Errances

13 février 2023

Jour 2 & 3 Vernusylphe

Filed under: - camille.bly — camille.bly @ 21:42

Jour 2

« Réveille-toi, tu dois les rejoindre »

C’est comme un bourdonnement dans ma tête et enfin, je me réveille de ce qui me semble être la plus longue nuit de ma vie. Le voyage sur l’Umi n’a pas été de tout repos, mais je ne veux pas ouvrir les yeux, j’aimerais dormir éternellement et pouvoir échapper aux prochains mois de labeur qui m’attendent.

« Réveille-toi »

Je n’ai pas le choix, je dois lever, Maman ne sera contente sinon et je serais privé de dessert. 

Il fait si sombre, et l’atmosphère semble différent des Champs en Fleurs. 

Je réalise que je ne suis pas chez moi, mais perdu au beau milieu d’une forêt. 

Je peine à me relever, mon corps me fait souffrir. Depuis combien de temps ai-je dormi ici ?

La seule chose que j’arrive à distinguer, ce sont les arbres et ils sont si grand qu’il m’est impossible d’apercevoir le ciel.

« Tu dois les rejoindre »

Cette voix dans ma tête, elle ne s’arrête pas.

Instinctivement, je m’enfonce dans cette forêt, j’avance mécaniquement avec détermination comme si je savais où je devais aller. Je ne contrôle plus mes mouvements.

« Tout droit et tu trouveras la tour, montes jusqu’à atteindre son sommet »

Après un long moment, je l’aperçois, caché par les arbres, son mur de pierre à l’air plus sombre encore que tout le reste. 

Je prends  pour la première fois conscience du danger, qu’est-ce que je fais ici ? J’ai beau réfléchir plus rien ne me reviens en mémoire, la seule chose dont je me souviens, c’est cette silhouette dans la cale. 

Je fais le tour et il n’y aucune entrée, seulement de la pierre et rien pour me permettre de l’escalader. 

Est-ce que je deviens folle, peut-être que c’est un mauvais rêve ? Je ferme fort les yeux, je me pince et la seule chose que j’espère, c’est de me réveiller chez moi. 

Soudain, ma peau devient brûlante, comme si elle était sur le point de fondre.

J’ouvre les yeux à nouveau et cette fois, je suis en haut de la tour face à un énorme caillou cylindrique.

« Regarde au travers du télescope ancien, il te montrera le chemin qui te permettra de les rejoindre »

La seule chose que j’arrive à voir, c’est une infinité d’arbres. Aucuns bâtiments, pas de rivière, ni même de vie. Super, en plus d’être perdu, je suis seule, au milieu de nulle part. J’ai beau réfléchir et rien dans les histoires conté par les anciens ne mentionne un tel lieu dans Oris. 

« Tu dois les rejoindre, tu en as fait le serment ».

 

Jour 3

La forêt est si lugubre qu’il m’est impossible de distinguer le jour de la nuit. Cela fait plusieurs jours, je pense, que je tente de sortir de cette forêt, je n’ai toujours pas trouvé d’issus, ni même aucun signe de vie. 

Je me sens faible, et pourtant sans même manger ni boire, quelque chose me permet de rester en vie, et me procure la force nécessaire pour continuer d’avancer.

« Tu dois les rejoindre, par-delà l’obscurité, ils t’attendent, ils sont comme toi »

Je n’arrive pas à m’en débarrasser, ces chuchotements sont ma seule source de compagnie et pourtant, j’aimerais tellement les chasser de mon esprit. 

J’avance et soudain face à moi, à quelques centimètres de mon museau un étrange personnage fait son apparition.

Il n’a pas de visage, ou du moins c’est le mien que je distingue à travers le sien. 

« Je suis apparu devant  toi, car je dois te montrer ce que l’avenir te réserve si tu continues de t’enfoncer dans la forêt des ténèbres. Tu feras face à ton choix bien plus tôt que tu ne le crois. Souviens toi de cette décision que tu as prise sur la carotte magique. Ils t’attendent et ils ne te veulent pas du bien. Aujourd’hui, je te donne une chance de faire demi-tour, d’abandonner le pouvoir sombre et malsain que la sorcière t’a offert sur l’Umi. Voit ce que j’ai à te montrer et prend la bonne décision. La survie d’iris dépend de ton choix, n’oublie pas qui tu es ni d’où tu viens… »

Tout s’assombrit, c’est le noir total, et puis un flash, une image rapide qui apparaît. 

Je me vois en train de parler à quelqu’un, je ne le connais pas, jamais dans ma courte vie, je n’ai rencontré une telle espèce à Oris. 

Je ne contrôle rien de ce qu’il se passe ou de ce que je fais, mon comportement est si différent. Je me mets à rire devant son visage, un rire si démoniaque qu’il m’effraie. Je ne peux pas être une telle personne.

Je comprends vite que quelque chose ne va pas lorsque je me vois plusieurs fois bondir dans les airs, chose que Maman m’avait interdit depuis mon plus jeune âge. Nous les Oryctolagus blancs, nous ne devons pas le droit de sauter, c’est un tard qui nous distingue trop des autres espèces, un comportement qui est anormal et qui doit être contrôlé.

Et puis c’est une nouvelle fois le noir total, mon coeur bat si vite, j’ai l’impression qu’il va bientôt lâcher.

Une nouvelle scène prend place, derrière moi cette fois un portail lumineux, si brillant qu’il me brûle les yeux.

Je lui dis de me suivre, mais cela semble plutôt être une obligation.

Soudain, le néant total, un profond vide s’immisce en moi, qu’est-ce que je suis devenue. J’étais tellement différente et pourtant, je suis persuadée que c’était bien moi dans ces visions.

« Vernusylphe, tu viens de vivre ce que ton avenir te réserve, si tu rejoins la secte du Renoncé. Tu peux changer ton destin. Fais demi-tour et viens en aide au Shaman de la Vallée de Brume, ou à l’inverse continue ta route et tu deviendras cette affreux lapin que tu as pu voir. »

garadholg, allié de la justice – jour 2

Filed under: - claude — claude @ 15:32

Je suis le Garçon Excentrique et depuis 4 jours j’ai un ami. Nous parcourons ensemble le pseudo espace, moi et Garadholg, Garadholg et moi. Garadholg est inquiet car de plus en plus tout le monde penche vers la gauche, et nous ne sommes absolument pas près de trouver la cause du Dérèglement, ni de le régler. Ça, il ne me l’a pas dit bien sûr, mais je l’ai senti car il respire plus fort que de coutume. Hier, dans les tréfonds du pseudo espace, dans un bâtiment sinistre, nous avons soudoyé des reboteux, gardiens des sous-sols et des ultimes étages, pour accéder aujourd’hui au sommet de la tour Gronde, où sont gardées les grandes boussoles et balances du monde. Je me demande comment ces balances peuvent bien peser le monde. Je me demande si les boussoles montrent toujours le nord depuis le dérèglement. Les reboteux sont êtres vraiment très penchés. Je me demande comment vont-ils ouvrir les portes lorsque leur bras pendent si bas. J’ai l’intuition que ce que nous cherchons ne se trouve pas ici. J’en fais mon affaire.

Les reboteux m’ont piégé. Garçon Excentrique a disparu. Moi, Garadholg, allié de la justice, je suis coincé à l’ultime étage de la tour Gronde, dans la salle des boussoles. Toutes les boussoles indiquent le même endroit : un sud ouest tranché, toutes les aiguilles, elles aussi, penchent irrésistiblement vers la gauche. Elles sont attirées, comme nous toustes, par une force magnétique colossale. Moi-même, de plus en plus, je penche vers la gauche. Mais, à cet instant, je ne m’en rends même plus compte, complètement abasourdi par le silence, cette fois pas comblé par les questions incessantes du Garçon Excentrique, ou par les cliquetis humides des reboteux. Ils ont emportés la porte, comme à leur habitude, et je ne peux m’empêcher de penser que c’est la raison pour laquelle ils ont accepté de nous emmener ici. Pour nous y enfermer, pour nous empêcher de régler le dérèglement. Je glisse dans mon armure de métal une boussole. Moi, Garadholg, allié de la justice, a bien l’intention de ne pas moisir ici. De toutes mes forces, je fracasse une à une les boussoles, je rentre dans les murs. Je tente de faire trembler la tour Gronde. Rien n’y fait. Et peu à peu, je perds mes forces. Quand soudain, un cliquetis résonne derrière un mur. Les reboteux reviennent. Je me tiens prêt à les étrangler, les rats d’égouts, mais quelle n’est pas ma surprise quand au lieu d’y voir apparaître une porte, le mur, en face de moi, s’écroule. Entre dans la pièce un carosse, tiré par deux immenses chevaux de métal, qui, comme moi, penchent à peine vers la gauche. Le conducteur, froid, lui aussi de métal, me demande « Voulez vous monter à bord ? » J’accepte. Je veux à tout prix quitter la tour Gronde.

Quand Garadholg rentre dans le carosse et me voit, moi, le Garçon Excentrique, alors qu’il pensait m’avoir perdu pour toujours… Eh bien il ne dit rien. Pour autant, j’ai senti dans son attitude un certain soulagement. Ce n’est qu’après qu’il remarque, sur les sièges d’en face, deux immondes reboteux. Il se lève brusquement et les toise, approche son grand visage de métal de leur visages gris et (enfin) s’adresse à moi.

– Que font-ils ici ?
Ce n’est pas moi qui répond, mais le premier reboteux :
– Nous ne sommes pas ceux que vous croyez ! Nous sommes des reboteux repentis, nous voulons quitter le pseudo espace et tenter de rétablir l’ordre du monde.
L’autre enchaîne :
– Notre espèce a trahi l’équilibre qui faisait de nous les gardiens des balances et des boussoles. Nos pairs ont été appâtés par une force maléfique. Elle nous parle à travers les égoûts. Nous lui avons cédé les clés des ultimes étages.
Garadholg se relève, vibrant de rage autant que de jubilation : il savait, autant que moi, à quel point ces informations étaient précieuses pour la quête.

Histoire de l’art

Filed under: - Louna — Louna @ 15:15

« Nous sommes tous des poissons ou de la poussière d’étoile »

jour 77 : sf

Filed under: ramblings,- latige111 — latige111 @ 14:47

jour 76 : le jardin

Filed under: ramblings,- latige111 — latige111 @ 14:44

Garçon excentrique – jour trois

Filed under: - Murphy — Murphy @ 12:58

Il n’y a plus de bruit. Je ne sais plus quoi faire. Je sais toujours quoi faire. Mais là, il n’y a plus de bruit, et ça me terrasse. Le porte bloqueur m’a emmené à l’intérieur de mon âme, et comme à l’intérieur de ma chambre, ça pue: ici non plus, je ne fais pas le ménage. Je ne peux ni bouger, ni parler; aucun moyen de m’échapper, je dois faire face. Il fait sombre, là-dedans. Il y a des souvenirs. Je ne les reconnais pas tous. Apparemment, dans une autre vie, je me balade en carrosse avec un certain Garadholg. Il a l’air gentil. Pas très bavard. C’est mon style. Dans cette vie-là aussi, j’essaye de sauver le monde, en vain. Je ne sais pas d’où ça me vient, cette obstination. Après tout, c’est contradictoire avec ma ligne éditoriale – si je déteste tout le monde, pourquoi s’obstiner à les sauver ?

J’aimerais bien sortir de là, c’est triste et ça sent le renfermé. Je ne sais pas ce que le Porte Bloqueur attend de moi, si c’est une grande déclaration philosophique, il peut se la mettre où je pense. J’aimerais qu’il allume la lumière, mais ici, je ne sais pas si c’est possible. Ça y est, il me parle. Il me dit: Tu dois choisir. Il sait que je ne peux pas répondre. Ça tombe bien, je ne sais pas prendre de décisions. Ça aussi, il le sait. Il me dit: Tu es cassé. Là, dans l’Univers, tu es cassé en plein de morceaux, et il n’y en pas un en bon état. Aïe. Il me dit que ce n’est pas trop tard, mais que si je veux vraiment sauver le monde, je n’y arriverai pas seul. Bon. Je considère mes options. Hors de question d’abandonner, surtout si c’est pour retrouver Lappy Melffy. Je me dis que Garadholg a l’air sympa.

Et juste comme ça, je me retrouve derrière lui au bord d’un lac en clair de Lune, à ne pas comprendre ce qui m’arrive mais à devoir faire comme si de rien n’était, flemme d’expliquer à un inconnu que j’ai changé d’espace-temps. On penche à gauche, ça non plus je comprends pas, mais il faut mieux aller vers la gauche que la droite. Je le laisse lire son livre, ça parle d’une prophétie maudite qui me rappelle trop bien celle de Melffy; si je le croise dans cet Univers, je le termine.

Garçon excentrique – jour deux

Filed under: - Murphy — Murphy @ 12:45

Mauvais jour pour être moi: après avoir parcouru des kilomètres dans l’obscurité de la Vallée, ventre vide il faut le préciser, je rencontre un Monstre Sauvage. Ou plutôt: je trébuche sur un Monstre Sauvage. Pour ma défense, le truc était en plein milieu du chemin. Pour sa défense, je ne regarde jamais où je mets les pieds, c’est pour cela que je les mets souvent dans le plat. Mais là, je ne sais même pas à quoi je fais face, c’est une bête, une chose, une masse titanesque, je ne sais pas où le regarder. Je sens que ça va barder, et ça va encore être de ma faute; c’est vraiment pas juste quoi, j’essaye de sauver le monde, ne me laissera donc jamais tranquille ? Et allez, on me gronde, on me menace de me « réduire à néant ». Objectivement, je suis pas dans une très bonne situation. Je tente le tout pour le tout: je joue de mon charme. Je lui tape la discussion, inspiré par Lappy Melffy, je lui raconte le drame de ma vie: avoir grandi dans la Vallée où la Nintendo DS n’a pas encore été inventée. Ça l’intrigue. J’enchaîne, a-t-il déjà vu le Pseudo-Espace, il parait que c’est un autre monde, si sauver le monde me fatigue j’irai mourir là-bas. Je suis sûr qu’il y a des choses incroyables à y voir, comme des frigos avec machines à glaçons intégrées dans la porte ! Ça l’a décontenancé, je crois, si je pouvais voir sa bouche je suis sûre qu’elle serait béate, en même temps monstre ou autre, qui ne rêve pas de glaçons illimités ? Je continue, je lui parle de mes plus grands rêves, voir l’AJA gagner un match de ligue un par exemple, c’est un de ces rêves qui ne se réalisera pas mais qui me fait bien dormir, au fait est-ce qu’il a la télé dans sa forêt, parce que chez moi on ne capte que France 5, je te l’ai dit, la Vallée il n’y a rien de pire. Soudain, sans prévenir, et vraiment, je ne l’ai pas vu venir: le Monstre Sauvage me met un coup de pied aux fesses, et je m’envole à des kilomètres. Je crois qu’il en a eu marre de m’écouter, tellement qu’il en a oublié de m’atomiser. Je reprends mon chemin, bien décidé à trouver un casse-croûte.

intense

Filed under: - Fevriax — Fevriax @ 00:52

12 février 2023

Tu me rappelais la mer

Filed under: - Louise — Louise @ 16:23

Tu avais l’odeur des pancakes

Filed under: - Louise — Louise @ 16:20

Policier enflammé ou l’arroseur arrosé

Filed under: - Louna — Louna @ 15:24

Hier,
Un policier à pris feu,
Puis le canon à eau l’a arrosé.

Rennes, samedi 11 janvier, 4ème rassemblement

Filed under: - Louna — Louna @ 15:14

jour 75 : agrume

Filed under: ramblings,- latige111 — latige111 @ 12:37

Mes feuilles sont parcourues de spasmes

Le pelage est doux je m’enfonce dedans

J’aimerais me fondre en iel

L’odeur d’une clémentine

jour 74 : la dernière

Filed under: ramblings,- latige111 — latige111 @ 12:34

« elle est partie bordel de bon dieu de merde »

Mandragora, jour 3

Filed under: ramblings,- latige111 — latige111 @ 12:22

La lecture du livre m’a vidé de toute énergie et la nuit nous ayant recouvert d’une chape de charbon, mon compagnon me porte désormais sur son épaule. Il entonne des chants dans une langue rocailleuse. Je me surprend à me laisser bercer par ces sons d’un autre monde et plonge dans une étrange torpeur. Quand j’étire mes pétales, la forêt est déjà loin derrière l’horizon et devant nous s’étend une immense pleine parsemée d’alignements de pierres grises. Un soleil orange se lève au fond et dessous scintille une vaste étendue d’eau émeraude. La lumière s’étire et devient jaune puis blanche comme si le temps s’accélérait d’un coup. Sûrement le fruit du déséquilibre. Le géant me dit que cet endroit est mythique dans son pays, on le nomme Carnac. Mes feuilles se gonflent d’énergie et tandis que le géant doré m’attrape par le pot, je vois une troupe de petites créatures biscornues qui dansent en ronde autour d’un des monolithes. Encouragé d’un pouce en l’air par mon compagnon qui préfère rester en retrait, je m’approche discrètement d’elleux et perçois des gloussement aigus. Iels font un peu peur avec leur nez tordus leurs pieds griffus et leurs haillons chiffons, mais semblent bien s’amuser dans leur ronde effrénée. J’ai tiré des leçons de ma rencontre avec le jardinier doré et je décide de ne pas les juger au style. Je vais donc timidement à leur rencontre et je m’entends dire salut j’enquête sur le Dérèglement et je me demandais pourquoi vous dansiez là, autour de cette pierre là, qui est très jolie mais pas plus que les autre donc pourquoi pas celle là où celle là ? Les créatures s’arrêtent brutalement et me lancent des regards comme des flèches. Iels marmonnent des paroles dans la même langue rocailleuse que celle de mon compagnon puis elles s’évaporent. Je me tourne dans tous les sens dans l’espoir de les apercevoir une dernière fois et je les retrouve effectivement plus loin, en train de grimper sur mon jardinier, et de lui arracher des pans de son armure cirée. Mon noyau se sert mais je sais que je ne ferai pas le poids contre ces êtres fourbes et griffus. Je l’encourage d’un pouce en l’air et me concentre sur le monolithe. Le soleil est déjà passé de l’autre côte, le temps presse avant que mon corps ne se mette encore en somnolence. J’essaye de trouver une faille, une serrure, une poignée, quelque chose mais rien. Le soleil atteint la ligne d’horizon, et soudain, des gravures apparaissent en surbrillances à la surface de la roche. Je retrouve le même système de cases, de dessins et de textes que dans le livre bleu. J’y découvre une silhouette sombre et écrasante, qui me brûle la rétine rien que de l’effleurer du regard. Elle s’empare d’un objet circulaire, le même que dans le livre de l’arbre cube et tout autour devient chaos et tremblotements. D’autres personnages entrent en scène, au allures très différentes les un.es des autres. L’une d’entre elleux me ressemble étrangement. Un semble étrangement pencher vers la gauche. Toustes convergent vers un petit sommet où iels ouvrent une sorte de faille, trou noir dans ce paysage tout en nuances de beige, brun et roux. La silhouette menaçante est jetée par je ne sais quel force dans ce trou et le passage refermé. Puis l’image disparaît, il fait nuit. Je suis à nouveau immobilisée, mais cette fois sans mon camarade musclé. Il me manque ce frimeur, j’espère qu’il s’en sortira. Je rumine cette fable. Quelque chose m’échappe. Je ne comprends même rien du tout. Mes questionnements entonnent une ronde effrénée autour du monolithe et tandis que je me laisse tomber peu à peu dans la même torpeur que la nuit précédente, le chant de mon compagnon doré résonne dans mon esprit et deux mots aux consonances mystérieuses s’imposent à moi : Yeun Ellez.

Mandragora, jour 2

Filed under: ramblings,- latige111 — latige111 @ 12:21

Le jardinier avait fini par couper toutes les cimes des arbres pour m’aider à m’extirper de cette terre qui gratte. A présent, je me balade sur la terre ferme, dans un pot de fleur DORE conçu à partir d’un morceau de l’armure du jardinier. Je pue le seum, maintenant on est assorti lui et moi. En plus il veut pas me lâcher les racines. Quelqu’un l’a missionné de me protéger. J’ai pas le choix, qui m’arrosera sinon ? Je suis pas faite pour survivre en dehors de la forêt.

Ducoup il me parle de marques d’armures pendant que j’essaye de préparer un plan d’attaque pour rétablir l’ordre du monde. Je crois que ça m’angoisse un peu : toute seule, ou avec le jardinier, j’y arriverai pas. Je sais même pas où aller. J’ai aucune connaissance du monde au-délà de la Lisière. Je crois que j’aurais préféré pousser dans une clairière comme tout le monde et me faire embarquer comme tout le monde plutôt que d’être celle qui doit sauver tout le monde.

Bref, on continue d’avancer pendant des heures, sans trop savoir où on va. Tandis que la Forêt se désépaissit peu à peu, la nuit tombe sur nous et en face on trouve un arbre chelou, tout carré et tout blanc. J’en ai jamais vu des comme ça, même pas sur mes feuilles de cours de géo. Mon compagnon actionne un espèce de mécanisme argenté sur le devant du tronc, et un pan de l’écorce immaculée se détache vers nous, dévoilant un tout autre espace à l’intérieur de l’arbre. Le jardinier me dit il faut que tu entres moi je suis trop grand et puis c’est à toi d’y aller, tu y trouveras des réponses petite pousse. Je commence à me dire que c’est sûrement pas un arbre de la forêt que je vois là mais bel et bien le début du monde de l’Après-Lisière. Je suis son conseil silencieusement et pénètre dans le cube blanc. A l’intérieur ya plein de trucs chelous transparents que j’ai jamais vu avant, mais sur une table au milieu quelque chose brille et m’attire irrésistiblement. C’est un livre bleu, qui ressemble à ceux de la bibliothèque de la colonie du mal, mais qui dégage une aura un peu louche, je saurai pas comment décrire. Maman m’aurait dit de ne pas y toucher. Au centre de la couverture un trou béant sur un vide noir parsemé d’étoiles et c’est comme si je pouvais plonger dedans. Le temps presse alors je me ressaisis et ouvre le livre. Les feuilles sont divisées en plusieurs cases, remplis de petits dessins et le texte est dans une autre langue que celle de la Forêt : je ne comprends rien. Sur les images je découvre un monde fait de saccages. Je remarque la récurrence d’un objet circulaire, parfois convoité, parfois perdu, parfois caché. A la fin du livre, une silhouette floue la porte, et le monde semble avoir retrouvé sa sérénité. J’essaye de discerner cette silhouette mais le livre se referme brutalement, le choc faisant tomber les objets transparents qui se fracassent bruyamment en touchant le sol et je me retrouve expulsé en dehors de l’arbre cube. Mon compagnon m’aide à me relever et ramasse délicatement ma terre qui s’était renversée.

Le jardinier avait fini par couper toutes les cimes des arbres pour m’aider à m’extirper de cette terre qui gratte. A présent, je me balade sur la terre ferme, dans un pot de fleur DORE conçu à partir d’un morceau de l’armure du jardinier. Je pue le seum, maintenant on est assorti lui et moi. En plus il veut pas me lâcher les racines. Quelqu’un l’a missionné de me protéger. J’ai pas le choix, qui m’arrosera sinon ? Je suis pas faite pour survivre en dehors de la forêt.

Ducoup il me parle de marques d’armures pendant que j’essaye de préparer un plan d’attaque pour rétablir l’ordre du monde. Je crois que ça m’angoisse un peu : toute seule, ou avec le jardinier, j’y arriverai pas. Je sais même pas où aller. J’ai aucune connaissance du monde au-délà de la Lisière. Je crois que j’aurais préféré pousser dans une clairière comme tout le monde et me faire embarquer comme tout le monde plutôt que d’être celle qui doit sauver tout le monde.

Bref, on continue d’avancer pendant des heures, sans trop savoir où on va. Tandis que la Forêt se désépaissit peu à peu, la nuit tombe sur nous et en face on trouve un arbre chelou, tout carré et tout blanc. J’en ai jamais vu des comme ça, même pas sur mes feuilles de cours de géo. Mon compagnon actionne un espèce de mécanisme argenté sur le devant du tronc, et un pan de l’écorce immaculée se détache vers nous, dévoilant un tout autre espace à l’intérieur de l’arbre. Le jardinier me dit il faut que tu entres moi je suis trop grand et puis c’est à toi d’y aller, tu y trouveras des réponses petite pousse. Je commence à me dire que c’est sûrement pas un arbre de la forêt que je vois là mais bel et bien le début du monde de l’Après-Lisière. Je suis son conseil silencieusement et pénètre dans le cube blanc. A l’intérieur ya plein de trucs chelous transparents que j’ai jamais vu avant, mais sur une table au milieu quelque chose brille et m’attire irrésistiblement. C’est un livre bleu, qui ressemble à ceux de la bibliothèque de la colonie du mal, mais qui dégage une aura un peu louche, je saurai pas comment décrire. Maman m’aurait dit de ne pas y toucher. Au centre de la couverture un trou béant sur un vide noir parsemé d’étoiles et c’est comme si je pouvais plonger dedans. Le temps presse alors je me ressaisis et ouvre le livre. Les feuilles sont divisées en plusieurs cases, remplis de petits dessins et le texte est dans une autre langue que celle de la Forêt : je ne comprends rien. Sur les images je découvre un monde fait de saccages. Je remarque la récurrence d’un objet circulaire, parfois convoité, parfois perdu, parfois caché. A la fin du livre, une silhouette floue la porte, et le monde semble avoir retrouvé sa sérénité. J’essaye de discerner cette silhouette mais le livre se referme brutalement, le choc faisant tomber les objets transparents qui se fracassent bruyamment en touchant le sol et je me retrouve expulsé en dehors de l’arbre cube. Mon compagnon m’aide à me relever et ramasse délicatement ma terre qui s’était renversée.

11 février 2023

chez nous

Filed under: - carnage — odilon @ 14:49

vivre en immeuble c’est vivre un peu chez les autres

les murs n’ont sûrement pas toujours été jaunes

la moquette du couloir retient toutes les odeurs

je sais ce que les voisin•es mangent quand je passe devant chez eux

et j’entends leur sanglots quand je me couche

10 février 2023

les pattounes enfouis

Filed under: - evan — evan @ 14:51

au fond de la classe

Filed under: - evan — evan @ 14:24

j’ai dessiné une plaine sur le tableau. Il y avait du vent et l’herbe tournoyait.


Qui décide des règles du jeu ?

Filed under: - Louna — Louna @ 02:03

J’ai la nausée,

Encore une fois,

Un mois c’est écoulé,

Et encore une fois,

Mon ventre est occupé par une douleur intense,

Mon corps et chaud et ma tête bouillante.


Si ce n’était que cela,

Mais mon cerveau surchauffe lui aussi,

Les émotions se mélange et s’amplifie.


Remise en question total,

Tout les choix sont remis en cause.

Je sait maintenant que ça arrive tout les mois,

Que ça dure quelques jours,

Que mes penser sombres disparaîtront

En même temps que les maux de ventre et de tête.

Mais qui décide des règles ?


Qui décide des règles du jeu ?

La piscine en hiver

Filed under: - Louna — Louna @ 01:50

La porte s’ouvre,
La nuit est froide.
Je plonge mon corps dans l’eau,
Nous somme en hiver.


9 février 2023

in any other world

Filed under: - claude — claude @ 10:20

Les joues les joues c’est doux c’est doux !

Yvonne

Filed under: - Murphy — Murphy @ 10:03

– c’est une histoire d’amour, je suppose ?

– que voulez-vous que ce soit ?

8 février 2023

Manif (3) toujours contre la réforme des retraitres

Filed under: - Louna — Louna @ 03:17

En levant les yeux, il devient difficile de faire la différence entre les oiseaux et les lacrymaux qui volent dans le ciel.

 

– Qu’elle heure est-il ?

– 13h12

 

Stratégie…

Filed under: - Louna — Louna @ 02:49

Dimanche 5 février 

7 février 2023

shaman de la Vallée de Brume, premier jour

Filed under: - evan — evan @ 12:48

Après un long sommeil, où seul mon troisième Oeil était ouvert, j’entends finalement la cloche qui m’incite à me réveiller. Allongé en étoile sur le sol, je découvre alors, de mes deux autres yeux, l’inconnu.

 

Bien loin de mon Palais des Courants d’Airs, dans la Vallée de Brume, ici, je ne reconnais rien. L’air me semble plus épais, mon corps plus lourd, et le temps semble, lui, avancer au ralenti. Je me relève, pose les mains face contre terre. Je tâtonne de mes griffes délicates la roche couleur charbon qui fut jusqu’alors mon lit, et dont mes vêtements sont tout tachés. Au loin, des pics montagneux brisent l’horizon et, au moment même où je les regarde, un rayon de lumière orange déchire le ciel. Soudain, le noir de la nuit se réveille à son tour et devant moi, il danse.

 

Je suis le seul public d’un spectacle céleste, où les Lumières Nordiques virevoltent et se reflètent dans le vide. Au fond de moi, j’ai l’impression de vivre un moment unique, et je me rappelle des folies de ma mère qui me racontait, le soir avant d’aller me coucher, qu’un jour je rencontrerais le Ciel. Je n’ai jamai su si elle parlait de quelqu’un, peut-être un vieil ami à elle au prénom atypique, ou bien si le Ciel était tout autre chose: la vie après la mort, la mort après la vie.

 

Peut-être que je viens de rencontrer le Ciel.

 

Soudain, l’obscurité revient. Pendant un moment, j’ai l’impression que l’on m’a enlevé la vue, trois yeux confondus. Dans ce silence étrange, je ne sais pas quoi faire d’autre qu’attendre. Mes yeux s’habituent à la nuit sombre, et il s’avère alors que je ne suis pas aveugle – simplement troublée par mon environnement subitement plongé dans le noir. Je distingue autour de moi une ribambelle de cailloux de différentes tailles, une longue étoffe épaisse qui, je crois, me recouvrait jusqu’à présent et, juste en dessous, la couverture épaisse d’un livre. En relief, j’y distingue le titre “Livre d’Arts Secrets”, mais une fois ouvert, je n’y vois rien. Rah’min, je murmure, brisant le silence éternel du paysage. Une orbe de lumière flotte alors juste au-dessus et éclaire enfin le contenu du livre. Son titre, ainsi que la personne étrange qui me l’a offert, sont les dernières choses dont je me souviens – c’est ensuite le trou noir. Je ne sais pas combien de temps je suis restée endormie, cela peut-être quelques jours, une à deux semaines peut-être. Mes griffes, que j’ai l’habitude de couper chaque matin, ont tout de même bien poussé. En tournant les pages, je déchire sans faire exprès le papier.

 

Au milieu du livre, qui semble être rempli d’images mystérieuses, de schémas incompréhensibles et de paragraphes rédigés dans une langue symbolique que je ne connais pas, je tombe sur une traduction qui me paraît elle, limpide comme du cristal. Le Magicien Sombre. Le visage dissimulé derrière une cape qui ne laisse apercevoir que ses yeux, il est représenté accroupi, un bras tendu vers l’avant. Plusieurs lignes parlent de son aspect physique, d’autres de ses pouvoirs, mais ce sont les cinq dernières phrases de la page qui résonnèrent le plus en moi.

Comme un avertissement prophétique, il était écrit, en tout petit:

Tout en haut du troisième Nuage il est né,

Tout en bas du Puit d’Orage il mourra.

Sur son chemin il tuera trois fois,

une Fleur,

une Etoile

et un Chat.

princess of tsurugi, premier jour

Filed under: ramblings,- evan — evan @ 12:40

Hier mon père l’empereur est mort. Pas de la guerre, pas avec passion même pas avec beauté, seulement avec ennuis comme n’importe qui. Personne ne se rappellera lui. Je veux qu’on se rappelle de moi. Je me tiens droite, le regard vide, j’avance. Quatre monolithes de béton sur une petite plate-forme rectangulaire, c’est comme ça que mon père voyait sa mort. Au milieu, un trou pour déposer ses restes. Je m’approche. Les cristaux posés sur mon corps crissent sur le béton crasseux. Ils se râpent et se fracassent. Il n’y a rien à voir, rien à faire, pourtant je m’agenouille, comme pour un rituel. Mes pieds, genoux, cuisses et mains bleuissent. Vite je me relève. Si je reste encore plus longtemps, je risque de me liquéfier, lentement pénétrer les cavités du béton pour me retrouver à côté de mon père. Je prends peur. Les cristaux se remettent à crier frénétiquement jusqu’à ce que j’arrive à regagner le trottoir de l’autre côté de la route. Je me retourne, face au mausolée de l’empereur pourtant, je n’y vois qu’un petit rondpoint rectangulaire.

À mes pieds, des éclaboussements dans le caniveau attirent mon attention.C’est un petit morceau de mousse qui flotte sur l’eau. Ça ressemble à une île, qui naviguerait sur le fleuve des eaux de pluie. Soudainement, elle se met à grandir. La petite île devient une grosse île puis le haut d’un crâne, un visage, puis un corps mouillé. C’est un jeune elfe boutonneux des égouts. Il est beau, il est petit, il est maigre, il ne me donne pas son prénom.Là d’où il vient les gens sont soucieux, les égouts sont asséchés. Ça viendrait du nord, là-bas les eaux pues le désespoir. Pendant un instant, j’arrête de l’écouter. Depuis tout à l’heure, il n’a pas séché. Les gouttes sur sa peau se sont arrêtées de couler malgré les pentes de son corps. Il en a partout, des perles d’eau de différentes tailles. Comme s’il les collectionnait. Parfois, elles sont tellement grosses que je peux y voir mon reflet. Le reflet d’une star. Je vais aller voir ce qui se passe là-bas et peu importe la menace, je la vaincrai.Il glisse dans ma main une poignée de graviers et me dit : ne mets pas les gravillons en cage sinon ils deviendront des gabions.

and i was closer than ever

Filed under: - claude — claude @ 12:13

Il me faut plus de verbes.

6 février 2023

Mandragora, colonie du mal : jour 1

Filed under: ramblings,- latige111 — latige111 @ 21:55

Ça fait maintenant 111 heures que je pousse, et je commence à sentir un peu les rayons de lumière qui frôlent mes pétales de tête. Je m’étend au maximum et tente de combiner l’énergie qu’ils dégagent avec celle que j’absorbe depuis tout ce temps dans ma terre natale. Je pousse un peu plus, je veux sortir la tête, mais je manque de force. Ma graine a dû avoir la mauvaise idée de se déposer dans un coin sombre de la forêt, là où traînent les vieux sapins-mercenaires à la retraite et les guerriers-bêtes et méchants. Un coin mal famés quoi. Heureusement, je suis Mandragora, de la colonie du mal, je peux me défendre facilement des prédateurs grâce à mon feuillage épineux, le temps d’accumuler assez d’énergie pour sortir et rejoindre ma famille. Un bruissement juste au dessus me sort de mes pensées sombres. On dirait un son métallique, étouffé par le filet de terre qui me sépare de l’air libre. Sur mes gardes, je dresse mes épines, qui se réchauffent et absorbent enfin assez de lumière pour sortir la tête. Je découvre un grand mec, tout en doré qui vole juste au dessus de moi. Il porte : une cape rouge de frimeur, un casque doré en forme de cornes, des bottes dorées de champion et une belle cisaille dorée, avec laquelle il taille les frondaisons en sifflotant. Il a beau être agaçant avec son look de goldorak bling bling qui se la pète, c’est bel et bien grâce à lui que j’ai pu sortir de ce bourbier. Je m’aperçois que l’air brûle mes poumons, c’est la première fois que j’en respire autant. Un petit cri m’échappe et attire l’attention du jardinier doré, qui se penche dans ma direction. Une voix de velours s’échappe de son casque brillant :
« Petite ! Je t’ai enfin trouvé ! Cela fait 111h que je te cherche ! L’ordre du monde est déréglé, l’équilibre entre le bien et du mal s’est écroulé. Personne ne sait pourquoi, et comment revenir à la normale, mais des catastrophes éclatent partout dans l’univers.
Écoute moi : ta famille a été capturée par une guilde de magiciens. Iels veulent les transformer en potion de force pour survivre dans ce monde aux allures d’apocalypse.
Pour les sauver, tu dois aider à restaurer l’ordre du monde, sinon tu finiras aussi en potion magique ! »
Épouvanté de ces mauvaises nouvelles, je me trémousse, essayant en vain de sortir mes racines.

Jour 1

Filed under: - camille.bly — camille.bly @ 20:59

Au large de l’Umi, le clan des Oryctolagus blancs navigue à bord de la carotte magique, de retour dans les Champs en Fleurs pour la saison De la Grande Cueillette.

Pendant toute la traversé j’ai ressenti un sentiment profond de désespoir, une saison de plus à devoir cueillir des fleurs. J’aurais préféré être allergique au pollen comme Dusiphile, elle au moins elle n’est pas obligé de venir, au contraire, elle peut continuer de profiter de la Grande Cité.

Mes origines sont un véritable fardeaux, devoir passer toute une saison coupée du monde au beau milieu de champs de fleurs entouré d’eau, ce n’est pas la vie dont je rêve, mais je n’ai pas le choix, notre cueillette annuelle est essentielle pour la survie d’Oris. 

Maman dit que c’est normal, que je suis à un âge charnière, que tout le monde passe par là, même elle. Mais je ne la crois pas.

Le voyage à bord de la carotte magique est calme, trop calme. Depuis quelque temps les anciens, parle d’un dérèglement, Oris serait d’après eux en proie à un grand danger. 

Je pense que ce sont seulement des récits de vieux Oryctolagus, ayant trop respiré de pistil de fleurs. En tout cas, si ça pouvait être vrai, ça m’arrangerait bien, je n’aurais pas besoin de me coltiner la cueillette, pourvu qu’Oris disparaisse.

Je suis, depuis le début de la traversée, bien installé dans la cale loin de mes congénères bien trop heureux de retourner à leur condition de cueilleurs. Je rêve de vivre des aventures, de mettre un coup de pied dans la fourmilière, je veux créer mon propre destin, celui que je me serais choisi.

–  « Eh toi ! » 

Qu’est-ce qu’elle me veut celle là. Si c’est encore pour parler des Champs de Fleurs je préfère me jeter par dessus bord.

– « Que fais-tu ici toute seule, ce n’est pas un endroit pour une jeune lapine » 

Elle s’approche, et à travers la pénombre de la cale, j’arrive à distinguer sa silhouette. Elle ne ressemble pas à une Oryctolagus. Son regard brille et me transperce, sa présence me donne des frissons.

– « Qui êtes-vous ? Vous n’avez pas l’air d’être l’un des nôtres » 

– « En effet, je viens de la Grande Cité, je me suis cachée à bord de ce bateau… Je suis venu car je savais que quelqu’un parmi ton clan était en proie à de grands doutes. »

Cette pauvre vieillarde à dû ce perdre, mais elle est amusante et je préfère l’écouter elle, plutôt que les autres qui me gave avec leurs histoires de fleurs. 

– «  Je te propose d’échapper à ton quotidien, j’ai en ma possession un artefact qui te permettra d’obtenir un grand pouvoir et de quitter les Champs en Fleurs ainsi que les durs mois de labeurs qui t’y attendent ».  

Soudain apparaît entre ses mains une boule d’un noir profond,  aucune lumière ne semblait s’y refléter. La vieillarde n’avait pas l’air si perdu que cela.
Je me suis toute de suite sentie attirée par l’aura de cette objet qu’elle me tendait.

– « En échange, tu devras rejoindre un groupe de personne, telle que toi, ils ont des rêves de grandeur, ils souhaitent échapper à l’avenir que leurs origines leur avaient attribué… Un seul mot et cette énergie t’appartient »

Comment refuser un telle proposition, j’allais pouvoir enfin accomplir quelque chose.

– « J’acce…. »

Sans même pouvoir finir ma phrase, la vieillarde disparut, laissant tomber son étrange sphère. J’arrive à la rattraper de justesse avant que celle-ci n’heurte le sol. Elle se rétracte entre mes pattes, une vive chaleur se répand dans tout mon corps. 

Quelque chose à l’air de changer, j’ai l’impression de renaître, je ne peux pas rester une seconde de plus à bord de ce navire, il faut que je m’en aille, je dois enfin accomplir ma destiné.

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