tenir en place
me serrer tellement fort que mes os craquent.
je m’élance comme un rugbyman pour attraper les mots que d’autres ont écris. je veux les serrer fort contre mon cœur avant qu’il ne soit trop tard, avant que d’autres ne les lises et que la rosé du sacré s’égoutte. je bois l’herbe verte.
quand on est tout petit ou très très vieux on n’a pas de genre apparent. c’est comme si il n’avait pas encore poussé ou qu’il s’était usé avec le temps.
redevenir un enfant ou se vieillir pour échapper au plomb. pleins d’attitudes pas en adéquation, regard regard regard je te déteste.
je bois des tisanes maintenant, j’ai hâte que mes dents finissent de pousser, je suis un bandit du temps et des gens.
aujourd’hui j’ai reçu une lettre de mon chat.
elle s’appelle Lucrèce et elle est grise. j’espère qu’elle m’aime encore.
« le pigeon »
« de quoi tu parles Théo? »
« le pigeon il vole bizarrement, tu vois pas? »
un sac poubelle qui flottait par terre n’est pas un pigeon et petit Théo avait besoin de lunettes. nombreux sont les moments dans une vie où on réalise que tout le monde n’a pas la même expérience du monde que soi.
bref, ouin ouin je suis tellement différent de tout le monde. venez on arrête de faire semblant.
ce soir on s’est retrouvé.e.s zouille, leostrate, le T et le M sur un balcon chez moi autour de pâtes puis de chaï latte au chocolat. on s’est forcé.e.s à ne pas rire trop fort parceque des voisin.e.s jaloux.ses ont invoqué les agents du crous avec leurs grosses vestes de ski. bref, c’est la vie, et je crois qu’on s’est encore plus amusé.e.s après l’interruption. il fait doux ce début d’octobre. l’automne est une couverture.
voici la recette si jamais ça vous intéresse, on pourra faire la même à Fréhel!
les trames sont trop grosses, mais on obtiendra quand-même quelque chose.
le temps qui s’étire infini comme une pâte à pain. on peut presque voir au travers. mais à force de tirer il se fend en deux, avant même d’être cuit. on ne peut pas vraiment le partager comme ça, j’ai plus de four maintenant. de toute façon je me connais, le pâtisson aurait sûrement le temps de sécher puis de moisir dans mon frigo avant de sentir la chaleur. y-a-t-il des boulanger.e.s pour les années?
c’est de nouveau la saison des oranges, tout à l’heure j’en ai mangé une tout à l’heure assis sur un tronc d’arbre dans le parc, elle était bonne. elle avait goût de vivant.
parfois quand dans ma tête c’est bizarre j’aime faire comme en primaire des frises qui se répètent à l’infini. là où avant je cherchais la précision maintenant je cherche à me retrouver dans ces formes. je suis qui au fait?
peut-être que si je ferme les yeux ça va disparaitre ? ou peut-être que c’est moi qui vais disparaître ?
ça me rappelle ce garçon en primaire qui croyait dur comme fer devenir invisible quand il se cachait les yeux. j’aimerais avoir le même super pouvoir.
hésiter à s’asseoir au bord du trottoir, regarder passer les voitures, s’accouder au pont, l’eau coule avec pleins de déchets. mon œil ne répond plus. psy médecin magicien venez à moi car je ne vous chercherai pas.
il est 07:40 et je ne veux pas me lever.
j’ai peur que ça fasse comme l’année dernière où je restais confiné chez moi pendant des jours à croire que la dépression c’est contagieux. alors j’essaie de me demander le minimum, juste m’habiller et y aller mais ça semble insurmontable donc je reste figé par terre sans bien comprendre ce qui m’arrive à part que ça ressemble à pleins d’autres fois.
ces derniers jours tous mes postes c’est: je suis allé prendre le métro, j’ai pensé à un truc, le voilà sur errances.
ah et aussi j’ai pensé à un animal un peu longtemps et j’ai des émotions.
je me trouve drôle.
la sève de pin chauffe sous le soleil d’octobre trop chaud pour que ce soit normal. ça sent l’enfance l’été le sud alors que c’est la vie adulte l’automne la Bretagne.
peut-être que le temps n’est pas une ligne droite et que dans une boucle je suis encore chez ma grand-mère à qui je ne parle plus maintenant tout en allant au métro encore.
hier je suis parti en laissant ma fenêtre du haut ouverte, un corbeau est rentré et en a fait sa maison. il a mis le bazar partout comme un oiseau, il a retourné toutes mes affaires, il a pas fait sa vaisselle, il a laissé des trucs moisir dans le frigo et je sais qu’il descendra pas ses poubelles. il est horrible. mais là il s’est endormi dans un coin du bureau, juste à côté de l’imprimante et je ne lui en veut plus d’être un corbeau.
en sortant du métro j’ai vu une pie, elle était au milieu du chemin goudronné en train de retourner quelque chose avec son bec. j’ai vu que c’était un sachet rouge.
« tu vas pas manger ça! c’est pas bon pour toi! »
la pie s’envole et je ramasse son repas. c’est un sachet de ketchup macdo tout nul.je me dis qu’en fait elle a aimé l’emballage qui brillait sur le côté.
j’ai vraiment l’impression de lui avoir volé son trésor, la prochaine fois que je passerai prendre le métro je lui laisserai une pièce bien brillante en échange.
j’aime bien prendre le bus de 23 le matin, que ce sois à 8heures ou 9heures 23, il est toujours très bien, j’arrive avant 40 à l’école et ça me laisse le temps de me poser.
je voulais mettre mon bonnet breton aujourd’hui en cas de pluie, sauf qu’au creux à l’intérieur de mon chapeau il y avait une petite abeille recroquevillée. j’ai essayé de la chasser en lui faisant peur avant de me rendre compte que si elle n’était pas encore morte elle était au moins mourante. alors je suis allé sur mon balcon pour lui proposer une autre sépulture que mon chapeau et au moins une meilleure vue. j’avais prévu de prendre un petit moment de recueillement pour elle avant de partir. j’avais peur que des fourmis la mange pendant la journée si je ne faisais rien.
il était déjà 20 donc j’ai dû partir comme un voleur, sans lui dire au-revoir.
mon bus était en retard de 3 minutes.
j’ai laissé une abeille mourir toute seule pour ça.
ce soir je vais écrire dans mon journal intime en papier,
j’ai l’impression de tromper errances. comme si en écriture le polyamour était interdit.
mon vélo est toujours là où je l’ai laissé, je le croise alors que je suis dans le bus.
je suis de retour au lycée et je viens de croiser mon ancienne meilleure amie au hasard d’un couloir.
je tourne la tête et je me demande qui va rouiller le plus vite de mon vélo ou de moi.
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ces gars-là c’est vraiment les bests.
le 9 et le 13 sont particulièrement dégoutants tout comme le 39.
à vous les studios.
quelle classe de faire partie d’un groupe, de pas être tout seul. j’en rêve là nuit quand je devrais dormir. moi aussi j’aimerais pouvoir signer mes mails en disant:
« theo(pour l’équipe) »
un jour peut-être je m’exprimerais au nom de ma team quand je saurais que je peux en faire partie.
ça fait pas 4 heures que j’ai les codes que je spamme déjà. rayayaye c’est pas bientôt fini tout ce raffut. ça abonde, ça rigole ça rigole mais on voit pas le fond du bol. en plus il pleut alors que je suis sur mon balcon. que la bretagne brûle sérieux j’en peut plus (pour tou.te.s les breton.ne.s c’était pour rigoler pardon).
mon pneu avant de vélo a crevé en rentrant. ça a fait un boum énorme, je n’en reviens pas. je n’ai vu personne en vrai mais j’en ai déjà parlé à trois personnes. quelle angoisse.
des choses à penser sur la disparition par la destruction de ton moyen de transport/lien vers le monde principal au moment où tu commences à te replier sur toi-même.
hmmmmmm qu’est-ce qu’un signe du destin quand on refuse d’apprendre à lire?
ça vient de commencer et ça m’obsède déjà, je ne pense qu’errances, je cherche le but et le sens avant d’avoir fait quoi que ce soit.
theo challenge 2023: se laisser le temps.
j’ai envie que ça bouge que ça frappe que ça claque que ça fuse mais tout est plat.
je pense à la fin avant, c’est un peu nul n’est-ce pas?
en cette rentrée, j’ai deux expressions qui reviennent:
« quelle angoisse! »
« ça va être super! »
« quelle angoisse » c’est quand on m’a présenté les cours et parlé du diplôme.
« c’est super » c’est quand j’ai appris à faire bouger une image de chien sur mon site.
où est l’équilibre? au bout de ma souris ou au creux de mes petites mains.
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