Il se tient là, droit comme un piquet, à sa manière du moins
il me fallait avancer alors que mon être tout entier
ne voulait que reculer, renoncer, recommencer.
Je le rejoins, mais nous ne sommes plus joins.
Nous voilà un 11,
deux entités identiques, devenues parallèles,
son regard s’est éteint,
seule vie sur ce visage pâle,
quelques cheveux se battant au vent.
Il fait mal, ce vent. Il râle et j’avale.
Un instant,
le silence,
le orange et le bleu.
Et je revois le ‘nous’,
les couleurs complémentaires,
l’éveil de la malice dans ses yeux audacieux
j’entends les rires nous dévêtir,
je sens sa moustache se languir,
ce mois de décembre dans les bois,
lui et moi la première fois,
les bords du lit et notre émoi.
Je rêve encore de toi et moi,
je rêve encore de rester là.
mais le voilà qu’il se détourne,
dans les doux reflets tout autour
le voilà qu’il se détourne
de tous les souvenirs alentours,
et me voilà, moi,
figée dans l’ondé.