Errances

4 février 2017

Filed under: chemins — Étiquettes : , — errant @ 00:21

Ça gratte, alors il faut gratter. Ça gratte partout, en haut, en bas, ici, là bas. Mes ongles s’abiment, la douleur augmente. Ça gratte encore, alors il faut persévérer. Je décide de gratter directement la peau, à travers les vêtements, je ne sens rien. Peut-être qu’en continuant, en augmentant, plus fort, la démangeaison partira. Ma peau commence a s’effriter, cellule après cellule. La douleur se fait de plus en plus forte. Mes ongles prennent la couleur du sang. Ça ne gratte plus mais ça regratte ailleurs, alors il faut recommencer. Peut être que si je gratte partout, ça ne grattera plus. Maintenant c’est par morceau entier que ma peau s’arrache, au rythme de mes ongles, toujours plus rouge. Je me souvient d’avant, quand ça ne grattait pas. Ce sont peut-être mes vêtements après tout. Je dois les enlever, il me gêne, ma peau ne les supporte plus. Ils sont désormais trop tachés de sang, mon sang, bons pour la poubelle. Ça gratte toujours. Ce ne sont peut être pas les vêtements après tout. Peut être que c’est ma peau qui ne me supporte plus. Allergique à moi même. Je dois continuer de gratter. Mes ongles commencent à se détacher. La douleur est horrible. Trop horrible. J’en récupère un que je tiens entre mon index et mon pouce pour pouvoir continuer à me gratter avec sans abimer ceux qu’il me reste. La peau part maintenant toute seule, telle le papier peint dans la chambre de papi. Elle continue pourtant de gratter. Tout ça c’est à cause d’elle, je n’en ai plus besoin, elle aussi je peux la jeter. Les lamelles se retirent assez bien. Plus surprenant encore, la peau des cuisses semble plus facile à arracher que celles des bras. La douleur est omniprésente mais les démangeaisons disparaissent peu à peu. J’avais donc raison. Je ne touche pas trop aux mains et aux pieds, ils sont ce que je préfère chez moi. Une deuxième personnes auraient été préférable pour le dos mais j’y arrive tant bien que mal. Je fini par le ventre, arrachant au passable un gros morceau de graisse. Je suis surpris de ne pas être tombé dans les pommes, la douleur étant suffisamment forte et diffuse que je ne sens plus mon corps. Cependant ça ne gratte plus. Cette pensée m’éveille un bonheur intensément calme. Je m’allonge sur le tapis saturé de sang et m’endors, paisible, loin de la folie du monde.

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