Errances

21 décembre 2023

Vilain monsieur de la réception d’un autre bâtiment que le mien – Brno

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 21:57

Je pénètre dans le premier immeuble de l’adresse indiqué: Pod Palackého vrchem Residence Hall. Je prie simplement pour qu’il y ai un accueil vers lequel je puisse me diriger et ainsi renseigner ma venue et mon installation. Bingo, il est juste en face de moi, un mot écrit en Czech fixé sur la fenêtre. Personne derrière. Un bouton se trouve à ma droite. J’appuie. Ça sonne. Je suis content, je vais enfin pouvoir mettre bas cette valise pleine à craquer sur le point de mourir et ainsi me sentir ailleurs chez moi. Je rêve un temps. Personne. Quelques résidents solitaires sortent et rentrent. Deux autres marchent d’un pas lents en parlant anglais entre eux. C’est mon coup de chance, je les interpelle pour leur demander si le.la réceptionniste est bien présent.e aujourd’hui. Oui, il s’est simplement absenté un temps. Un temps c’est égal à quoi ? Ce temps là fut égal à 20min. 20 longues minutes où seul dans ce couloir de passage, j’ai tenté de capturer des regards, de saisir des détails de l’environnement qui aujourd’hui ne me sont plus utiles. Enfin, un visage sur une masse de graisse aigris tapis dans l’ombre apparaît derrière cette vitre que j’ai trop regardé. Je m’avance vers lui, mon coeur reconquit d’espoir et d’ouverture. Je le salue en l’abordant en anglais, ce à quoi de sa bouche molle faisant rebondir ses grains de beauté sphériques, il me coupe vite la parole. Aucun sourire. Aucune considération dans le regard. Une voix forte, violente et sèche me demande énervée quel est le numéro de mon bâtiment ou de ma chambre. L’une des premières choses à laquelle je pense est que j’ai du raté un mail. Impossible. J’ai vérifié trop de fois ma boite de réception pour avoir manqué un tel détail. Je lui réponds que je n’en sais rien, sentant déjà que sa réponse sera contrariante. Il me gueule littéralement dessus me crachant qu’il est inadmissible de se présenter ici sans avoir eu le moindre renseignement. Son aura irrité et fatigué m’apprend que je n’ai rien à faire ici. Je tombe des nus. Je ne comprends pas. Je désespère de me voir retourner en ville afin de me trouver une auberge et enfin allonger ce corps si longtemps éveillé. Je ne bronche pas et lui sors les mails reçus confirmant ma réservation dans la résidence qu’il réceptionne. Ce gros varan plein de plis adipeux me répète sur un ton qui effleure mon impatience qu’il ne peut rien faire pour moi avec ces informations la. Sa posture les bras croisé, le visage rongé par des pores de peau de la taille d’un puit me fait comprendre qu’il en à déjà bien assez fait pour moi et qu’il n’en fera pas plus. Dans un dernier excès d’harassement, je lui évoque l’idée de taper mon identité sur son moteur de recherche. Ce qu’il finit par faire, le visage toujours aussi désagréable. Lors de ces quelques secondes de battement, la peur me prend de n’avoir nul part où me reposer. Enfin il lève la tête et me crie: A03. Le bâtiment derrière moi. Je lui dis au revoir, heureux d’être sur la bonne piste, et que cette chambre tant attendue ne se trouve pas dans l’antre de ce reptile répugnant.

Aucun commentaire »

No comments yet.

RSS feed for comments on this post.

Leave a comment

Powered by WordPress