…]

[…] De mon sujet, toujours le sujet, mais j’ai l’impression que les autres le voient mieux que moi.

C’est comme si je portais un t-shirt sur lequel est écris quelque chose que j’essaye de lire, même si je baisse la tête ou me regarde dans un miroir, les autres arriveront toujours à le lire plus vite que moi.

Alors on m’en parle, comme si je ne l’avais pas simplement enfilé dans le noir ce matin à moitié réveillée, et maintenant on me demande de justifier ce choix vestimentaire avec éloquence et connaissance du sujet.

Je l’aperçoit à l’envers et à moitié déformé, alors je pense en saisir le sens.
On pourrait se dire, pourquoi est-ce que je ne l’enlève pas simplement pour enfin bien le voir ? Je suis pudique et ne me déshabille que dans le noir.

Filed under: wanderings,- corbix — corbik @ 23:04

salut ma soeur, salut à toi !
salut mon frère, comment ça va ?

Filed under: wanderings,- corbix — corbik @ 23:02

un cri, un chant venu de la terre
un hommage à l’échange, aux désirs de transmissions
des savoirs analphabètes snobés par l’instruction
une ode à la vie, un hymne à la terre
aux futurs de nos enfants, à la mémoire de nos grands mères

Zabka – Brno

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 22:49

Zabka signifie grenouille en polonais. Il s’agit également du nom d’une épicerie réputée pour son extra-présence en Pologne. Thibault, mon ancien colocataire à Rennes et qui effectue actuellement un Erasmus à Poznan, m’en avait déjà parlé lorsqu’il était venu me rendre visite la première semaine de mon arrivée. Ola, qui a grandit et vit à Varsovie, m’a tout autant vendu les bienfaits de ce commerce restant ouvert jusqu’à tard le soir. Symbole d’un monde capitaliste qui coule à flot jusque dans mes veines, je ne peux m’empêcher de m’y rendre pour me délecter de ce que le packaging et les différentes formes de merdes qu’on nous y vend ont de différent des Vival à la française (beaucoup moins présents dans les rues ceci-dit). On est en fin d’après-midi, ce soir nous avons le concert du mec d’Ola, Kriz, et d’un de ses amis, Bart. En ce moment, je déteste me retrouver le ventre vide, j’ai toujours besoin d’avoir une réserve par peur de frustration. Alors avant de s’y diriger, par anticipation qu’il n’y ai aucun point de ravitaillement aux alentours, j’allie mon creux à ma curiosité et demande à Ola de m’initier au Zabka. Ayant du temps avant de rejoindre notre tram, nous tournons la tête chacun de notre côté pour faire un examiner la zone. Il ne fallut pas plus de 5 secondes pour que je pointe du doigt une devanture toute de verte vêtue avec l’inscription « Zabka » souriant au dessus. Devant l’entrée, un panneau de publicité qui ronge le passage piéton fait la promotion d’une véritable « Wurst in brot ». Une saucisse dans du pain. Une spécialité allemande soit disant, dont le nom m’a beaucoup fait rire la première fois qu’il m’est parvenu comme le bruit d’un pet décomplexé. La gourmandise parfaite qui promet une proportion idéale pour une petite faim et une expérience culinaire digne d’une véritable incarnation de la culture slave. Je me fais conseillé par Ola pour le choix de la saucisse mais la vendeuse ne semble pas apprécier le temps que je lui fais perdre causé par ce genre de petite interaction. Une dame tenant sa fille par le bras perd patience derrière moi et lâche un souffle qui me rappelle le nom de mon imminent gouté. Dans l’empressement, et sans grand étonnement, je choisis la saucisse qui me parait la plus qualitatif, donc la plus grosse et la vendeuse me demande qu’elle sauce je souhaite dans mon pain. Je lui réponds, dans une gestuelle qui témoigne d’une fine connaissance des mélanges, qu’une Garlic dip (à revoir) agrémenté d’une touche de sauce algérienne sera parfait. Elle n’a plus de sauce algérienne. Roh, la tuile et la maman qui « Wurst in brot » à nouveau, la petite qui gesticule commençant à saturer ma patience. Alors mettons la sauce légèrement pimentée au paprika. Elle n’a plus la sauce légèrement pimentée au paprika. Alors dans un élan similaire au choix de Brno comme destination Erasmus, je choisis la sauce qui semble la plus orangée, pour contraster avec le blanc moucheté de la sauce aillée. Un choix que je regretterai plus tard, sitôt que ce mélange épais d’un orange carotte corrosif s’écoulera sur mon pantalon tout propre, réservé spécialement pour l’occasion du concert. La vendeuse s’empresse de m’encaisser et tout en dégainant mon porte monnaie, je cherche son regard pour la remercier. A ce même moment, Ola se baisse et mes yeux se dirige automatiquement sur l’objet de son attention. Tombé juste devant les pieds de la jeune fille, un morceau de plastique rouge aux bordures dentelés, légèrement rebondi, attire le regard de la vendeuse, de la jeune fille, d’Ola et de la mère. Avec une inscription reconnaissable entre mille, Ola dépose ce préservatif Durex dans un des bacs à bonbons/betises/chewing-gum dont se pare chaque caisse de chaque épicerie. Ma grosse « Wurst in brot » entre les mains, nous nous dirigeons vers la sortie. D’entre ma bouchée de « Wurst in brot », je feins l’innocence en lui demandant d’où pouvait bien provenir cette immondice tombé du ciel ?

Est ce qu’une activité doit faire souffrir pour pouvoir être qualifiée de sport ?

Filed under: wanderings,- zie — Zie @ 19:01

Souffrance mentale émotionnelle
Souffrance du corps
Au delà de la compétition souffrir de l’effort, souffrir lorsqu’on se pousse « au delà de ses limites » pour se « dépasser ». Souffrir parce qu’un passage d’un niveau à un autre nécessité un certain acharnement
Souffrir des remarques sur le corps, l’endurance, la tenue, les capacités, le talent, la dextérité qui nous sont faites pour dépasser l’état présent.
Certain.es disent de cette souffrance qu’elle est nécessaire et d’autres les leurs accordent que de toute façon le sport c’est comme ça

bonne playlist

Filed under: wanderings,- zouille — zouille @ 18:13

people are strange when you’re a stranger

25 décembre 2023

Repas de Noël n°2

Filed under: wanderings,- ezra — Ezras @ 23:50

Langoustines, crevettes, pinces de crabes, mayonnaise maison.

Saumon au four, échalotes, ail, purée de pomme de terre mélangé au reste de fondu de poireaux.

Vin banc.

Fromage.

Vin rouge.

Reste de bûche.

914 & Vladimir 3 – Brno

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 22:37

La peau de mandarine salvatrice

Après une longue journée à errer dans les hauteurs de Brno à réfléchir sur ce début de vie ici, je décide de respecter sans juger la gêne dont Vladimir est empreint en m’acheter ma propre poêle, ainsi qu’un Tupperware et un lot de 4 fourchettes. En rentrant, je me sens doublement heureux de lui annoncer la nouvelle, qui brisera sans aucun doute une bonne dizaine de couches de glace entre nous. Et je vais finalement, dans un de mes hivers les plus rudes, pouvoir manger un vrai bon repas après 3 jours sans avoir ingurgiter un aliment chaud autre que de l’eau infusée à la camomille. Je le retrouve en tailleur sur la chaise de son bureau, l’écran de son ordinateur éclairant son visage absorbé par un jeu, à peine considérant le pas que je viens d’émettre vers lui. Bon. Au moins je vais manger chaud ce soir. Je me lance dans la confection d’un plat simple et efficace de pâtes aux légumes chauds revenu dans l’huile d’olive et de l’ail. Mais l’atmosphère est pleine de sursauts et d’étranges sons qui montent dans les aigus répétant une série de mots en russe. Tout en jouant, je devine que Vladimir est en communication téléphonique intense avec quelqu’un qui partage la même partie que lui. C’est le deuxième soir que je passe ici et c’est la deuxième fois qu’il passe sa soirée à jouer, maintenant accroupi le dos vouté le nez rasant l’écran. « Classica, Classica, CLASSICA! » qu’il gueule et je m’efforce de trouver ça attendrissant. Surement l’odeur de la méditérannée dans la poêle qui me donne des élans de calme et d’entendement. Dans une volonté de faire un repas complet, je saisis une mandarine dans mon tiroir et la jète sur mon lit. Le repas bientôt dans le Tupperware, je me réjouis que maman m’est conseillée de récupérer une série qu’elle a téléchargé en anticipant mon manque de wifi les premiers jours. Le casque chargé à bloc, la fumée des pâtes remontant jusque dans mes narines, j’ouvre mon ordinateur et clique sur le dossier tout en dégustant une première bouchée. « Classica, Classica, CLASSICA! » Il commence à me tendre lui et je mets le casque sur mes oreilles pour atténuer ses cris. Parmi les 5 saisons de la série, je choisis la première et clique sur le dossier tout à gauche. Des vignettes ne figurant pas parmi celles que je connais sont alignées, avec chacun pour titre « épisode 1 », « épisode 2 », « épisode 3 »… Je tente d’ouvrir le premier, comprenant rapidement que ma soirée série/repas tombe à moitié à l’eau. Je n’ai pas l’application nécessaire pour lire ce fichier. Et il m’est impossible de la télécharger dans ce pays. La voix de Vladimir me donne des bouffées de chaleurs qui commencent à remonter à la base de mes joues pour m’envahir jusqu’à la mâchoire. J’engloutie rapidement le contenu de mon plat pour me consoler. Me résignant, j’attrape « Le métier d’homme » d’Alexandre Jollien et la mandarine qui se cache dans les plis de ma couverture. En plus de parler fort, voilà qu’un son frénétique et crissant, que je suppose être son rire, vibre dans mes oreilles. J’épluche le fruit en cherchant dans les mots de l’écrivain la précieuse sérénité dont j’ai besoin en accordant à ma patience beaucoup de sagesse. Je commence la lecture et je ne comprends aucun mot qui défile devant moi. Il se croit véritablement tout seul dans cette pièce et n’a aucune idée du bruit qu’il émet. Après 5 minutes à relire le même paragraphe, le regard vague et sans plus aucun mouvement, je me décide de l’appeler une première fois pour lui demander de baisser le volume de sa voix. Aucune réponse. Il ne m’a surement pas entendu avec tout le boucan qu’il fait. « Vladimir ? ». Rien. « Vladimir !? ». Toujours rien. Je suis tout de même qu’à 3m de lui. « Vladimir !!? » Là, s’en est trop. Je l’ai vu son visage se retenir de se retourner. Pourquoi ? Je sais juste qu’il ne veut pas m’entendre. Dans un excès de bouillon de trop plein de frustration de colère et d’impatience, je chope la première peau de mandarine (la plus grosse) qui me tombe sous la main, et lui lance avec une force et une précision qui me surprend quand je la vois giflée sa joue droite à toute vitesse. Il se retourne et me regarde: « Can you shut the fuck up a lil bit, I can’t even read a sentence from my book ». Ces mots sont sortis aussi droit, sans vaciller, aussi vite que la peau de mandarine à atteint son visage. Tel un enfant contrarié qu’on vient de rappeler à l’ordre, il me jette en retour et sans succès, ce pauvre reste d’agrume, et retourne à son écran. Mais cette fois-ci, plus un son ne sort. Ou du moins, une voix communiquant avec son partenaire de jeu dans un volume raisonnable. Je retourne à ma lecture, le coeur battant fort. Après 5min sans réussir à faire glisser les mots d’Alexandre, je sors fumer une cigarette. Il peut gueuler maintenant. Mais il ne le fait pas. Et il ne le fera plus. Quand je reviens, toujours ce calme après la fulgurante tempête. Surement que la peau de la mandarine doit lui chatouiller la joue à chaque fois qu’il émet un son trop fort. Ça fait du bien de s’exprimer autrement que par les mots et parfois, c’est plus efficace.

réflechir dans le train

Filed under: wanderings,- zouille — zouille @ 18:00

Filed under: wanderings,- panoplie — panoplie @ 00:02

Noël : bûche mouillée et serveuse sèche

24 décembre 2023

Repas de Noël n°1

Filed under: wanderings,- ezra — Ezras @ 23:49

Champagne, gâteaux apéritif parmesan pesto ou bacon oignon rouge, terrine de poisson.

Fondue de poireau, Saint-Jacques au beurre, crevette à la poêle et déglacées au champagne.

Vin rouge

Chapon et pomme de terre échalote au four.

Bûche de noël vegan, chocolat, patate douce, amande, sucre ( N à enfin gagné la guerre de la bûche après 20 ans de combat ).

Clémentine

Une balade hasardeuse – Brno

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 22:15

Après 24h de transport à expirer et respirer un air moite et filtré par plusieurs autres poumons regorgeant de muqueuses aux toux grasses et au nez qui coulent, après une nuit de sommeil dans une chambre où la poussière règne, le sol colle et les murs déteignent de gras sur mon visage pâle, après 48h à trouver que fumer s’avère bien moins compliqué que de se nourrir, j’ai comme le besoin d’un oxygène frais et pur. Dans mon malheur d’être excentré, la forêt entoure les environs de ma résidence et j’ai besoin d’éprouver mon corps sans autres charges que ses apparats en joignant l’utilité de faire du repérage. Je sors donc, fais le tour jusque derrière mon bâtiment et emprunte un chemin se perdant dans les fourrées. Les arbustes à peine plus grand que moi me donne parfois des coups de branches sur mon visage trop attentif à regarder le sol pour ne pas me fouler une cheville. Les alentours, comme les arbres en hiver, sont sans vie. Des sons rauques de corbeaux me dissuadent d’avancer. Ils retentissent à mesure que mon souffle s’accentuent et le chemin bientôt se divise. Un à droite redescendant. Un autre à gauche continuant l’ascension. Ça tombe bien, j’ai toujours préféré choisir le côté du coeur. Et je n’ai nullement envie de revenir en arrière. Une balade hasardeuse que j’ai envie d’étirer à l’infini, loin de cette porte 914. Les croassements bientôt se mêlent pour se perdent dans le chant d’oiseaux qui m’ouvrent la voie sur un sentier plus important. Une route de terre traversant et le sentiment d’imposteur m’habite quelques secondes quand d’entre les buissons je ne distingue qu’à peine la voie que je viens tout juste d’emprunter. Séparant une poignée d’habitation aux jardins délabrés, une femme arrive d’en face, un chien en laisse. Seuls lorsque l’on se croisent, nos regards s’évitent, aucune envie d’importuner l’autre.

(Ou autre chose à regarder. Ou flemme d’y penser. Mais je n’y crois pas. C’est toujours étrange de croiser une personne seule dans une rue. Un espace extérieur qui peut tout de suite devenir très gênant à partager seul à seul avec un inconnu. Un croisement, cela va encore. Le choix de sourire à l’autre en s’efforçant d’y mettre une sympathie sincère me semble être le plus approprier. Ne pas fuir le regard trop rapidement pour ne pas donner la sensation d’une moquerie. Ne pas tenir le regard trop longtemps pour ne pas être vraiment gênant. Un simple regard où soi-même on s’accorde de voir l’arrivée en lui faisant comprendre qu’on l’a vu. Fini. Mais quand il s’agit de deux personnes marchant dans la même direction, cela peut être très vite gênant. Surtout pour la personne de derrière. Parce qu’à moins d’être un expert du combat et de n’avoir aucun scrupule à se défendre, si j’étais devant, ce n’est pas de la gêne mais de la peur qui m’envahirait. Généralement je marche plutôt vite. Dans les deux situations, je ne serai pas du genre à ralentir où me baisser pour refaire un lasser pas défait. Non, je fonce. Surement de la techno dans les oreilles, je détalle, soit pour semer, soit pour dépasser. Mais surtout pour en finir avec cette pression que la proximité, ce partage de trottoir et de direction m’inflige, d’autant plus quand personne d’autre n’est aux alentours.)

Je fixe alors ce jardin abandonné, empreint du temps qui passe. Une structure en métal rouillée se détache légèrement des tons de la forêt et je devine une ancienne balançoire. Un Soleil froid des belles matinées d’hiver, la mélodie des oiseaux, l’impudeur des arbres endormis et les souvenirs d’un terrain de jeu dont je n’ai pas assez profité sont venus à bout de mes émotions. Tout devient flou et je suis à nouveau submergé par le manque terrible d’un joyeux temps d’insouciance révolu. Ce décor ressemble exactement à ceux qui, dans ma mémoire, parsemaient les beaux jours long de mon enfance. Ceux qui m’ennuyaient. Où rien d’autre qu’un rayon étincelant dans le creux humide d’une feuille, qu’un calme rafraîchissant qu’emportait une légère brise, qu’une bâche distendu recouvrant la piscine. Ou la température te permet d’être dehors, mais emmitouflé. Ou l’humidité ne te permet pas de jouer sans te salir. Ou tu n’as d’autres choses à faire qu’attendre. Mais jamais je n’ai attendu vraiment. J’ai toujours porter mon regard sur n’importe quoi pour occuper cette attention raffolant de consommation. Alors je me souviens de ces bois silencieux se dessinant sur un nuage gris. Ce même bois silencieux que je retrouve aujourd’hui sur un ciel bleu gigantesque qui semble englober le monde quand mes yeux se dirige vers les hauteurs, là où les arbres ne poussent plus. Une balade hasardeuse que j’étire à l’infini en arrivant au pied d’une colline. La question ne se pose même pas, je redouble tout simplement d’effort pour atteindre son sommet. « Ne te retourne pas, reste focaliser sur là-haut, l’effet de surprise ne sera que plus beau. ». Je me retourne à peine quelques mètres entamés. On ne sait jamais, un éclair peut me foudroyer à n’importe quel moment. Je n’ai jamais attendu avant de me retourné. Ça m’ennuie d’attendre et puis la beauté du paysage, certes plus bas que si j’avais attendu un peu plus, me motive à poursuivre ma route. Je ne suis pas de ceux qui se motive avec un espoir vague en tête. Enfin, pas quand je monte une colline. D’ailleurs je suis plutôt de ceux qui montent à l’envers, les yeux rivés vers le paysage, au risque de trébucher. Devant moi, une étendue de champs pouvant accueillir une autre Brno entourée de collines voisines donne le spectacle d’une mer de terre aux vagues figées. Je suis très épris de ce que je contemple. Je me retourne quelques secondes plus tard et cherche un endroit où m’asseoir pour prendre le temps d’admirer et remplir ainsi mes poumons d’un air vivifiant. Un temps. Un temps qui me semble long mais qui reste court. Un temps qui me semble court mais qui a tout de même pris son temps. « Ssendu » d’Idir résonne comme un appel lointain et je pense directement à mon père. Des souvenirs entrainent une nostalgie et j’aimerai qu’il soit à mes côtés à cet instant. Cela entraîne également des réflexes et je regarde mon téléphone. Appel manqué de papa il y a 5 minutes. Parfois je me demande vraiment si les âmes sont connectées au point de ressentir, même au loin, quand une personne pense à soi.

Joyeuses Fêtes

Filed under: wanderings,- zie — Zie @ 19:12

je réécoute tout radiohead aa

Filed under: wanderings,- zouille — zouille @ 15:20

A heart that’s full up like a landfillA job that slowly kills youBruises that won’t healYou look so tired, unhappyBring down the governmentThey don’t, they don’t speak for usI’ll take a quiet lifeA handshake of carbon monoxide
No alarms and no surprises

Filed under: wanderings,- panoplie — panoplie @ 11:34

Ma mère me dit que les cheveux décolorés, plus le jaune orange au coin des yeux plus le t shirt dessiné et le jean décousu ça fait too much, qu’on pourrait faire un effort franchement même si ça nous fait bien plaisir de jouer à la famille décalée au repas de Noël.

généralités (87)

Filed under: wanderings,- saintemarie — SainteMarie @ 02:58

vendredi 22 décembre
Bon Iver bon Iver est ce que l’hiver sera rude ?
715- Creeks la voix du vocodeur
Tourne toi tu es mon équipe A
Tourne toi maintenant tu es mon équipe A
Bon dieu tourne toi tu es mon équipe A
Je suis épuisée mais je dors pas je divague 
33 – god
Je vais juste flotter à toi maintenant
On a marché à ce bateau dans la rue 
J’aurais marché 1000 terres
Oh mon dieu 
Oh mon dieu le spectacle 
l’album 22 un million

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