Errances

3 octobre 2021

La promesse de Solveig

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 23:26

Un manteau nuageux couvre un ciel sélène, une brèche horizontale dévoile le premier cartier de la Lune: Il apparait un œil long qui malgré l’inquiétante minceur de sa pupille, semble poser sur le monde un regard serein. Le fanatique-sans-foi se réveille dans les souvenirs de Solveig. Malgré son cœur qui s’emballe, sa respiration se pose. Cet œil céleste est sa découverte, l’œuvre que ses yeux projettent dans le désordre de l’infini. Elle n’y trouve aucun enseignement pragmatique, ni aucune manifestation divine. Voici, une image qui n’est pas une vérité mais qu’on ne lui retirera pas. On ne débat pas avec le perçu, on le traverse.

Envoutée par cette apparition, Solveig reste un temps sous le ciel. Les nuages ont passés et son œil serein s’est évanoui. Une fois les palpitations assagies, et l’esprit apaisé, la bouche de Solveig glisse ce murmure:

Je suis celle qu’embourbent la jalousie du confort des autres, la déception de la gloire et le deuil d’un amour sincère mais achevé.

Un ver circule dans mes veines pour figer mes os. Il se nourrit du vent des immobiles. Il se régale des potentiels qu’il avorte par étouffement.

J’ai oublié la vérité de ma conscience.

J’ai oublié cette force redoutable qui extrait beauté et sagesse des évidences les plus discrètes.

La musique en sera mon souvenir. Un temple succèdera aux églises. Je le vois dehors, caché dans l’évidence.

Ni la tristesse, ni le regret ne s’en iront. Ce que je découvre a déjà été trouvé. Je suis l’ignorance renouvelée. Ce que je ressens est miens.

Le doute se cultivera sans découragement. Sa sagesse sera ma seule priorité, elle n’a ni frontière, ni contenant. Sa ferveur accompagnera qui sait entendre et accueillir. Avec la misère s’ajoutent le silence et le vertige.

Des chemins de l’action se décidera ma survie.

Je serais mon seul prophète et mon seul messie.

 

2 octobre 2021

Le week-end a commencé

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 02:19

Cette nuit, en rentrant de chez un ami, elle marche en titubant.

Sa gorge gratte, sa voix s’est aggravé peu à peu, s’approchant de l’extinction.

Trop de bières, trop de clopes, trop de rires, trop d’excitations.

Elle rejoins, en zigzagant de ses pieds, son nid pour éteindre une semaine agitée.

Elle s’est épuisée de bon cœur pour oublier sa détresse.

Son pouce droit caresse machinalement sa paume, en souvenir de la douceur de cette peau.

Voici la mémoire du sucre de cette bouche qu’elle ne goutte plus.

La sienne lui renvoi un goût amer relevé par l’irritation de sa gorge.

Des passants la croisent en se tenant la main, leurs regards lui renvoient l’écho de sa futilité.

Peu importe, son instinct déjà a dégainé ses clés et la musique de ses écouteurs s’est faite hypnotique.

Cinq ou vingt minute plus tard, elle ouvre la porte de sa piaule, va pisser, et oublie les pensées, parfois profondes, que sa conscience lui a murmuré.

Elle s’étale dans un lit posé au sol, que ses draps encore sales ne couvrent que partiellement.

Le week-end a commencé.

 

1 octobre 2021

A propos de l’Art

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 21:03

L’art est le terrain des subjectivités qui nous séparent et nous caractérisent.

Son sujet est pavé de malentendus, car il mène aux frontières des langages.

Il commence dans les instincts de chacun.es

30 septembre 2021

Solveig ou l’échec du pessimisme.

Filed under: - Casimor,passerelles — Étiquettes : — Casimor @ 18:53

Les yeux creusés sans sommeil, la peau enflée par d’invisibles boutons, un goût infect sous la molaire, Solveig portait le spleen comme un vêtement que l’on oublie de retirer en allant se coucher. Un tissu poisseux, odorant et lourd que l’on n’hôte pas soi-même.

Par manque de compagnie, Solveig s’était attachée au poids de son propre chagrin.

Ne plus y croire était, certes, affligeant, mais à la déception se greffait un certain soulagement: les engagements n’ont plus de valeurs dans la fatalité. Pour Solveig, la fatalité était sa seule certitude, donc l’abattement devenait l’unique posture qui tenait bon.

Pourtant, malgré ses échecs amoureux et son bancal équilibre bancaire, c’est bien sa vocation de pessimiste que Solveig ratait avec le plus d’efficacité. En théorie, voir et croire en un univers régi par la fatalité et la vanité aurait fait de Solveig un exemple de retenue et de stabilité: Comment regretter l’absence de ce que l’on espère plus ?

Ni stable, ni retenue, Solveig n’hésitait pas à oublier son pessimisme dès le passage d’un soupçon d’espoir. Elle se surprend, alors, à danser, à rire, à aimer, à oublier cette misère retrouvée aussitôt que l’ivresse de cette bonne compagnie se dissipe. Elle embrasse à nouveau la fatalité, mais celle-ci, sous le jour d’une désillusion trop fraîche, n’offre qu’une autre vaine promesse. Elle promet l’assurance d’un regard débarrassé du doute: Tout sera pourris, c’est garanti. 

On ne survit pas longtemps à cette posture sans déviations. Et comme tout les désespérés que l’on peut encore sauver, Solveig est trop lâche pour le suicide. Il lui reste assez de doute pour ne pas se détruire trop vite. Alors elle porte le vêtement pesant d’une tristesse léthargique, attendant qu’on le lui retire ou que la mort soit offerte.

 

29 septembre 2021

Apparition n°1

Filed under: - Casimor — Casimor @ 19:03

Bonavinuta Casimor

Filed under: - Casimor — Casimor @ 15:45

Bonavinuta Casimor

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