Errances

Mon corps est tout sec et rugueux, ma tête sue, dégouline. La mer me manque et pourtant je n’y suis pas. Alors je vous lis et je vis l’expédition par procuration. Presque je sens l’odeur du ressac et le bruit de la soupe.

Ressac : retour brutal des vagues sur elles-mêmes, lorsqu’elles ont frappé un obstacle.

Aurora au téléphone ma raconte ce qu’elle voit de sa fenêtre : des mouettes un train qui arrive des arbres rouges jaunes verts paske ya des feuilles caduques et des conifères je vois mon laurier blanc je vois toutes les plantes de mon balcon je vois la vilaine qui s’écoule tranquillement, je vois une énorme tomate ki rougit oh je vais la cueillir maintenant c’est la plus grosse qu’on ait eu !

Dans l’ascenseur chez Léna je me demande ce que ressent Bart. En ce moment j’expérimente la stabilité émotionnelle, ça me donne l’impression d’être malheureux des fois. Où est la dopamine ?

La bagarre m’a mis K.O.

Aujourd’hui je vous partage toute ma semaine dernière.

L’automne est là et je ne lae goûte même pas

La voix de Jessica Pratt m’enfouis dedans mais je ne peux pas me laisser flotter

Ma gorge gonfle et je veux me blottir dedans comme dans ses bras et dans son bleu

La pampille verte scintille et les draps sont doux

Jeudi après la bagarre je fonderai dans nous

Quand-est-ce que je peux embrasser l’automne ?

Où sont passés les 11 ?

Premier vrai dimanche depuis un moment. Je crois que je me suis perdu.e dans le temps. On va glaner quelques légumes chez la berthe puis on boit du vin blanc empilé.es les un.es sur les autres dans le lit.

Aujourd’hui j’ai mis un collant résille sous mon short de foot et du rouge à lèvres sur mes lèvres

J’ai hâte que genderflou sorte

En traversant les beaux yeux je suis tombé.e sur un trésor de châtaignes que je vais peut être préparer ce soir

Le bras rouge pose une pierre sur la plus jeune

Des huit il n’en reste qu’une

Et le clan devient rivière

La vie est chère : Blaiz n’en perd pas une miette
Note à moi même : penser à acheter une batterie pour mon compact numérique

Ce matin j’ai nettoyé et mis à sécher les trucs glanés cet été à l’abri des flots avec Aurora. J’me suis dit que c’était un peu bizarre d’avoir ramassé des pinces de crabes « au cas où » mais que ça me ferait un truc à raconter pour le premier jour d’errance