Errances

22 décembre 2019

Un mot pour errance

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 22:55
J’étais tranquillement en train d’essayer de calmer une énième crise d’angoisse, en boule sous ma couette, et là, sorti de nulle part « ehoh, ça fait pas un peu longtemps que t’as pas foutu les pieds sur errance? ». Errance. Diantre. Je sais même plus combien de temps ça fait. Et combien de temps ça fait, que j’ai pas dessiné?
Voyons voir. Dernière publication? 15 décembre. Ah oui, je dernier atelier errance. Il était bien cet atelier. En petit comité, avec des crayons de couleur tout doux.
Il s’est passé quoi, depuis? Quoi qui fait que errance est sorti de ma vie?
J’ai continué des dessins dans la lignée de ceux de ce vendredi. Tous scannés, d’ailleurs, je ne sais pas pourquoi ils ne sont pas arrivés jusqu’ici.
Et puis j’ai marché dans la rue, chanté avec la CGT qui faisait griller ses merguez (vous voyez, que je peux cohabiter avec des carnivores), essayé de penser à des façons de mobiliser l’art dans cette belle grève (parce que j’essaye de croire qu’on en tirera quelque chose).
Et puis j’ai cherché des moyens d’éviter l’avion pour rentrer chez moi, les trains étant annulés. 1000km. C’est pas rien. Et puis j’ai fait ma valise, et puis j’ai cédé, et puis j’ai filé trop d’argent à easyjet pour rentrer en Provence.
Penser à partir, partir, c’est peut-être aussi quitter des choses qu’on veut pas quitter, qu’on sait pas pourquoi on quitte. Comme si des choses devaient rester à Rennes. Sûrement qu’ici, je n’arrive pas à errer. Tout est trop cloisonné. Pourtant l’errance continue, dans ma tête tout le temps. Est-ce une errance ou une déviance? J’ai l’impression de me voir foncer dans un trou noir, et de rien faire pour ne pas y tomber. Ca s’approche, ça s’approche, ça m’aspire, je ne lutte même plus.
J’ai quitté la Provence pour être plus libre d’errer, je me souviens maintenant que j’y reviens.
Je suis retournée à la source de ce besoin d’errance. Une villa rouge en haut d’une colline, vue mer. Une villa dont j’avais tant rêvé, et qui m’a tant perdue. Ou du moins, qui m’a fait errer jusqu’à ce que je retrouve le droit chemin, celui du départ.
Et même là, je n’ai pas pensé à errance.
Et même là tout de suite, tout ce qui me vient à l’esprit quand je pense à errance, c’est cet oubli.
C’est bien creux tout ce que j’écris là.
Je me demande si quelqu’un perdra du temps à lire tout ça.
J’ai envie de continuer à écrire pour me libérer de tous les trucs trop lourds qui me sont tombés dessus quand je suis sortie de l’aéroport de Nice (et je ne parle pas de la pluie battante, même si, elle aussi, je m’en passerais bien). Mais je tourne en rond, ça ne va nulle part, et l’écran de l’ordinateur me brûle les yeux.
A demain errance, j’essaie de ne pas t’oublier.
En attendant, quelques dessins, quand même, pas d’aujourd’hui, j’avoue.

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