Errances

22 novembre 2009

Devant la loi, Kafka

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Devant la porte de la Loi se tient un gardien. Ce gardien voit arriver un homme de la campagne qui sollicite accès à la Loi. Mais le gardien dit qu’il ne peut le laisser entrer maintenant. L’homme réfléchit, puis demande si, alors, il pourra entrer plus tard. « C’est possible, dit le gardien, mais pas maintenant. » Comme la grande porte de la Loi est ouverte, comme toujours, et que le gardien s’écarte, l’homme se penche pour regarder à l’intérieur. Quand le gardien s’en aperçoit, il rit et dit : « Si tu es tellement attiré, essaie donc d’entrer en dépit de mon interdiction. Mais sache que je suis puissant. Et je ne suis que le dernier des gardiens. De salle en salle, il y a des gardiens de plus en plus puissants. La vue du troisième est déjà insupportable, même pour moi. » L’homme de la campagne ne s’attendait pas à de telles difficultés ; la Loi est pourtant censée être accessible à tous à tout moment, pense-t-il ; mais en examinant de plus près le gardien dans sa pelisse, avec son grand nez pointu, sa longue barbe de Tar­tare maigre et noire, il se résout à attendre tout de même qu’on lui donne la permission d’entrer. Le gardien lui donne un tabouret et le fait asseoir à côté de la porte. Il y reste des jours, des années. Il fait de nombreuses tentatives pour être admis et fatigue le gardien par ses prières. Le gardien lui fait fréquemment subir de petits in­terrogatoires, lui pose toutes sortes de questions sur son pays et sur bien d’autres choses, mais ce sont des questions posées avec indif­férence, comme le font les gens importants ; et il conclut à chaque fois en disant qu’il ne peut toujours pas le laisser entrer. L’homme, qui s’est muni de beaucoup de choses pour ce voyage, les utilise toutes, si précieuses soient-elles, pour soudoyer le gardien. Celui-ci accepte bien tout, mais en disant : « J’accepte uniquement pour que tu sois sûr de ne rien avoir négligé. » Pendant toutes ces an­nées, l’homme observe le gardien presque sans interruption. Il ou­blie les autres gardiens et ce premier gardien lui semble être l’unique obstacle qui l’empêche d’accéder jusqu’à la Loi. Il maudit le hasard malheureux, à voix haute et sans retenue les premières années ; par la suite, avec l’âge, il ne fait plus que grommeler dans son coin. Il retombe en enfance : étudiant le gardien depuis des années, il connaît même les puces de son col de fourrure, et il sup­plie jusqu’à ces puces de l’aider à fléchir le gardien. Finalement, sa vue baisse et il ne sait pas s’il fait réellement plus sombre autour de lui, ou bien si ce sont seulement ses yeux qui le trompent. Mais il distingue bien dans l’obscurité une lueur que rien n’éteint et qui passe par la porte de la Loi. Alors il n’a plus longtemps à vivre. Avant qu’il meure, toute l’expérience de tout ce temps passé afflue dans sa tête et prend la forme d’une question, que jamais jusque-là il n’a posée au gardien. Il lui fait signe d’approcher, car il ne peut plus redresser son corps de plus en plus engourdi. Le gardien doit se pencher de haut, car la différence de taille entre eux s’est accen­tuée nettement au détriment de l’homme. « Qu’est-ce que tu veux encore savoir ?, dit le gardien. Tu es insatiable.
— N’est-ce pas, dit l’homme, tout le monde voudrait tant ap­pro­cher la Loi. Comment se fait-il qu’au cours de toutes ces années il n’y ait eu que moi qui demande à entrer ? » Le gardien se rend compte alors que c’est la fin et, pour frapper encore son oreille af­faiblie, il hurle : « Personne d’autre n’avait le droit d’entrer par ici, car cette porte t’était destinée, à toi seul. Maintenant je pars et je vais la fermer »…

18 novembre 2009

« Pourquoi prends-tu cette maison en photo ? »

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17 novembre 2009

j’ai horreur des centres commerciaux

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Aujourd’hui je me décide enfin à acheter mon billet pour rentrer, en France, fêter Noël.
Tous les étudiants étrangers rentrent dans une intervalle d’environ trois jours par la route, les airs ou les rails, un flux continu d’étrangers rentrant dans leur pays natal.
J’essaie désespérément de trouver le lieu où il est possible d’acheter des billets.
Mais la gare de Leipzig ressemble plus à un énorme centre commercial qu’à une gare : trois étages entiers de vitrines m’éclaboussant de lumière. A tel point qu’on se demande ce que font des trains au milieu des ordi, des chaussettes, des petits pains, des parfums et des cadeaux de Noël. Je m’arrête au stand de chaussettes, il fait froid ici, c’est attirant des chaussettes. J’abandonne pour un moment ma recherche du bureau des voyageurs. Je demande mon chemin à trois reprises, je finis par tomber dessus après la traversée d’un Burger king. Cela m’a fait penser au bouquin de Ballard, Que notre règne arrive, je n’ai lu que le début, mais ça commence par une magnifique description d’un gigantesque centre commercial, décrit comme un organisme vivant, que tous les habitants de la ville voisine vont visiter pendant leur temps libre. Il transforme leur rythme de vie. Un citadin devient fou et tue un promeneur d’une balle dans le crâne dans le centre commercial.

16 novembre 2009

/?XZRWKKKK!//?!//XSZ boîte de conserve

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//?

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14 novembre 2009

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ne rien faire

11 novembre 2009

just turn the button

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take the train instead of the plane
use a film camera instead of a digital one
write with a typewriter instead of a computer
take the bicycle instead of the car
use a wood hoven instead of turn the button

in the middle of nowhere

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the place is desertic, high grasses moving slowly in large movement,
they grow from wet earth, high black and white shafts far away,
the man is not able to live there,
hours and hours and always the same landscape,
where do I go ?
and then a huge building appears,
a lost fabric, big grey tours, you can imagine the smoke going away and cover this no end land.
and just disapear and come again and again, always this same building
the train stops
there a looking man waits

10 novembre 2009

pour martin et autres cartophiles

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article_carte_aller_dans_programme_et_projet

Je n’ai pas encore lu l’article sur la cartographie, il en bas de la page au milieu d’autres articles intéressants aussi sur le paysage, territoire, etc

La civilisation urbaine remodelée par la flexibilité

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Il arrive que les villes soient mal administrées, rongées par la criminalité, sales et délabrées. Nombreux sont ceux qui estiment pourtant que l’on gagne à y vivre, même dans les plus épouvantables. Pourquoi ? Parce qu’elles ont la capacité de faire de nous des êtres humains plus complexes. Une ville est un lieu où les gens peuvent apprendre à vivre avec des inconnus, à partager des expériences et des centres d’intérêt non familiers. L’uniformité abrutit, tandis que la diversité stimule l’esprit.
Richard Sennett
Le reste de l’article est intéressant et rejoint certaines idées de l’insurrection qui vient.
http://www.monde-diplomatique.fr/2001/02/SENNETT/14782

Deux temps qui se croisent

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6 novembre 2009

BUY NOW PAY LETTER

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Revisite d’un slogan publicitaire, réalisé avec des lettres en bois.

5 novembre 2009

the woods within

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When we walk we naturally go to the fields and woods : what would become of us, if we walk only in a garden or a mall ? Even some sects of philosophers have felt the necessity of importing the woods to themselves, since they did not got to the woods. « They planted groves and wolks of Platanes, » where they took subdiales ambulationes in porticos open to the air. Of course it is no use to direct our steps to the woods, if they do not carry us thither. I am alarmed when it happens that I have walked a mile into the woods bodily, without getting there in spirit. In my afternoon walk I would fain forget all my morning occupations and my obligations to society. But it sometimes happens that I cannot easily shake off the village. The thought of some work will run in my head and I am not where my body is – I am out of my senses. In my walks I would fain return to my senses. What business have I in the woods, if I am thinking of something out of the woods ?

J’ai trouvé ce texte dans un livre de l’artiste cornelia schmidt-bleek, mais je ne me rappelle plus du nom de l’auteur.

27 octobre 2009

salle de bain

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salledebain

25 octobre 2009

à la fin d’une conférence d’Our Polite Society

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_ Bose / Est-ce que vous aimez l’art ? Et je serai intéressé de savoir pourquoi..?

_ Gars#1 / Oui, j’aime l’art, parce que beaucoup de mes amis sont artistes.

_Gars#2 / Oui, j’aime l’art, parce que j’aime le personnage de l’artiste et son environnement,
ils m’intéressent et je m’en nourris.

Pourquoi cette question ?
_Bose / Because I’m interesting in life and people

19 octobre 2009

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nuit

18 octobre 2009

17/10 // une défaite pour le NPD

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npd_defaite

15 octobre 2009

Aurelien Strasse/Lindenau/Leipzig

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aurelien_strasse

12 octobre 2009

Limburger Strasse / Leipzig

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repertoire

6 octobre 2009

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3 octobre 2009

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k

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/

30 septembre 2009

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regards

27 septembre 2009

Autocritique

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Encore une fois, le directeur est intervenu en ma faveur : « elle travaille ici depuis six ans ; on doit lui rendre l’hommage qu’elle mérite. L’exposition aura lieu en présence des officiels. »
Plus tard, j’ai appris ses efforts pour obtenir la libération d’étudiants arrêtés parce qu’ils voulaient manifester. Le calme revenu, il a été envoyé en « maison d’arrêt » pour avoir soutenu les contestataires et a dû faire son autocritique.
Fabienne Verdier, Passagère du silence.

La place de la Porte de la Paix Céleste

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place_de_la_porte_de_la_paix_celeste

22 mai 2009

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wald

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