Errances

6 février 2023

PRISOMATE #1

Filed under: - Fevriax — Fevriax @ 20:42

 

#1

C’est la chaleur qui me réveille ce matin. Pas les cris des autres détenus, ni la faim qui me tiraille.

C’est que d’habitude il fait frais au fond de la cellule. La chaleur ici, on la trouve plutôt dans l’alcool et dans les draps des autres. Celle-ci semble venir de derrière les murs, c’est une chaleur du dehors. Elle me rappelle les doux rayons du soleil qui m’ont rendu si robuste et délicieux. De tout les potagers de Sogen, j’était le plus mûr.

Aujourd’hui, je ne suis plus que l’ombre de moi même mais je me souviens encore quand il venait nous rendre visite et que je pouvais voir de la fierté dans ses yeux. Son regard offrait toujours à qui le voulait des visions dont lui seul a le secret. On raconte que l’on y voit nos rêves les plus sincères. Je me souviens encore de l’océan à l’infini, et mes pieds qui touchent l’écume, et mes orteils qui disparaissent dans le bleu. J’étais son préféré. Mais ce sont toujours les plus grands rois qui sont les plus égoïste, le roi fantôme vert n’est pas une exception. Si on me l’avait dit plus tôt, je ne serais pas là en train de cuire dans cette cellule.

D’ailleurs ça commence à sentir la soupe. Il devient urgent de sortir d’ici, j’espère que mon plan marchera…

garadholg, allié de la justice – jour 1

Filed under: - claude — claude @ 20:10

Ici, le pseudo espace est si grand que moi-même je parais petit. Le ciel est si loin et les lunes si hautes qu’à peine le soleil est capable de se lever. Depuis le dérèglement, chacun.e est soumis.e à une nouvelle gravité et nous penchons toustes sensiblement vers la gauche. Les plus légèr.es sont entraîné.es par cette force et se traînent, la tête contre le sol. Moi Garadholg, allié de la justice, je peux me tenir presque droit. C’est parce que je suis fait de métal et que rarement des choses peuvent tenir tête contre moi. Je suis lourd, terriblement lourd, et quand je marche les trottoirs tremblent. Aujourd’hui est le troisième jour du dérèglement, et le premier jour de ma quête. J’ai été missionné hier, à Paris, de trouver la raison du dérèglement et d’y mettre fin.

Le pseudo-espace est un endroit déroutant et les conditions gravitationnelles sont, en temps normal, déjà brouillées par un espace temps dérangé par la distance des lunes. Si quelqu’un ou quelque chose pouvait accentuer ce changement, ce serait sûrement ici. Je ne sais pas où chercher, les rues ici, comme partout, se ressemblent. La pénombre n’aide pas. De l’autre côté du boulevard, quelqu’un m’observe. Iel est très près du sol. Iel a du sentir mes pas.

« Bonjour je suis le garçon excentrique ! »
Iel me suit.
« Bonjour je vous ai entendu marcher avez vous un objectif ? Rarement les gens viennent ici sans objectif. »
Pour l’instant je ne réponds rien, et de tout façon, je peine à l’entendre tellement iel est près du sol. C’est à se demander comment iel marche.
« J’ai peu d’amis ici car je viens d’ailleurs. Laissez moi me corriger je n’ai pas d’amis ici. D’où venez vous ? Quel est votre nom ? »
« Mon nom est Garadholg. Je suis allié de la justice. Je cherche à régler le Dérèglement. »
« C’est plus qu’un objectif, c’est une aventure ! Puis-je venir avec vous ? Je pourrai être discret et je saurai me rendre utile. »
Pour l’instant, le garçon excentrique m’agace. Je ne lui réponds pas. Peut-être qu’iel arrêtera de me suivre.

Les lunes du pseudo espace sont toutes visibles maintenant, et le garçon excentrique est toujours derrière moi. Il n’a pas arrêté de parler pendant les 5 heures que nous avons passé ensemble.
Ensemble.
Je m’arrête.
Le garçon excentrique s’arrête.
« Tu peux venir avec moi. »

Garadholg, l’allié de la justice a dit oui ! Il a dit oui ! L’allié de la justice a dit oui ! Je me demande ce que nous ferons demain. Je me demande ce que nous allons faire maintenant.
« Qu’allons nous faire maintenant ? »
« Suis moi » a dit Garadholg, l’allié de la justice, alors je le suis. J’ai beaucoup de questions à lui poser. J’ai mal aux pieds. Je suis un guerrier qui maîtrise le vent. C’est un guerrier qui vient des ténèbres. Nous allons bien nous entendre.

5 février 2023

Immersion dans la prison de Jacques Cartier

Filed under: - Louna — Louna @ 19:29

Jeudi 2 janvier,

Un matin à la prison de jaques Cartier

Les ronces m’encerclent comme l’on fait les barbelés autre fois et le chant des oiseaux rempli de vie bâtiment délaissé. Le barbelés se dressent face à moi comme un squelette, ils reste encore sur lui des morceaux de souvenirs, comme la peau d’un animal mort qui serrait resté partiellement sur son cadavre. Seul les oiseau chantent autour de lui, des chants qui s’entremêlent tel un rituel. Dans le cadavre on peut y voir tout ce que le temps a digéré, voir tout ce que le la terre n’a pas encore recyclé, une conserve, brosse à dent, certains tissu. Une balle au sol, elle, témoigne d’une violence passée.

 

Par moment je reviens, mon esprit refait surface dans les lieux où mon corps a habité.

Actuellement je me retrouve dans cette cellule, ce lieu clos, il n’y a plus de vie, que des fantômes comme moi qui ère. Nous avons été remplacés par des pigeons. Tout à bien changé. Le lit dans le quel je dormais à disparu. Le papier-peint du plafond tombe sur le sol où des bouts de murs sont eux aussi  tombés de puis bien longtemps. Si cet endroit éveil en moi des souvenirs douloureux, le mur garde aussi en lui des cicatrices. 

« Dans les films, c’est toujours les gentil qui gagnent à la fin »

Filed under: - Louna — Louna @ 11:22

Ça pique les yeux

Filed under: - Louna — Louna @ 11:14

31 janvier

Il y a comme une odeur de chants révolutionnaires et un son de l’acrymo dans l’air.

30 janvier réflexion nocturne sur les retraites

Filed under: - Louna — Louna @ 11:12

64
64
Minimum
Mais pas pleine
43
43
Travail
Minimum
43
40
9
3
49/3
67
67 ans actuellement
Entière
Entière mais pas
Grande

Pas d’escarpins pas de travail…

Filed under: - Louna — Louna @ 11:10

29 janvier: 9h34

L’heure de tous

Filed under: - Louna — Louna @ 11:03

Comme un dimanche

Filed under: - Louna — Louna @ 10:51

22 janvier: 13h04

 

Je reste statique, 

L’horloge s’est arrêtée 

Mais la machine continue de tourner.

 

SOS

Filed under: - Louna — Louna @ 10:46

21 janvier
Quand l’année lance un cri de SOS au mois de janvier…

« des jours et des nuits lentes »

Filed under: - carnage — odilon @ 01:08

j’aime bien jacques-goldman

je me suis rappelé son existence aujourd’hui

et j’ai tout chanté de lui

peut-être que c’est un peu la honte

 

j’aime bien la comédie musicale « notre dame de paris », même si en sous-texte ça parle que de sexe pendant 2h

parce qu’on l’écoutait pendant les longs trajets

après avoir étudié toutes les options dans l’étui des CDs

et les mots inconnus, on les reformulait

on faisait du yaourt de français

est-ce que c’est un peu la honte ?

 

j’aime des musiques lentes et mélodrames

parce que je les ai découvertes à 8 ans

les tires-larmes de ma mère

les hérisse-poil de mon père

me font encore un effet monstre

4 février 2023

jour 72 : les mots comme des pierres

Filed under: - latige111 — latige111 @ 09:55

« Ma vision, ma représentation

c’est de sortir des mots comme des pierres du fond d’un puits

ou d’une rivière »

 « L’écriture a cette fonction de sauver le temps »

Annie Ernaux

3 février 2023

Filed under: - Lyja — Lyja @ 22:19

Garçon excentrique – jour un

Filed under: - Murphy — Murphy @ 19:46

Je croise Lappy Melffy et je regrette m’être levé, ça me fait toujours cet effet de croiser Lappy Melffy, sauf que je le croise tous les jours, à croire que je ne devrais jamais me lever. Bonne idée, tiens. Je ne sais plus comment je me suis retrouvé ici, une histoire de fin du monde je crois, il n’y a plus personne dans la rue, moi je voulais juste faire un foot mais le Melffy me tient la jambe depuis ce qui paraît une éternité, il ne se rend pas compte que je ne l’écoute pas. J’ai des choses plus intéressantes à écouter, le bruit des branches qui craquent ou des feuilles mortes qui tombent par exemple, voilà à quel point le lapin m’ennuie: je lui préfère la nature.

J’ai envie de lui dire Je la connais ton histoire, tu la racontes depuis des années à toutes les oreilles que tu croises qu’elles y consentent ou non. J’ai envie de lui dire Quand on est un lapin on écoute les Magiciens, moi par exemple tu ne le sais pas mais je suis magicien, on m’appelle Excentrique mais je suis juste trop fort, désolé les nazebroques. Mais je dis rien, je sais que Melffy irait cafter et si je suis puni je pourrais pas sauver le monde. Sauver le monde de qui, de quoi, pourquoi ? Je sais pas, ça passe le temps.

Alors le lapin monologue, Si tu savais comme j’ai regretté, mais c’est qu’on avait pas tout compris, c’était un accident tu sais mais un accident est si vite arrivé, comment on pouvait savoir que celui qu’on avait nommé secrétaire était illettré, il nous l’avait dit c’est vrai, mais on s’en souvenait plus, alors quand on lui a dit d’être secrétaire il a compris qu’il devait se taire, c’est un accident tu vois, après il a plus rien dit et tu le sais ça a mal fini, mais je crois que c’était un signe, un signe que personne ne doit quitter la vallée , on est si bien dans la vallée…

Il est en roue libre Lapinot, trop bien la vallée ? La vallée où la seule activité est un château vide à visiter et où il fait nuit vingt heures sur vingt-quatre ? Le fameux château de brume de shien où il n’y a pas un seul chien aux alentours ? Il déraille complet, la vallée est d’un ennui mortel, on se croirait en Franche-Comté.

C’est pour ça que j’ai eu le malheur de lui dire que j’allais faire un tour dans les collines, je veux pas passer mes vacances à croupir ici, mais il l’a tout de suite pris personnellement, Tu veux tenter la Quête à ton tour ? Ralentis Jacques Brel, et puis ce que je fais c’est pas tes affaires. Alors je lui ai dit, parce qu’il fallait bien interrompre son discours, Laisse moi tranquille ou tu finiras dans une cocotte avec une sauce à la moutarde.

Je serai privé de dessert ce soir, raison de plus pour ne pas rentrer.

Garçon excentrique – jour zéro

Filed under: - Murphy — Murphy @ 19:31

C’est une brindille sur pattes mais il se croit plus fort que tout le monde parce qu’il est magicien et que personne ne le sait, en réalité il n’est moins fort qu’il n’est ridicule et c’est pour cela que les gens disent de lui qu’il est excentrique, il n’est pas sûr de la définition du mot mais il s’en fiche, les gens qui lui cassent les pieds il les traite de nazebroques, et comme c’est un ado en crise, beaucoup de gens lui cassent les pieds.

la maison

Filed under: - carnage — odilon @ 10:00

en arrivant, j’enfile l’anneau du porte-clés à mes doigts

comme une très grosse bague

 

parce que j’ai peur que les clés ne m’échappent quand je passe au-dessus du vide de l’ascenseur

2 février 2023

Filed under: - Lyja — Lyja @ 22:49

Mardi j’ai imprimé 35 lithographies pour l’édition collectives des portes ouvertes. La litho c’est assez physique, je ressens encore les séquelles de la presse dans mon auriculaire. On peut se blesser un doigt ?

Filed under: - Lyja — Lyja @ 22:40

J’ai l’impression que janvier dure janvier + février. J’ai été absente longtemps, je suis occupée je n’ai pas d’espace dans ma tête pour le travail. Je pense à mon papi qui est très malade et je m’inquiète. J’aime bien aider les étudiant.es en monitorat, je me sens utile et je sais ce que je dois faire. Mais je n’aime pas respirer l’essence de terebenthine dans l’atelier ça me fait tousser. Dans mon travail personnel je ne sais pas ce que je dois faire, je fais machinalement ce que l’on attend de moi car je n’ai pas de place pour de nouvelles choses.

Filed under: - carnage — odilon @ 20:01

j’ai senti, j’ai senti de loin sans mentir

Filed under: - claude — claude @ 11:48

Mes mais sont TELLEMENT froides.

1 février 2023

Filed under: - carnage — odilon @ 18:16

la ville est un condensé d’expériences

tout est là

 

et il y a plus de mouettes à Rennes

que sur les plages

chez mes grands-parents

jour 71 : elle a bientôt 30 ans

Filed under: - latige111 — latige111 @ 17:51

Aurora aujourd’hui :

 » Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus du printemps, et aussi de notre propre mort mais le printemps en premier donc ça va « 

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