viens
viens
Ma vie est comme un porno basique où une jeune fille pleine de rêves et de volonté se fait déglinguer par le mâle de la réalité.
Il y a ce jeune énergumène qui entre en scène au bar. Complètement déjanté. Dingue et débraillé. Chemise grise, pantalon skiny blanc et une casquette pour parer ses cheveux blonds. C’est un personnage « Egonshielien », longiligne avec des traits marqués. Sa maigreur jure avec son imposant bagage constitué d’un grand sac et d’un synthé.
Il est fou, fait des grands gestes. La cocaïne ? Peut être me dis-je. Mais ça ne ressemble en rien à ce que j’ai aperçu auparavant. Les pailles en papiers et la neige, ça me connaît bien. C’est autre chose ici. Rictus et Sursaut. Spasmes sur le maquillage. Soudain il se déshabille, après avoir assiégé le comptoir. Baisse son « futal » et mime je crois de se mettre un verre dans le cul, ou d’y laisser quelques commodités. Une véritable furie. Il s’agite, laisse apercevoir un petit bout de quelque chose. Et je me dis distinctement ces mots-cis : » Ah Aliochka. Je suis comme toi Aliochka. Foudroyé Aliochka. Par le feu de Dieu. Par l’âme des bas fonds. Puissent-ils en avoir une les bougres, qu’elle s’incarne si bien en toi. »
Aujourd'hui c'est la mode d'être moche. Regarde celle-là avec ses oreilles décollées !
Mais puisque je te dis que ça n’existe pas en français. On n’a pas les mots.
Bonjour! Non. Au revoir! Non plus.
Peggy -je le sais parce que c’est écrit sur son badge- ne vous regarde dans les yeux et ne parle que pour vous annoncer la sentence : 8€76. Papier toilette blanc, nouilles aux œufs, bière brune. Peggy semble avoir la crève et il semble légitime que venir à cinquante ans gaspiller son précieux temps à faire la caissière pour être rémunérée à l’heure le même montant qui est nécessaire à l’achat d’un plateau de fromages apéritif trônant en face de sa caisse ne la mette pas en joie. Certes.
De la même la même manière, il ne m’est pas nécessaire de réfléchir longtemps pour trouver d’innombrables choses plus plaisantes dans lesquelles dépenser mes pièces que les poches de Carrefour. A défaut donc de toutes les deux de vouloir être ici en cet instant, j’aurais pu espérer qu’on passe un moment un peu plus agréable, et qu’on s’en aille toutes les deux un peu plus heureuses deux d’avoir échangé un sourire.
Bonjour! Bonjour! Bonne soirée! A vous aussi!
Le gars qui fait la manche devant le carrefour devrait être rémunéré par Carrefour pour l’accueil client.
Il m’est facile de croire qu’il aurait pourtant lui aussi ses raisons de vouloir être ailleurs.
Mais il sourit avec les yeux.
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