Errances

9 février 2022

Post-Histoire

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 18:50

1989, Francis Fukiyama annonce dans La Fin de l’Histoire ?

[nous avons atteins]  » L’épuisement total de systèmes alternatifs viables au libéralisme occidental « .

1991, le mur de Berlin s’effondre et la guerre froide laisse place à l’essor d’un marché qui fait les démonstrations successives de son irrépressibilité.

Les chroniques de l’Humanité ne se sont pas arrêtés pourtant, nous pourrions dresser une longue liste de chamboulements politiques, de phénomènes naturelles ou de transformations géographiques qui nous séparent de la fin de la lutte entre les blocs l’Est et de l’Ouest. Mais nous ne faisons plus le récit d’une tension d’expansions entre deux forces qui se partagent le gâteau de la victoire de la Seconde Guerre mondiale. Sous sa proposition, Fukuyama sous-tends qu’aucun changement systémique fondamental peut arriver sous le joug du libéralisme, et plus largement, de l’expansionnisme des puissances économiques. C’est inscrits dans un ancien mouvement d’escalade que les puissances mondiales se sont engouffrées dans l’enchainement des conflits armés, des colonisations, des occupations, des déportations, des génocides, des exploitations.

 » L’histoire s’arrête quand les problèmes sociétaux ne sont plus adressés par le passage à un système politico-économique alternatif » poursuit Fukiyama.

La machine est en marche, nous ne savons pas l’arrêter.

1997, Jean Baudrillard dans La Fin du Millénium ou le Décompte, rebaptise la fin de l’Histoire de Fukiyama  en un effondrement de la réalité. Un seuil ou l’histoire se replie sur elle-même, se coinçant entre le passé et le futur. L’Humanité agit en essayant de reproduire le passé

« [en un] double artificiel, une exactitude factice »

Elle agis motivée par le récit de son passé tout en s’obsédant pour le décompte du futur. Baudrillard écrit à l’orée du deuxième millénaire grégorien. L’imaginaire collectif se charge de dates de fins du monde, des récites variés de ses occurrences possibles, épidémies, catastrophes naturelles, famines et holocaustes nucléaires. Nous attendons un choc en nous berçant de nostalgie.

Ce choc, il est aujourd’hui bien à porté de vue. Nous avons déjà franchis des dégâts irréparable sur l’écosystème planétaire. Nous en voyons ses conséquences s’aggraver en se multipliant.

« Quand l’on compte les seconde qui nous séparent de la fin, tout a déjà atteint une fin. Nous sommes déjà au-délà de la fin » poursuit Baudrillard.

Un au-delà qui n’est ni dans le passé, ni dans le futur. Le futur est inévitable, le passé immobile, il ne reste au présent que le constat, le déni et l’abandon.

Post-Histoire.

 

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