Errances

– « J’ai essayé d’appeler ma boîte vocale, elle répond pas »
– « T’inquiètes, elle doit être occupée ».

La douleur se diffuse, se répand,
S’exprime avec de multiples flashs blancs.
Elle brouille les sens et inflige son silence.

Bourdonnement continuel aux oreilles, le monde extérieur est atténué, effacé.
Flouté de la pellicule liquide qui monte aux yeux,

L’évanouissement n’est pas loin.
Proche, tangible, d’abord timide compagnon simplement esquissé,
Il sait progressivement s’imposer.
Désormais tonitruant, il s’agit de lutter pour le repousser.
D’une simple et ridicule bascule le corps si peu conçu pour chuter en connait dorénavant les échos salés.

Ils ne cessent de se propager.

Et je lèche lèche lèche, c’est ma façon d’aimer, et je lèche lèche lèche c’est ma façon dte l’prouver!

Tu n’pourras pas t’échapper, je saurais te r’trouver, je saurais m’imposer et surtout t’humidifier!

Et je lèche lèche lèche, sans jamais m’arrêter, et je lèche lèche lèche juste pour t’emmerder!

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L’étrANGEr qui ne faisait que PASser.

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Une âme inconNUE m’a croisé dANs la rue.

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Elle m’a marché sur le PIEd,

JE NE SUIS PAS PRES DE L’OUBLIER !

Ruisselant, frissonnant,
je ne peux pas te bloquer.
J’ai pourtant tout essayé,
tu n’as de cesse de m’échapper.

Débordant, m’emportant,
je ne peux même pas lutter.

Ereintant, palpitant, frémissant,
insaisissable à tout moment.

je suis à genoux.

Lâche-moi! Arrête toi!

Tu n’as aucun droit de me trainer,
je ne veux que savourer.
Accorde moi un seul instant,
laisse moi profiter de ce fragment.

Toi tu repasseras.

Moi je ne le reverrais pas.

Tu me dois bien ça.

M’imprégner, m’exalter, m’en constituer,
puis-je au moins en rêver?

Propulsée au loin,
mon inspiration la plaque de nouveau.
Respiration saccadée,
mon souffle l’enchaîne.

Je l’arrache d’une expiration violente,
elle vole au sol.

j’inhale.

Un air frais me brule la gorge.
j’ai chaud, bien trop chaud.
Je ne vais pas assez vite.

Mon rythme se brise,
je pantèle.

ça y est, mon corps siffle.

Mes poumons sont une caisse de résonance.
Chaque foulée se répercute,
je m’entrechoque.

Mon corps est un accordéon,
je n’en peux plus.

Je m’arrête.
La musique de mon essoufflement ne cesse pour autant.

Ce que je poursuis est déjà loin.
Je ne l’aperçoit même plus.

Je plisse les yeux,
qu’était-ce déjà?