Errances

12 avril 2020

Moteur

Filed under: venelles — Étiquettes : — errant @ 15:34

Une vie entière a identifier chaque pièce, chaque engrenage. Ou sont les rouages essentiels, ou est le surplus. Peut être l’exterieure semble irreprochable. La machine peut ronronner sans rien laisser paraitre de ses grésillements internes. Seule une attention profonde peut vous laisser entendre les défauts du mécanisme. Il y a pas de garagiste. Pas plus qu’il n’y a de mécanicien ou de contrôle technique. Même les yeux grand ouverts ne peuvent percevoir l’invisible.

Personne n’en a rien a foutre. Personne. A l’ère de l’obsolescence programmée, la mécanique commune est au remplacement. L’entretient n’est que factice, superficiel. La facilité. L’aisance de la paresse, celle qui anesthésie le corps et l’âme, et qui rend sourd de sa propre détresse, de sa propre incohérence. Ici se tient l’inconsistance d’un moteur en sur-régime, dont les gaines s’usent doucement, et les rouages rouillent a petit feu. Une vie entière.

J’arrache les câbles, les mains dans la graisse, glissent et tachent. Je démonte et remonte chaque partie du moteur. Il faut trouver la source du sifflement qui résonne faux, l’origine de mes grincements. Les pièces de metal froid se réchauffent avec le mouvement, l’animal minéral s’est mis à penser. Une putain de vie entière à rectifier la liesse de ma rage.

C’est dans le but que je trouve le berceau, c’est dans la finalité qu’il y a recherche.

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