Errances

11 octobre 2013

J’ai rêvé.

Filed under: flâneries — Étiquettes : — errant @ 22:38

« Chacun sait combien les « trous » dans un récit sont un formidable inducteur de rêveries. »

Serge Tisseron, Secrets de famille, mode d’emploi

 

 

Dans mon rêve, il faisait nuit et tout se passait tellement vite que je n’arrivais pas à saisir la totalité des événements et des actions.

 

Le commencement n’existe pas, il n’a pas d’importance, puisqu’il est tombé dans l’oubli, éclipsé par ce qui a suivi. Il faisait nuit, dehors il n’y avait aucun bruit. Du moins le brouhaha des conversations et de la musique des bars de nuits était totalement couvert par le bruit sourd et rapide d’une main cognant contre du bois. Un bruit, régulier, rapide, menaçant, entrecoupé par des vociférations. Des cris et des injures sans consistance, juste un ensemble rythmé par le bruit de la main contre la porte.

Terrée près de la fenêtre, proie aux abois, victime aux aguets.

La fenêtre parce que c’est la seule issue et que, de là, on peut voir la porte d’entrée, tout en étant le plus loin possible. On peut surveiller et espérer qu’elle ne se fendille pas et ne cède pas sous les coups répétés.

La peur fidèle et amère. Celle qui prend au ventre, qui saisit le corps violemment et qui l’immobilise. Une peur irrationnelle, pétrifiante. Celle qui empêche d’agir, qui tétanise. Celle qui, avec du recul, nous amène à nous demander où est passé ce fichu instinct de survie dont on nous a tant parlé et qui est sensé être inné. Et ce sentiment, cette certitude, que cette personne de l’autre côté n’est là que pour faire mal, pour blesser, et que l’on en réchappera pas entière.

La peur est réelle, terrible. Mais comment peut-elle l’être si elle n’a jamais été vécu ainsi auparavant ? Peut-être que si, peut-être même que ce moment devient, d’un coup, très clair.

 

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