20 janvier 2014
19 janvier 2014
Des idées, autours de.
Pastis, il est un peu con. Il est jaune pipi, et il sent pas très bon. On dira jamais qu’il pue par contre. Faudrait pas vexer la maîtresse qui se dandine au bout de la laisse. Pastis, il grogne tout le temps. Il est plein de haine, mais il a pas de dents.
Il boite des fois. Il va pisser chez les voisins et chier sur les paillassons. À croire qu’il est intelligent. Sa maitresse, elle est pas vraiment vieille. Mais elle fait pas commode avec son chien miteux comme accessoire.
Enfin bon, tous les deux, ils sont heureux comme ça. Moches et cons.
C’était un samedi après-midi très ensoleillé. J’étais assis dans le salon, seul, à regarder la télévision.
Il était environ 16h, le téléphone sonna et un cri à vous glacer le sang suivi. C’était la voix de ma tante qui à présent m’appelait.
Derrière la porte une terrible nouvelle m’attendait, je ne disposais que de quelques secondes pour m’y préparer.
J’entre.
Ma tante est toujours au téléphone, elle a le visage fermé. Elle finit par se rapprocher de moi : « Je suis désolée mon bébé, ton père a eu un accident. »
Sur le coup je ne comprends pas tout, j’imagine que la chose est assez grave et commence à chercher du regard mes affaires pour partir à l’hôpital. Mais ma tante ne bouge pas et se yeux continuent de me fixer. Le moment est solennel, elle finit par éclater en sanglots tout en me lâchant du bout des lèvres ces trois mots : « Il est mort ! »
Je ne saurais pas vraiment définir toutes les émotions qui m’assaillaient sur le moment, j’étais seulement là, debout dans l’histoire d’un vide, celui que venait de laisser mon père en s’en allant.
Un mélange de dégout et d’horreur dans la bouche
A Madrid, les femmes en attente d’IVG « ont peur »
Article le Monde : http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/01/17/a-madrid-les-femmes-en-attente-d-ivg-ont-peur_4349869_3214.html
Elle était debout.
Pas folle.
Elle avait de la merde sur les doigts. J’ai pas compris.
Elle faisait des tours. C’était confus. Ce malheur m’excitait, c’était incompréhensible. Elle m’embarquait avec elle . Dans son délire trop vrai. Le délire qui fait peur. Pourtant elle était assise, en disant qu’elle ne comprenait plus. Elle avait épuisé ce qu’elle connaissait de la vie. Ca n’avait plus de sens.
Cela a commencé doucement, sans esclandre,
comme ça le café il s’est renversé le café.
Elle n’a pas aimé, elle a voulu prendre l’éponge, n’a pas réussi à la trouver, c’était sous la vaisselle. Trop plein, de vaisselle.
Elle n’a pas crié tout de suite. Ses mains ont commencé avant elle à se crisper . On était dans la cuisine, trop petite. Son corps s’est tendu. Et c’est à ce moment qu’elle a crié, un hurlement de violence. Ces bras agitait le vide autour d’elle. Elle n’était pas là. Seule avec elle, rien qu’avec elle et son vertige. Sa peur montait . Je restait attentif. Ne voulait pas qu’elle se blesse. Elle s’est assise avec sa merde et son café. Et tout s’est calmé.
18 janvier 2014
24 au soir.
Y’a la terrine aux algues. Et puis celle aux olives. Celle au saumon elle a fini en deux-deux. Y’avait du chocolat aussi, le meilleur de ce que j’ai pu manger. Du mousseux rosé. Ça, ça fait vraiment fille, alors on l’a bu a une soirée de fillasse. À deux. Y’a du shampooing, du gel douche, du lait de corps, du parfum et une éponge pour se gratter. Le tout à la mûre. Y’a un truc pour le bain aussi, mais ça j’ai vu ça plus tard.
Un fauteuil de ministre que j’utilise pas encore vraiment. C’est pas qu’il est confortable. C’est que je veux pas travailler. Y’a un bonnet, qui fait une tête mignonne, parce qu’en fait, il ressemble à un nounours. Des DVD du Palmashow, pour rigoler dans mon fauteuil de ministre. Et y’a aussi un CD de Disney, pour refaire des soirées de fillasse avec du mousseux rosé.
Il fait noir, je ne vois rien.
Il fait noir, je ne vois rien.
Je marche, continue de marcher.
Je veux finir ce-noir là.
Je cherche, continue de chercher.
Je veux sortir de cette confusion là.
Je veux quelque chose d’autre que le noir.
Même un peu gris, au moins je peux voir mes mains.
Je veux quelque chose d’autre que le noir.
Même un peu blanc, au moins je peux voir mes pieds.
Je marche.
Il fait noir, je ne vois rien.
17 janvier 2014
Je suis rentré chez moi
Je me suis levé à 15h30. Il fallait que je rentre chez moi. Avec Leo on a regardé les horaires de bus.
Le prochain passait à 15h57. J’ai pris un café, fumé une clope, dis au revoir à Juliette, et on est partit.
Sur le chemin on a parlé du copain à Juliette. On était d’accord pour dire que c’était un sale con,
un conard de coké qui respectait personne. On est monté dans le bus, mais les places assises étaient
presques toutes occupées. Je suis allé m’assoir devant et Leo derrière. Devant moi il y avait un groupe
de quatre ados. Ils devaient avoir entre 15 et 17 ans. Ils parlaient fort et mal et racontaient n’importe quoi.
J’étais fatigué, j’en avais marre. J’ai mis mes écouteurs. C’était mieux, j’entendais plus personne.
J’avais juste à regarder. Y’a un rital qui est monté dans le bus à ce moment là avec sa copine. J’me suis dis
qu’il avait la classe. J’ai regardé une fille. Y’a un autre mec qui est monté. Il avait pas l’air très futé.
J’ai regardé une autre fille. On arrivait sur Lyon. Par la fenêtre j’ai vu la Saône, puis le parc de la Tête d’Or.
On est passé devant le Transbo, et le bus a commencé à remonter les quais. Je regardais la ville.
Je ne sais plus à quoi je pensais. Je devais surement me dire qu’elle était belle cette ville, que je m’y sentais bien,
et que si je pouvais y travailler plus tard je le ferai. Je me dis tout le temps ça. J’ai reçu un message. C’était Leo
qui me disait qu’il descendait au prochain. On était un peu avant Bellecour, on longeait le Rhone. J’ai répondu
un truc du syle « Salut poto ». Le bus a redémarré, on a dépassé Leo avec sa valise. On s’est fait un signe de la main.
On est arrivé à Bellecour ou je suis descendu. J’me suis taté à prendre un Mc Do. Puis je me suis rappelé que
ma mère m’attendait au terminus du metro. Il fallait que je rentre chez moi. J’ai pris le metro. Il est arrivé vite,
j’ai pas attendu longtemps; à peine trois minutes. J’ai mis une autre musique. Un truc plus calme, et j’ai regardé.
Comme dans le bus, j’ai regardé. J’étais fatigué, j’avais pas envie de voir ma mère.
J’ai regardé et je suis rentré chez moi.
Alzheimer
Un mur.
Gris et sombre. Un peu sale, il s’effrite par endroit.
Des fissures se creusent peu à peu et nous invite à y laisser parcourir nos doigts.
On en oublie le reste pour retomber en enfance. Des souvenirs de conquête rejaillissent et on se met à rire de nouveau. Et puis on oublie.
On oublie que sous nos doigts la poussière s’accumule. L’ivresse des souvenirs passée, on commence à étouffer. La tête dans le brouillard, tout nous paraît inconnu.
On aimerait revenir en arrière mais c’est trop tard, on l’a déjà oublié ça aussi.
Il ne reste plus que ce gris.
Brume sourde, voleuse de souvenirs.