Et maintenant
« J’ai pas la tête à ça, j’ai la tête à rien. Ne va surtout pas penser que c’est négatif, bien au contraire. Ça laisse de la place au reste maintenant. »
« J’ai pas la tête à ça, j’ai la tête à rien. Ne va surtout pas penser que c’est négatif, bien au contraire. Ça laisse de la place au reste maintenant. »
J’aimerais bien tomber amoureuse. Genre avec le coup de foudre, au moment où je m’y attendrai le moins. Le grand amour, celui avec un grand A. Le grand Amour. Les papillons dans le ventre, l’étourdissement, la douce fièvre qu’il procure, tout ça. J’aimerais bien connaître.
Grand père pense à la vieillesse un peu
s’rend fier panse les peines faiblesses au mieux
la panse pleine de fêtes fiévreuses d’antan
défies l’temps tant qu’il peut
attend l’heure
d’la défaite heureuse
Je vais demander la Sorbonne en lettre et un CAP mécanique. J’aimerais faire mon CAP mécanique en alternance à la Sorbonne.
Me suis-je bien fais comprendre ?
Sur cette côte de granit
sursautent des rocs dégarnis
dont les roses ont viré vert
l’érosion évide les pierres
par grandes trouées.
Avide de visions, j’prie la mer
pour me rendre douée
de son langage
Ce soir je me plains, je ne vais pas faire de jolies tournures de phrase pour vous expliquer à quel point je vomis sur les hommes.
Cela fait plus d’une heure que je m’embrouille avec ce gars, qui a choisi de poster sur un groupe Facebook d’étudiants rennais le profil Tinder d’une fille, qui, voulant montrer son engagement, précise fermement sa recherche d’une personne inclusive et déconstruite. Alexandre, avec sa tête de merdeux d’école de commerce, ne puit s’empêcher de screener le bail et de l’envoyer sur un groupe public pour attirer les autres paires de couilles en manque de reconnaissance. Appeler au rassemblement autour de la paria aura toujours été la stratégie gagnante de l’homme hétérosexuel.
Moi je leur propose de monter un groupe, comme un grand boysband, et ils s’appelleraient les « merdeux ». Ou les « venez on se fout de la gueule de la première personne venue parce que j’ai besoin d’être validé dans ma masculinité menacée par un monde qui se penche de plus en plus sur la légitimité de mes privilèges », mais ce serait plus long, moins pratique.
Alexandre, se voyant agressé par mon accusation, questionnant cette fois-ci la légitimité de son post Facebook, continue de balancer des screen de profils Tinder, qui méritent forcément d’être pointés du doigt : appel à l’inclusivité, écolos, féministes et anti-TERF, autant de causes qui méritent d’être shamé sur la place publique, bien sûr.
Eh bien Alexandre en ce soir du 19 Décembre, je te souhaite d’aller t’asseoir sur un pieux, et je t’invite à ne pas oublier que ta méchanceté gratuite ne traduit que ton inquiétude quant au grondement d’un monde qui change, et qui va sûrement questionner ton règne d’homme cis hétéro blanc. Je te laisse, en attendant ton heure, retourner à ta soirée rooftop, siroter ton rosé piscine en écoutant du Bon Entendeur, comme un merdeux basique dont tu es la caricature.
À l’approche de mon retour à la maison pour les vacances, penser aux divers recettes de ma mère me réchauffe le cœur.
Je me dis qu’il faut que je maîtrise ses recettes mais même si je les réussi, ils n’auront jamais le résultat de ma mère, celui qui me donne du baume au cœur.
Parfois, j’oublie qui je suis, petit à petit.
C’est ce que je veux, m’oublier, disparaître, ou bien m’endormir pour renaître.
C’est des mots durs, des maux aussi je crois.
Ces mots piquent comme des épines épaisses, mais ils sont bien réels pourtant.
35 cl. de désir
10 cl. de confusion
25 cl. d’attachement
20 cl. d’attentes
20 cl. de projections
1 pincée d’excitation
Faites chauffer le désir jusqu’à ébullition, puis retirez le du feu.
Versez-y l’attachement lorsqu’il est encore chaud.
Verser lentement la confusion et continuer à mélanger.
À part, mélanger les attentes et les projections ensemble.
Les incorporer au reste et mélanger le tout très énergiquement.
Ajouter la pincée d’excitation. Servir encore tiède.
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