après coût
je suis chokbar les lascars
schlang schlang tout tangue
bien stable dans la mise en page
par stable je veux dire pas commencé
et c’est déjà fini
je suis chokbar les lascars
schlang schlang tout tangue
bien stable dans la mise en page
par stable je veux dire pas commencé
et c’est déjà fini
jeudi 30 novembre
C’est normal c’est la chrysalide il faut pas s’inquiéter, normal que ça soit inconfortable voir douloureux, c’est normal de pas s’épanouir dans la pénombre
C’est normal de se sentir retournée c’est normal
mercredi 29 novembre
Café puis frisson pas de froid mais frisson de peur peut-être (café trop amer)
Plus jamais je me déteste mais souvent je me déçois, je vaux mieux que ça (moisir je veux dire)
Je m’empâte dans de la médiocrité des peintures tièdes alors que je devrais faire des trucs hurlants des trucs violents
je vaux mieux que ça j’ai du talent brut j’ai les yeux aiguisés et quand mon cerveau marche je suis capable d’avoir les mots juste, j’en peux plus d’être seulement une potentialité que j’arrive pas à exploiter, j’en peux plus d’être paresseuse et indifférente
Je m’en veux un peu, et peut-être que je me pardonne trop vite mes erreurs. Pourtant être dure avec moi même ça a jamais marché je prospère seulement dans la douceur je crois.
Pourtant j’ai envie de contrainte mais à l’extrême j’en peux plus de devoir décider j’aimerais être un chien
J’aimerais qu’on me dise mange quand je dois manger assied toi là, suis moi
J’aimerais vivre pour quelqu’un d’autre et pas pour moi
J’aimerais être modelée par des mains plus grandes que moi
J’aimerais être dépassée être baladée au bout d’une laisse toute la journée et ne plus jamais décider ou je vais
mardi 28 novembre
C’est un peu ridicule mais je passe beaucoup de temps à penser à mes futurs enfants,
Je sais pas m’occuper de moi pourtant mais c’est pour ca que j’y pense je me dis là j’ai 10 ans pour me préparer à être leur mère,
Je suis pas inquiète je suis forte pour aimer fort, et en 10 ans j’ai le temps d’apprendre à me cadrer et à cuisiner la blanquette la poule au pot le bœuf bourguignon le fraisier pour le dessert
posée à la laverie
quatres minutes avant la fin du cycle court
à mes yeux c’est le temps qu’à mis novembre à défiler
si c’était un film il m’aurait laissé un goût doux-amer en sortant de la salle
il est dans l’esprit commun que ce réseau doit rester décentralisé, il ne jamais y avoir de centre de contrôle, ni de capitale, ni de tendance dominante des individus cherchant à devenir des capitaines, des patron.es, des chef.es d’état
depuis 2 jours, je fais mes trajets à pied sans écouteurs. on se rend compte tout à coup de pleins de choses.
comme de la méditation. tu discutes avec toi-même sinon tu t’ennuies trop. à voix haute aussi parfois. ou alors tu observes et analyse tout ce qui t’entoure, avec pour bruit de fond les voitures. tout est si lent, mais tant de choses se passent à la fois en second plan. -Bonjour -je croise la pharmacienne sympa, rue de St Malo. 7 km. voiture, vélo, bus, gens, gens, gens, partout. un instant net et après ça redevient flou.
ils vivent en groupes sociaux élargis; chaque groupe est en contact fréquent avec d’autres groupes et relié par un réseau de transport et de communication installé à travers des petits sentiers et délimité par un large champ magnétique recouvrant l’ensemble de ce large espace
j’mène la vie de Jenny avec le coeur de Forrest Gump
il te faut plusieurs nuits avec les résident.es de la zone pour comprendre que ta perception du temps semble très éloignée de la leur
Dans quelle mesure les pratiques textuelles et textiles sont-elles une manière de tisser des connexions transtemporelles entre les individu.es ?
Texte, textile, code. Ces mots portent en eux une charge sémantique, une histoire de langue qui, au fil du temps glisse, et étoffe leurs significations. Comment la puissance poétique de ces termes peut-elle contribuer à tisser une perspective politique cosmique et collective ?
Ces pratiques résultent-elles d’un besoin de rendre habitable le passé, le présent ou le futur, et de les rapiécer pour façonner un tissu narratif enveloppant une perspective cosmique, politique et collective ?
1976, mon arrière-grand-mère Marie réalise (à la demande d’une de ses sept filles, Marie-Louise) cinq cahiers dans lesquels elle raconte l’histoire de sa famille. Suite à la micro-parution intra-familiale de ces textes, intitulés “Écrits de mamie”, ma grand-mère, Marguerite ou Margot ou Bonne-Maman, écrit un sixième cahier à la demande de sa sœur Thérèse. Il est intitulé “Notes de Marguerite” et est réalisé en 1989. Pendant la même période, leur autre sœur, Noëlle, Noëlla ou Nono, auto-édite un livre : “Autrefois … ! Souvenirs de Nono, notre grand’mère”. Elle y raconte des fragments de son passé, préparation des tripes incluse.
2022, une seconde Noëlle, fille de Lucie, une autre des sœurs, dévoile son livre “Je voudrais te consoler, récit de filiation”. Elle fait la navette entre le présent ou sa mère est morte à l’ehpad, et son enfance rurale, tramant la trajectoire personnelle de sa mère, semblable à celle de nombreuses autres femmes de l’époque.
2023. Au bout, il y a moi. Au bout il y a moi qui tient ce fil, avec ce besoin de raconter encore ces femmes qui écrivent, ces femmes qui filent avec le temps. 4ème génération qu’on se passe ce même fil, il sort de la bouche de Marie, passe par celles de Margot, Noëlla, Noëlle, Lulu, Domi, et les autres.
D’où vient ce besoin de filiation, de transmission, d’héritage, de mémoire ? Est-ce que l’écriture est pour vous une manière de vous nouer entre vous, de nous nouer entre nous ? Est-ce que ces textes découlent de votre besoin de rendre habitable ce passé, de le réécrire, de le rapiécer ?
Les mots “texte” et “textile” partagent la même racine latine : texere, qui veut dire “tisser”. Texte et textile désignent donc un ensemble entrelacé, fait de nœuds et parfois de trous. Les mots comme des fils. Des fils pour des mots.
Le mot code vient du latin caudex ou codex qui signifie le tronc d’arbre, une tablette de bois, ou un livre manuscrit : il est étroitement lié à l’écriture. Dans notre ère cyborg, par code on entend surtout : des suites d’instructions écrites dans un langage crypté, destinées à être interprétées par des ordinateurs afin qu’ils effectuent diverses tâches.
Au 19ème siècle, Ada Lovelace s’inspire des cartes perforées des métiers à tisser Jacquard, pour mettre en place le tout premier programme informatique, avant même que les ordinateurs ne soient inventés.
Comme les pixels pour le point de croix, les lignes de code sur un écran m’évoquent une tapisserie colorée, et l’espacement entre les caractères, les fils de chaîne du métier à tisser.
Aujourd’hui c’est avec l’aide des algorithmes que l’on garde le lien, que l’on tisse notre réseau, que l’on dévide nos mots, que l’on tricote nos luttes. C’est grâce au tissage que l’on se noue. Lae web c’est la toile, c’est le tissu.
chat écrivain du matin, je me laisse présenter par d’autres
j’ai rêvé pour le première fois depuis longtemps cette semaine. il y avait mon chat, ma petite sœur, ma mère, de l’amour, la montagne étrangère, un ours. je me suis vu nu à un moment, j’ai mes nouveaux tatouages sur les genoux. je me suis mis à jour dans mon inconscient.
ce soir encore, mes larmes te cherchent dans le ciel. la gorge serrée, la lune pleine jaillit nette et fière sous cette banquise céleste. tourbillons de coton qui ressemblent, je te le promets, à cette pierre que je t’ai polie. ce soir encore, Fleetwood Mac dans les airs, la tête levée de nouveau vers l’étoile du berger. geste venant du coeur, balade rituel de l’année passée, à demander de braver tout les champs, tout les froids, tout les temps, de courir vite, de voler sans s’arrêter. pour t’offrir à son tour, une fois de l’autre côté, le plus doux, le plus chaud, le plus tendre de tout les baisers.
Garder la ligne. Souvenir d’enfance : devant la porte de ma chambre mon père tient une feuille blanche, il cherche un support et se finit par opter pour la porte blanche. Marqueur noir, il trace une ligne sur la feuille (il y a peut-être une flèche au bout). Cette ligne, il me dit, une fois qu’on l’a trouvé il faut la garder, parfois on peut dépasser un peu au-dessus, un peu en dessous mais il faut toujours essayer de revenir à la ligne. Il repasse grossièrement une deuxième fois sur la ligne, elle n’est plus si droite maintenant. Je ne comprends pas mais je regarde les petites traces laissées sur ma porte par le marqueur qui a bavé à travers la feuille.
quand le stress l’étreint et tétanise ses mains elle pense à celles de sa grand-mère qui savent réparer sans trembler le dos décousu d’un livre à cœur ouvert
dimanche 26 novembre
Je veux pas rentrer chez moi j’aimerais dormir sur des canapés dans des chambres d’amis j’aimerais repousser l’échéance de la retrouvailles avec mes murs (moisis).
La chenille dans sa chrysalide sent-elle son corps fondre lentement se désintégrer ?
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