Errances

24 janvier 2024

chaleur rouge

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23 janvier 2024

mon lit

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 01:31

J’ai peut-être peur d’aller faire dodo. C’est surement pour ça que je lutte, que je me contorsionne, résistant comme l’appel du sommeil en pleine techno rave. Je ne m’autorise pas l’écoute de ma ville. Elle pique, elle est sèche, elle mollement empêche tout repos. C’est le tanin au fond, il se soulève et je perçois ce qu’il y a dans ces profondeurs sans réussir à identifier. Peut-être ne faudrait-il pas ? Peut-être qu’il vaudrait mieux maintenant ? Si je savais qu’il n’y avait rien dans son fond, seulement le dépôt pure de souvenirs sains, serais-je le même ? Comment secouer peut-il révéler ?

22 janvier 2024

coeur froid, corps chaud

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21 janvier 2024

La révolutiooooon

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20 janvier 2024

en bas de son appart, après la soirée

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et juste avant que nos regards s’égarent

il lutte

et faiblit

« tu me resteras dans la tête Peter, à la vie à la mort tu resteras »

19 janvier 2024

d’or et de froid australe

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 15:47

18 janvier 2024

1 Square d’Anjou, chez Tomate

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 15:43

«La chaleur de la couette accueille l’ouverture silencieuse des paupières. Il est encore trop tôt pour dissocier les pensées des rêves. Première inspiration, le regard se perd dans le plafond. Lueur d’or et distordue glissante d’un coin à l’autre de la pièce. Une nouvelle la suit de très près. Et 4 secondes plus tard, un chassée croisée d’ombres s’embrassent, s’enlacent, s’unissent et se quittent. Trafic matinal en plein hiver. Surprise quotidienne.

Les nuages aux lourdes larmes obligent à accelérer le pas. L’air est pourtant doux, la brise aurait pu être agréable. La flânerie n’est pas au rendez-vous. Il est temps de… Arrêt. De la rue à gauche luisent leurs silhouettes. Un couple de personne âgés, emmitouflés, le pas lent, le sourire grand. Au centre de l’union, un bras se détache avec souplesse, maintenant en son bout leur abri, magnifique parapluie. Rayon lumineux, perlant les yeux que la pluie camoufle. Surprise quotidienne.

Le silence de la nuit épouse la nonchalence du canal. Un instant de pause sur les rebords, ponton de fortune, banc de béton, les fesses à même le sol. Un reflet lumineux concentre toute l’attention, peignant aux alentours une suspension vaporeuse. Atmoshpère figée, moment hors-temps. Le bruit d’un remoud attire. Le regard sonde la surface, la source de la vibration déjà disparue. La quiétude réapparait, faisant trainer par longueurs l’eau qui ondoit. Le mouvement anime la bougie qui tremble. Légers frissons, souvenirs de la maison. Surprise quotidienne.»

17 janvier 2024

Chez Jules

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Dans 2min il est 8h30 et mes larmes embrassent déjà cette grise journée. Cette nuit j’ai rêvé de notre dernière nuit, de nos dernières étreintes, de nos dernières heures. Cette nuit encore, je vivais sereinement dans ton regard.

Je regrette. La fatalité m’abat chaque seconde et celle d’après, je suis condamné. Le coeur est éreinté. Il a vécu avec l’intensité d’une souris dans un corps d’éléphant. La machine est usée. Je regrette d’être curieux sexuellement. Parce qu’ensuite j’ai peur. Avant aussi d’ailleurs. Mais sans arrêt en train de tomber après. Y mettre le bout, puis se retirer. Sans jamais n’avoir consenti. J’ai toujours voulu me protéger, parce que je me connais. Un aller-retour forcé. De quoi 2 ? ou 3 frottement ? Pas plus, c’est sûr. Je me suis toujours retirer assez rapidement sans jamais chercher à le satisfaire. Donc je suis un peu sauvé j’espère… J’espère. Ca ne sert à rien d’avoir peur maintenant j’imagine. Juste attendre. Voir la suite. Je regrette d’être curieux sexuellement. Je regrette d’être pd pour tout ces aspects délirants des relations entre hommes, d’homme à homme, d’animal à moi. Je veux pouvoir être pd sans avoir à sentir le besoin d’expulser ces pulsions qui n’ont jamais été miennes. A quelle fréquence on peut coucher ? Quand est-ce que je le comprendrai ? Aujourd’hui on est le 17 Janvier et j’ai peur d’avoir tout foutu en l’air quand je dois renoncer à cette fatalité.

16 janvier 2024

petite mort – chambre boulevard des 3 croix

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15 janvier 2024

3D

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 11:54

En soi je l’ai toujours détesté. Du plus vieux que je me souvienne, elle n’a jamais été mamie gâteau. Pourtant elle est bien ronde, elle semble confortable à serrer dans les bras. Le corps clopinant, son regard transformait n’importe quel.le cousin.e.s en iceberg. D’un bleu froid, d’une mer sombre au ciel gris d’un éclat d’acier, sans jamais proposer une invitation dans ses bras. Sourcils froncés, bouche pincée à la parole assassine, elle est moelleuse comme pierre, chaude comme glace, tendre comme ronce et bien plus fière que mère. 

Pas un mot de travers, toujours l’attitude qui file droit, chez elle il était hors de question de déraper, la sentence nous rappelait à l’ordre comme le bruit lointain de l’orage: reste chez toi. Mais on a jamais vraiment eu le choix. Villefranche-de-Lonchat. Une maison isolée au jardin immense. Un terrain vague qu’un champs bordait, une grange derrière la maison, l’image d’un étang tout gelé. Ce beau verger que les chaleurs d’été rendait si agréable quand nous nous prélassions sous ces grandes mares ombragées. Et cette pente montante, un autre champs réservé aux montons qu’elle savait élevé. Savait-elle les aimer eux au moins ?

14 janvier 2024

recadrement studio photo

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 01:14

13 janvier 2024

canapé bleu

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 19:17

une semaine plus tôt:

23h06

« mon ventre ne cesse de se faire remarquer. allonger sur le canapé, il fait gloc bloup, y’a des trucs qui bougent dedans. si seulement il pouvait s’exprimer autrement que par gargouillis. il m’a fait vivre un enfer toute la nuit dernière. impossible de le calme. mon frère m’a montré comment il ferme son volet de chambre en tournant le roulant avec une pince. cette pince la, c’est toute la nuit suivie de la matinée qu’elle s’est manifesté avec ses sœurs, chacune attrapant une portion d’intestin avec une fermeté d’une mâchoire d’alligator. et dans le vide, ça tourne, ça tourne, ça tourne sans jamais me laisser de repos, que mes lèvres ne peuvent plus prononcer un mot, que mon corps, seulement plié en deux, se contracte et se tire en plissant bien les yeux, comme quand la douleur a bien la longueur de la sourde et l’intensité de l’aiguë. elle partait en arc de cercle, du haut à gauche de mon bidou, jusqu’en bas à droite. un cercle tout autour de mon nombril jusqu’à atteindre mon estomac faisait poids. je ne me souviens pas avoir déjà ressenti une douleur telle. la je me sens fatigué, et j’ai peur de ce que mon bidou ne me lâche pas de suite. j’aimerai comprendre ce qui ne va pas. j’aimerai qu’on m’aide à savoir. »

12 janvier 2024

table verte et violette – 3D

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 18:07

Contexte: Intime – Amour

Notions: Dérisoire – Sublime

Méthodes: Errances – Sérendipité / Collections – Prélèvements – Archives / Témoignages

Matières: Ombre – Eau / Ecriture – Dessin – Photo

11 janvier 2024

Mon lit

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 18:19

Les premiers jours ça va toujours.

Puis vient soudain les premiers frissons. Pas des frissons de chaleur, des frissons qui partent du coeur. Non, plutôt de qui font jaillir la chute soudaine d’un ascenseur. Ceux qui donne froid, qui transforme les mains en glace. Qui parcourt les flancs en surface, sans jamais faire vibre le pouls, seulement de quoi remuer quelques angoisses.

Je ne veux pas, ne peux pas me résigner à mettre des mots dessus. Je t’aime. C’est tout ce qui compte.

Mais ton silence me questionne. Jusque dans les pires scénarios. Je te vois ailleurs, la tête en l’air ou dans les bras d’un autre. C’est ok. Pour moi c’est ok.

Et pourtant, lorsque je t’imagine près des étoiles, je ne peux empêcher ce courant dévasté qui peint mon visage en sombre, de marteler mon coeur. Je ne peux cacher un sentiment, aussi fin, aussi transparent, aussi cassant qu’une bille de craie quand le voile d’un soulagement me recouvre, me colle, et m’englue. Une toile d’araignée au porche du paradis. Ce sentiment est une toile d’araignée. On en veut pas chez soi. On la veut dehors. A la frontière de l’habitat. Pourtant on ne peut rien contre. Une nouvelle s’y logera dans le coin des poteaux de bois, que l’on s’amusera à chercher le soir entre quelques zaza. Elle vient avec le temps y tisser sa complexe toile. D’un fil solide, au si beaux motifs. Il paraît qu’avoir des araignées chez soi et signe d’un environnement sain. Papa ou Maman me disait souvent « araignée du soir, espoir ».

Dans tout les cas ça ira. Il s’agira d’y croire encore.

10 janvier 2024

3D ping pong

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 12:50

9 janvier 2024

amphithéâtre

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8 janvier 2024

table verte et violette – 3D

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 19:08

Les pétales d’Augan

7 janvier 2024

table noire, boulevard des 3 croix

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 12:28

6 janvier 2024

âge d’or – Whanganui

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 18:46

5 janvier 2024

table de la cuisine

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 12:22

4 janvier 2024

table violette et verte – 3D

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 18:11

« Mais je n’ai jamais ressemblé à cela ! Comment le savez-vous ? Qu’est ce que ce « vous » auquel vous ressembleriez ou ne ressembleriez pas ? Où le prendre ? A quel étalon morphologique ou expressif ? Où est votre corps de vérité ? Vous êtes le seul à ne pouvoir jamais vous voir qu’en images, vous ne voyez jamais vos yeux, sinon abêtis par le regard qu’ils posent sur leur miroir ou sur l’objectif (il m’intéresserait seulement de voir mes yeux quand ils te regardent): même et surtout pour votre corps, vous êtes condamné à l’imaginaire. »

– Roland Barthes par Roland Barthes

3 janvier 2024

table du salon, Ménesplet

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 12:22

2 janvier 2024

carré rouge

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 18:01

la rationalisation des émotions. pourquoi cette sensation de toujours tout vouloir raisonner ? est-ce vraiment raisonner ? trier. comprendre. pourquoi ça tape si fort. entouré des miens. condamné à l’entendre. en tentant de les entendre. ceux qui sont sensé être safe pour moi. ceux à qui je tiens. et pourtant quand j’y réfléchis. peut-être que j’y tiens autant qu’eux.

1 janvier 2024

table du salon

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 12:17

31 décembre 2023

canapé bleu

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 19:20

Elle passe et tourbillonne en moi sans que je la partage. Sans volonté propre. Elle épouse tout d’un air de danse, en ondulant, glissant, fondant parfois jusqu’à disparaître même dans le décor. Mais elle revient toujours. Souvent quand je la cherche, elle meurt. C’est seulement une fois l’oeil tourné, l’esprit ailleurs, qu’elle réapparait. Derrière, à se trainer dansante sur toutes les surfaces sans me lâcher. Elle est joueuse je pense. Mais je l’oublie souvent. Aussi bien en vrai que dans mes pensées. Elle est en moi d’ailleurs. Elle est ce que je suis. La plus grande partie de ce que j’ai mais que je ne dis pas. Que je ne montre pas. Que je ne me montre pas non plus. Mais je sais qu’elle est là. Elle est inhérente à moi. Elle ne se détachera pas. Elle est sûrement l’incarnation de tout ce qui est en moi, que je connais sans percevoir.

30 décembre 2023

Gujan Mestras

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 21:37

Tommy, Emilie, Mélodie et moi jouons dans la chambre des filles à l’étage. Maman, Papa, Nathalie et Madjid sont en bas, certainement en train de discuter de tout et de rien, de trucs d’adultes auxquels je ne comprends rien. De toute façon, nous sommes en haut à faire les idiots. Très souvent, on passait chacun notre tour pour se donner en spectacle. De danse, d’imitation, de comédie, nous nous satisfaisions de cet espace pour y extraire toutes sortes d’histoires. Emilie debout face à nous nous joue le monstre qui vient nous dévorer. Entre Tommy et Mélodie, la place du privilégié, je me blottis à l’intérieur de la couette qu’iels soulèvent en même temps pour nous cacher. Des pressions de cuisses naissent quand nous ne formions qu’une boule d’enfant et je ne reste pas indifférent au contact de Mélodie. Une seconde se déroule et j’entends le cri aigüe de mon frère suivi de rire de guillis. Emilie nous dévore un par un et la partie recommence. La couette rabattue sur nos tête, le silence est lourd et nous nous enfonçons tous les trois un maximum dans ce canapé-pouf. De nouveau, les pressions moulent nos corps et je me surprends à abandonner ma main effleurant le genoux de Mélodie. Mon coeur s’arrête, mon souffle est en suspens, c’est une drôle de sensation qui m’envahit du dedans. Comme une cage de fourmis et de papillons qui se déverse au fond de mes tripes, leurs pas frissonnent à la vitesse de la foudre dans tous mes membres. Immobilisé, j’ai peur. Emilie monte le ton de sa voix et dans une énième surprise de cris, je sens sur mon pantalon le passage furtif de la main de Mélodie. Une nouveau jeu est né sous la couette. Mais je ne peux déjà plus le savourer. Tommy à mes côtés, je n’ai plus qu’une seule histoire en tête, l’amusement et l’excitation disparus, chassés par la culpabilité. Je ne peux plus faire machine arrière, c’est trop tard, moi aussi je suis cinglé. J’ai commis l’irréparable et je regrette déjà d’être né.

Sur le chemin du retour, dans la voiture, je demande à Maman et Papa sur un air d’innocente curiosité:

« Est-ce que c’est possible d’avoir le sida en touchant le pantalon de quelqu’un ? »

Mes parents semblent légèrement étonnés mais me répondent d’un naturel:

« Non, pas du tout, le sida ça se transmet par le sang ou les parties génitales, le zizi ou la foufoune. Pourquoi ? »

« Ok ah non pour rien du tout ».

Mais je ne comprends rien. Est-ce que ça veut dire que ça peut se transmettre de par dessus le pantalon aussi ? Est-ce qu’en plus d’être un vrai monstre, je peux aussi avoir le sida ?

Le chemin du retour sera rythmé par des vagues de chaleur me piquant à chaque fois plus vicieusement dans les moindres recoins de mon corps, démangeant mes nerfs et perlant mon front, le regard embués de vouloir déjà tout recommencer.

Plusieurs instants me reviennent par flash, sur le parking d’un supermarché jusqu’au lit à en pleurer, je veux pouvoir tout recommencer, que ce geste si vile et démoniaque n’est jamais existé, pouvoir tout reprendre à 0 pour ne rien à avoir à supporter.

29 décembre 2023

Garage Ménesplet

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 17:44

J’ai froid. Et j’ai des nausées. J’ai repris la cigarette. Et j’ai mal à la tête. Mayling est venue nous rendre visite la semaine dernière. J’ai appris que Noah à fait face à la justice. Selon elle, son comportement n’a pas pu naître de nul part. Elle a fouillé dans ses souvenirs pour décelé d’où ça infusé. Elle aussi, quand on était petit, n’était pas la préférée de mamie. Elle aussi a été envoyé dans le lit d’Eric pour y faire la sieste. Des rêves étranges lui sont apparus à la suite de ces siestes. Un coup de foudre de frissons. J’espère que mes nausées vont disparaître.

28 décembre 2023

gravière ménesplet

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 19:10

27 décembre 2023

24 rue Georges Brassens, Montpon

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 20:23

Il fait déjà nuit, l’ambiance est plutôt calme dans la maison. Il revoit ce carrelage marron qui le guide jusque dans la salle de bain. Ou les toilettes. Peu importe, les deux étaient à côté. Maman et Wendy discutent dans cet espace minuscule entre les deux portes. Maman parle sur un ton plus sérieux que d’ordinaire et il intercepte une conversation qui semble importante. S’enfermant dans l’une des deux pièces, il tend l’oreille, cherchant à comprendre les traits inquiets qui restent imprimés devant ses yeux. C’est la première fois qu’il entend ce mot. Pédophile. Maman met en garde sa sœur quant aux monstres qui peuvent se trouver dehors, sur son chemin. Qu’il faut qu’elle sache courir vite et se protéger. Il ne comprend pas vraiment tout, essaie de construire le portrait robot de cette énergumène ayant quelque chose à avoir avec son zizi. Sa présence qui dure derrière la porte pouvant paraître suspecte, il sort, se fait aussi perceptible qu’une brise.

La soirée terminée, il va se coucher dans son lit clic-clac avec son frère dans un calme inhabituel. Rapidement il somnole et tombe très certainement dans un rêve. Il se réveille pas très longtemps plus tard, une sensation de dureté dans le pyjama. Une dureté qu’il connait, qui a toujours existé. Mais que son regard, neuf d’élément de compréhension, découvre pour la première fois.

Du plus lointain qu’il s’en souvienne, il s’agit de ses premières bouffées de chaleur. Il fait le lien très vite entre ce pédophile qui joue à faire peur avec son zizi et sa rose qui se transforme en épine. Les démangeaisons commencent à apparaître, derrière les genoux, le piquant comme une armée de fourmis sur aiguilles tout l’intérieur des cuisses. Les flancs s’embrasent à leur tour et son angoisse se propage sous sa peau tel un acide rongeant jusqu’à ses aisselles, remontant le long de sa nuque et de son front pour irriter, rougir et faire peler la racine de ses cheveux. Il les a condamné dès ce jour-là.

« Peter ? A dormir avec ? C’est l’horreur ! Il bouge tout le temps, des vers au cul qu’il nous a. Une bouillotte et un savon. Ah non c’est pas possible. Il transpire tellement qu’il faut lui changer les draps après chaque nuit. » Le consumant de l’intérieur, la chaleur fait bourgeonner des perles de sueurs qui viendront le hanter des nuits entières à partir de ce jour.

Il reste figé, le coeur battant, les yeux ouverts dans ce grand vide noir, transpirant d’angoisse à côté de Tommy endormi. C’est un monstre. Il ne peux pas rester là, le zizi suspect, seul à connaître cette terrible vérité. Il se lève, s’extirpant avec la plus grande minutie de ces draps mouillés, la fluctuation sanguine à son apogée lorsque son corps tente de vaincre l’immobilisme. Comme foudroyé en continu. Chacun de ses pas est douloureux. Debout, il tourne à droite en sortant de la chambre et il attend devant la prochaine à droite, entrée de la chambre de ses parents. La porte est ouverte, illuminée par la TV. Papa doit regarder un film. Maman doit dormir. Il ne bouge pas. Ses muscles soudain glacés de peur. Une parois de verre infranchissable. Un harnais invisible le retient d’entrer. Il lui faudra rassembler tout le courage et l’amour et la confiance. Jeter toute la fierté et l’égo et mettre toute nue cette vulnérabilité d’un monstre qui se dénonce bien qu’il ne soit trop tard. 

Il se glisse sans un bruit. La lumière bleu lui accentue son teint blême. Un fantôme coupable et condamné, résigné, glissant jusqu’au chevet de Papa. Sans avoir besoin de demander, il se redresse. Il sent qu’il y a une situation. Alors il réveille Maman. Sans avoir eu le temps de prononcer un mot, l’écran de la TV se fige et la chaleur de la lampe le réconforte déjà. Maman et Papa en position assise, le regard inquiet posé sur lui.

Balbutiement, cherchant ses mots, peur de les prononcer. Mais connaissant la nature impatiente de Maman, il finit par craquer:

« J’ai peur d’être un pédophile. »

Ça les interpelle tous les deux. Maman saisit d’une brise son passage lors de la conversation avec Wendy plus tôt dans la soirée.

« Mais non mais non. Pourquoi tu dis ça chéri ? »

« Parfois quand je dors et que je me réveille, j’ai mon zizi qui devient dur comme un bâton. »

Il se souvient d’une respiration plus légère, plus confortable, que ce gros nuage sombre et épais dans lequel il s’est perdu avait disparu. Tout s’imbibait d’une couleur chaude jaune orangée. La définition de pédophile lui a échappé, ce qui est sur, c’est qu’il ne l’est pas. Il se souvient du visages de ses parents, prenant des traits plus légers, rassurants, tentant de trouver les mots justes pour lui expliquer, pour le calmer. « Ca arrive, c’est la vie, c’est comme ça que les garçons sont fait ». Il ne savait pas.

Il sort de leur chambre, la vie est belle et merveilleuse et même l’humidité de ses draps ne dérange pas la tranquillité de son esprit.

Tommy à ses côtés, ses yeux se ferment et il laisse son corps tout entier se plonger dans un moelleux au chocolat le réchauffant d’un doux frisson.

Quelques minutes passent et Tommy se lève à son tour.

Il le notice à peine. Excité par cette sensation de bien-être et de soulagement, il somnole d’une nouvelle insouciance, attendant son retour pour s’abandonner véritablement à Morphée. Mais il ne revient pas. Bien que cela lui paraisse être une éternité, il ne veut pas s’en aller sans lui. Une dernière image, au travers de la porte entrebâillée, la lumière du salon s’allume. L’atmosphère semble tendue, il entend Maman et Papa parler le volume de leur voix plus concerné qu’à leur habitude. Des appels téléphoniques sont émis. Un grain d’inquiétude s’infiltre du dessous de la porte. Il comprend que Tommy ne reviendra pas cette nuit-là.

26 décembre 2023

Zabka – Brno

Filed under: - piitzuuu — Piitzuuu @ 22:49

Zabka signifie grenouille en polonais. Il s’agit également du nom d’une épicerie réputée pour son extra-présence en Pologne. Thibault, mon ancien colocataire à Rennes et qui effectue actuellement un Erasmus à Poznan, m’en avait déjà parlé lorsqu’il était venu me rendre visite la première semaine de mon arrivée. Ola, qui a grandit et vit à Varsovie, m’a tout autant vendu les bienfaits de ce commerce restant ouvert jusqu’à tard le soir. Symbole d’un monde capitaliste qui coule à flot jusque dans mes veines, je ne peux m’empêcher de m’y rendre pour me délecter de ce que le packaging et les différentes formes de merdes qu’on nous y vend ont de différent des Vival à la française (beaucoup moins présents dans les rues ceci-dit). On est en fin d’après-midi, ce soir nous avons le concert du mec d’Ola, Kriz, et d’un de ses amis, Bart. En ce moment, je déteste me retrouver le ventre vide, j’ai toujours besoin d’avoir une réserve par peur de frustration. Alors avant de s’y diriger, par anticipation qu’il n’y ai aucun point de ravitaillement aux alentours, j’allie mon creux à ma curiosité et demande à Ola de m’initier au Zabka. Ayant du temps avant de rejoindre notre tram, nous tournons la tête chacun de notre côté pour faire un examiner la zone. Il ne fallut pas plus de 5 secondes pour que je pointe du doigt une devanture toute de verte vêtue avec l’inscription « Zabka » souriant au dessus. Devant l’entrée, un panneau de publicité qui ronge le passage piéton fait la promotion d’une véritable « Wurst in brot ». Une saucisse dans du pain. Une spécialité allemande soit disant, dont le nom m’a beaucoup fait rire la première fois qu’il m’est parvenu comme le bruit d’un pet décomplexé. La gourmandise parfaite qui promet une proportion idéale pour une petite faim et une expérience culinaire digne d’une véritable incarnation de la culture slave. Je me fais conseillé par Ola pour le choix de la saucisse mais la vendeuse ne semble pas apprécier le temps que je lui fais perdre causé par ce genre de petite interaction. Une dame tenant sa fille par le bras perd patience derrière moi et lâche un souffle qui me rappelle le nom de mon imminent gouté. Dans l’empressement, et sans grand étonnement, je choisis la saucisse qui me parait la plus qualitatif, donc la plus grosse et la vendeuse me demande qu’elle sauce je souhaite dans mon pain. Je lui réponds, dans une gestuelle qui témoigne d’une fine connaissance des mélanges, qu’une Garlic dip (à revoir) agrémenté d’une touche de sauce algérienne sera parfait. Elle n’a plus de sauce algérienne. Roh, la tuile et la maman qui « Wurst in brot » à nouveau, la petite qui gesticule commençant à saturer ma patience. Alors mettons la sauce légèrement pimentée au paprika. Elle n’a plus la sauce légèrement pimentée au paprika. Alors dans un élan similaire au choix de Brno comme destination Erasmus, je choisis la sauce qui semble la plus orangée, pour contraster avec le blanc moucheté de la sauce aillée. Un choix que je regretterai plus tard, sitôt que ce mélange épais d’un orange carotte corrosif s’écoulera sur mon pantalon tout propre, réservé spécialement pour l’occasion du concert. La vendeuse s’empresse de m’encaisser et tout en dégainant mon porte monnaie, je cherche son regard pour la remercier. A ce même moment, Ola se baisse et mes yeux se dirige automatiquement sur l’objet de son attention. Tombé juste devant les pieds de la jeune fille, un morceau de plastique rouge aux bordures dentelés, légèrement rebondi, attire le regard de la vendeuse, de la jeune fille, d’Ola et de la mère. Avec une inscription reconnaissable entre mille, Ola dépose ce préservatif Durex dans un des bacs à bonbons/betises/chewing-gum dont se pare chaque caisse de chaque épicerie. Ma grosse « Wurst in brot » entre les mains, nous nous dirigeons vers la sortie. D’entre ma bouchée de « Wurst in brot », je feins l’innocence en lui demandant d’où pouvait bien provenir cette immondice tombé du ciel ?

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