Errances

4 novembre 2021

Naradžennie

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 02:46

Avant de sortir de chez lui, Ernest doit choisir une cassette. Elles sont entassées sur une étagère trop petite, qui déborde tout le temps. Ernest ne veut pas les ranger, il n’a plus besoin qu’ellse soit classées pour les retrouver. Après une semaine d’isolement, sa conscience s’est dépliée dans tous son petit studio. Seule la porte d’entrée est fermée, les autres laissent passer sa présence. Il ressent chaque fibre, chaque mouche, il voit et sent tout ce qui est contenu avec lui ici, dans ce sens nouveau. Sa main vient saisir une cassette derrière son radiateur, elle est tombée de la pile pendant qu’il se douchait ce matin. Il l’a perçu sans y faire trop attention, au lendemain de sa cérébroblasté, ça aurait été impossible :

Il avait été saisit de confusion, il réalisait lentement ce qui lui était arrivé au Prizunik. Il ne se souvenait que de ça, le reste, son nom, ses amis, la réponse de ses parents par courrier, il ne les avait pas oubliés, mais il ne pouvait plus y penser. Ses petites habitudes, son comportement, son paysage émotionnel s’étaient lentement dissipés le jour de l’explosion jusqu’au soir. Il devait ré-intégrer  tout ce que son cerveau, maintenant dissipé, avait enfoui dans sa noueuse compléxité. Des flots inépuisables d’informations qu’il a parcouru, sans discontinuer, dans le secret de son studio. Ses souvenirs, irrégulièrement long et précis. Le plus net était le dernier, l’éclatement de tout. Ca lui a demandé une semaine, aujourd’hui, lassé de toute cette introspection, il se sentait curieux. Il voulait sortir à nouveau, tester sa lucidité rafraichie.

Il nourrit son lecteur magnétique de AKAMORA, il en ressort un son argenté qui apaise ce qui lui reste d’oreilles, et filtre ses sensations. Chaque jour, le confort de la musique le surprend. Elle lui rend sa concentration qu’elle relève d’un zest de curiosité. Sa céphalovoix (appelons ainsi son ancienne voix intérieure) prononce, étouffé par les bonnets et la capuche :

 »Ma musique a-t-elle peur du silence ? »

 

3 novembre 2021

Désorientée

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 23:29

2 novembre 2021

Media Terror ! (partie 3)

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 17:04

En revenant dans son local, Hedwige est livide. Elle vient de recaller le sans-visage à l’entrée de la Fac. Huit ans de carrière dans la sécurité et son travail arrive encore à la surprendre. La vue du sang ne la gène peut-être pas, mais le demi-crâne nu d’Ernest lui a retourné l’estomac. Impossible de regarder ailleurs, le garçon n’avait pas d’yeux. Heureusement que la direction lui avait donné une marche à suivre en cas d’arrivée du patient zéro au portail, sinon elle l’aurait surement frappé.

– Yo Hed ! Tu devineras pas ce qu’ils m’ont fait à l’internat.

Désolée Léon, Hedwige n’a pas la tête pour les mondanités. Elle s’empresse de se servir un café, s’assied derrière son poste de surveillance et enfile un casque sur ses oreilles. Elle n’écoute même pas de musique, elle ne peut, simplement, plus entendre personne. Sa main tapote frénétiquement, sa tête lui rejoue son échange avec Ernest Cordina en boucle. Son petit aire abattu, qu’elle lisait sur sa bouche. Comment il pouvait avoir l’air si triste alors qu’il n’avait plus que sa bouche, le bas de son nez et des bouts d’oreilles ? Le discours qu’elle lui avait récité de son stage de formation pour laccueil des cérébroblastés. Elle avait révisé ça consciencieusement, comme une énième procédure à appliquer. Pourquoi c’est maintenant qu’elle perd les pédales ? La procédure est appliquée, la journée va se passer sans accroc, rien ne la perturbe à la maison. Ca ne peut être que lui. Il devrait déjà être mort, ça na pas de sens. Il marchait comme s’il avait encore la vue. Je crois qu’il me regardait dans les yeux. 

Une main se pose sur ses épaules, elle retire son casque et ouvre les yeux pour croiser le regard inquiet de Léon.

– Qu’est ce qui s’est passé Hed ? Tu veux prendre ta journée ? Je peux te relayer si tu veux. 

Il applique la procédure d’un état de choc. Elle sait très bien ce qu’il l’attend : deux jours de repos où son collègue passera la voir une fois par jour manger avec elle, et au troisième jour il l’aidera a rédiger un rapport plus détaillé des évènements. Avant ça il faut qu’elle lui raconte.

Sa voix tremble, il y a des larmes sur ses joues, elle n’arrive qu’à prononcer que deux mots, Léon comprendra :

« Ernest Cordina. »

 

1 novembre 2021

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 22:52

[ ERREUR SYSTEME ]

Veuillez redémarrez la conscience.

[ СІСТЭМНАЯ ПАМЫЛКА ]

калі ласка, перазагрузіце прытомнасц.

31 octobre 2021

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 20:28

30 octobre 2021

Media Terror ! (partie 2)

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 18:02

« Allez mon vieux ! On se motive, il faut sortir aujourd’hui »

Depuis que sa tête avait éclatée, Ernest peut entendre parler sa conscience. Son ouïe s’était liée à son odorat et à sa vue, en un sens nouveau, auquel il ne s’est pas encore habitué. Il lui a fallut trois jours pour comprendre que les autres entendaient sa voix-qui-a-été-interne. 

Il lisait dans une bibliothèque et des gens étaient resté l’écouter : ils ricanaient en silence, quand lui se demandait ce que ces gens-là faisaient ici à le regarder. D’autres se sont fâchés, à raison, alors qu’il pensait à leur physique. Depuis, Ernest préfère garder sa voix à l’intérieur d’un appartement, à défaut d’avoir une boîte crânienne. Ca fait une semaine maintenant, au-dedans, il ne pense qu’à son amende impayée, à ses études qu’il rate, et à ses amis qui ne le voient plus que dans les médias en tant que patient zéro. Il avait débranché son téléphone, que l’Etat et les journaux sollicitaient chaque matins, après une semaine d’indifférence.

Dans les premiers jours, il avait envoyé une lettre à ses parents, pour leur raconter sa mésaventure au Prizunik, l’amende qu’il ne pouvait pas payer, pour laquelle il leur demandait de l’aide, et les rassurer quand à ses études qui, jusqu’ici se passaient tranquillement. Le lendemain, il était retourné au campus mais on ne l’a pas laissé rentrer. La sécurité disait que c’était un fouteur de troubles, qu’il dégoutait les étudiants et que son truc était surement contagieux. Sidéré, Ernest était rentré chez lui prendre une douche et faire semblant d’avoir une vie normale. Un numéro qu’il ne peut plus continuer, par manque de pâtes.

« Au Prizunik, c’est sûr, ils voudront pas me laisser entrer, enfin pas comme ça »

Après plusieurs essais il enfile deux bonnets sur un bol qu’il met sur sa tête. Pas très élégant, certes, mais avec une capuche et un casque sur les oreilles, ça sera, sans doute, moins voyant qu’un moignon de crâne.

29 octobre 2021

Zalkann i laboratoryya

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 15:04

28 octobre 2021

Media Terror ! (partie 1)

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 23:11

La dépêche ne parle que de ça depuis 4 semaines. Ca a commencé discrètement dans la page des faits divers, un étudiant avait perdu le haut de sa tête dans un supermarché, et avait survécu, le jour suivant 50 cas reportés partout dans le pays, le lendemain, on avait découvert que ça avait frappé les nations de tout le continent le même jour. A la fin de la semaine ça avait atteint des personnalités publiques. Les politiques avaient arrêté de punir les demi-explosé.es quand leurs semblables s’y été mis. Avant ça, ils considéraient les cérébro-blastés comme d’inélégantes formes de contestations, peu à peu on a commencé à les appeler victimes. A la fin du mois c’était comme si on ne les avait jamais condamné.es. Une marque de moto avait annoncé, en grandes pompes, la révélation des premières prothèse. Elle avait gagné une image presque prophétique, passant de la garanti de vaillants véhicules à la seule promesse d’une solution pour l’épidémie des cérébro-blastés.

Solveig avait beau écouter de loin les nouvelles du monde, déjà assez préoccupée par sa propre vie, elle n’a pas pu échapper à ces surnaturelles histoires épidémiques.

La tête des gens explosent, ils survivent et ça ne choque personne ?! 

L’administratif avait recouvert l’impossible d’une pellicule de formalités. On se posait d’autres questions. L’intention des victimes, le tarif des amendes, le noms des lois, les conditions d’ouverture des supermarchés, et maintenant l’arrivé d’une prothèse. Ou plutôt un cache misère, un objet ornemental élégant en céramique. Drôle de choix de la part de cette obscure marque de moto qui avait sût, mieux que l’industrie de la couture ou le marché médical, se saisir du moment pour créer un phénomène marketing. Et tout ce monde qui en parle ! Leurs conversations devenues redites de pages de journaux, de publicité, les discours de quelqu’un d’autre recopiés et diffusés partout.  La réalité avait basculé plus vite qu’il ne fallait pour l’accepter. Et Solveig devait garder, par dessus tout ce foutoir, une façade de normalité. Un air amusé et fatigué qu’on se partageait dans chaque conversation, quotidienne ou privée.

 

27 octobre 2021

Няма сімвала

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 20:40

26 octobre 2021

Oural Matacykl annonce la révélation de la première prothèse pour cérébroblastés au prochain match de l’UeC Grestin

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 19:03

25 octobre 2021

4 Brumaire 230

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 13:23

L’arrière droit de l’UeC Grestin pris d’une cerebroblasté spontannée

Les cerebroblastés se multiplient, depuis le cas du 1er Brumaire, 176 explosions crâniennes supérieures spontanées ont touchés des habitant.es de tout le continent. Au 3 Brumaire, l’arrière droit de L’UEC Grestin, Théon BratFranck a été atteint alors, qu’il faisait ses courses de légumes en grande surface, comme les 229 autres victimes avant lui. Pour prévenir leur clientèle, certaines chaînes de supermarché ont choisi de fermer leur section de produits frais, d’autres ont choisi de mettre un avertissement dans les rayons.

Il n’y a pas matière à s’inquiéter, les ventes ne baissent pas et les clients endomagées sont toujours les bienvenues dans nos rayons. Pour eux, nous ferons baisser les amendes pour dégradations des commerces dans les prochains mois. Déclare Ugö Delpin, Directeur Générale de la chaîne Prizunik.

Les ministères Ouest-Erasiatique de la Santé et de la Protection civile prévoient une déclaration d’ici trois semaines.

Quand au défenseur de l’Artozka, il jouera comme prévu après une semaine de convaléscence pour le Grand Tournoi des cités, muni d’un prototype de prothèse crânienne par son sponsor, Oural матацыкл. 

 

24 octobre 2021

1er Brumaire 230,

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 13:43

Explosion spontanée de boîte crânienne à Mont-Michel

 

Prisunik de Mont-Michel, section fruits et légumes, le haut de la tête d’Ernest Cordina, un étudiant de 25 ans éclate spontanément.

Embarrassé, le jeune homme doit payer une amende de 2100 F pour dégradation publique et trouble à la tranquillité marchande.

 

21 octobre 2021

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 23:05

20 octobre 2021

Fin de mémoire

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 19:57

Un sol que j’oubli

Défile sous ma semelle.

Je vais bien dormir.

19 octobre 2021

Un Casimor-régalien

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 22:57

18 octobre 2021

Des Casimors et le christ-françois

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 22:45

17 octobre 2021

Impressions

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 22:01

La saveur d’un citron lui mordant les dents,

Le dos épuisé par l’assemblage de son temple,

Il s’étonne de l’éclat de la mer quand il sort fumer.

16 octobre 2021

Alliteration en s Pure à affiner

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 23:49

-Si six cent sauces saucés sucent six-cent six saints sans sous, sans essence, aussi sans seins, c’est six-cent six suçons sans-soucis

-Si c’est sans soucier, c’est six cent six suçons sans cesser ! Ces sciences encensent Sissi sous son sas assis sous Cesson.

-Sans saucissons c’est cent soucis cessant sa sussions

-Cessassions ! Sus aux suisses !

-Secessions c’est sensass !

Depuis le 22, avant-première

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 11:25

15 octobre 2021

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 23:24

Le mystère est muet

L’imaginaire palabreur

Ressac sous la lune.

 

14 octobre 2021

Article n°2020-293 n°2020-1310 n°2021-1262 – 35000

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 21:53

Bon jeu, pas cher

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 10:33

Et si une multinationale offrait la promesse de la disparition de l’anxiété, la tristesse, et toute souffrance emotionelle?
Serait-ce possible ? Serait-ce un outil de contrôle ? Serait-ce une tentative sincère ? Si ça l’était, si ça marchait, Essaierait vous ?
Devons-nous guarder nos souffrances prêt de nous ? Ou devons par tout les moyens les chassez au loin ?
La quête du bonheur idéal, l’acceptation d’un monde imparfait ?
Où l’humain.e doit-il concentrer ses efforts ?
Où vais-je ?

Autant de question que me posent The Red String club, je vous tiens au courant

12 octobre 2021

Apparition n° 6

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 20:39

11 octobre 2021

Apparition n°5

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 22:25

10 octobre 2021

Apparition n°4

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 21:57

8 octobre 2021

Apparition n°3

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 18:07

7 octobre 2021

Apparition n°2

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 19:57

6 octobre 2021

Le Visage-sans-nom partie 3 (fin)

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 15:49

Des livres pleins de noms dans les mains. Un regard lointain appuyé par de fins sourcils légèrement soucieux. Elle me regarde sans me voir. Immobile, je me demande si je suis le premier à regarder son visage, sinon combien de temps me sépare de la dernière fois. En regardant sa posture, une main posée sur la pile que tiens l’autre main, un pied en avant, je comprends qu’elle attends que je m’écarte à mon tour. Embarrassé, je lui laisse la place d’échanger des ouvrages vierges avec ceux qu’elle a amandé de son écriture. 

À son départ, la foule des sans-visages se précipite, animée d’une voracité nouvelle, sur la poignée de volumes qu’elle a édité. Contre l’étagère, ils se pressent avec assez d’intensité pour se mêler en une brume infiltrant chaque page de chaque document. Bloqué, je ne peux que respirer ce brouillard chaud et acide. Mon équilibre affaibli, je prend appui sur une rangée de livres. Autour de ma main je sens les pages aspirer un air de plus en plus épais. Avec l’étouffement viens l’aveuglement, j’oublie la raison de ma présence, ma mémoire devient distante comme le souvenir d’un rêve après le réveil. Il ne me reste qu’un présent submergeant, un vertige grandissant et l’ancre de ma main se crispant sur une couverture de cuir que j’emporte en basculant.

Au sol, l’air, plus léger, me rafraichi. J’y reste, le temps que la nuée frénétique se déplace, appelée par une nouvelle addition à la liste des noms et me dirige vers une table de consultation pour reprendre mes esprits. Ici, elles sont toutes libres, je comprends pourquoi les usagers, ne s’attardent pas dans ces rayons. J’ai toujours dans les mains un exemplaire en cuir. Naturellement, il s’agit d’une autre liste de noms, cependant, celle-ci est manuscrite. Bien que je ne reconnaisse pas toutes les lettres, elles sont remarquablement exécutées. Certains mots sont émoussés, ils ont étés portés, parfois trop de fois pour être lisibles. 

Ça devrait laisser de la place pour y ajouter quelque-chose. Quelque-chose de nouveau, un nom qui n’est pas encore apparu dans l’infini, quelque-chose qu’elle n’a pas écrit.

Je dessine un cercle orné de quelques lignes. Il est au centre de la page. Je n’avais jamais écrit dans l’infini auparavant.

C’est comme crier dans le vent. 

5 octobre 2021

Le Visage-sans-nom partie 2

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 23:48

Je choisis d’étudier le non-spectre de la section des noms.

Sur son passage, les sans-visages s’éloignent avec allégeance. Elle se déplace avec hâte d’un livre à l’autre, les maniant à peine. D’un regard distrait, on jurerai qu’elle ne regarde même pas leurs contenu. Peut-être en recherche-elle un en particulier ? Elle en choisi toujours de très spécifiques. Elle contourne certaines étagères, certains rayons, apparemment sûre de les avoir déjà parcourues, à moins qu’elle agisse dans un chaos dépourvu d’hésitation.

Je trouve dans les livres qu’elle a manié, de petites notes glissées entre les pages. Dans une écriture étonnement ordinaire elle a écrit des listes de noms, sans ordre manifeste. Certains me sont familiers, d’autres simplement inconnus, mais certains sont si étranges, je jurerais qu’elle les as inventés.

Pourquoi ajouter des mots dans la Bibliothèque Infinie ?

Veut-elle perdre les sans-noms à la recherche de leur mot ? Espère-t-elle qu’un d’eux choisisse l’une de ses inventions pour nom-visage ? Est-ce que ça ferait d’elle une créatrice ?

Je dois glisser à nouveau ses petites listes entre les pages du livre que je retourne auprès de ses éternels voisins. J’ai l’impression de commettre une faute, pourtant, je n’ai jamais connu d’autorité dans la Grande Bibliothèque. D’ailleurs, je n’ai pas le souvenir d’avoir rencontré un.e de ses bibliothécaires, mais après tout le bâtiment est vaste.

Les chercheurs-de-noms-visages qui m’entouraient se sont écartés alors que je rangeais un autre ouvrage amandé de liste en rayon.

Elle est là.

4 octobre 2021

Le Visage-sans-nom partie 1

Filed under: - Casimor,passerelles — Casimor @ 22:08

Dans la Bibliothèque Infinie, à la section des noms, on peut voir des torrents d’individus à la recherche d’identité. Sans visage, ni caractère, voici cell.eux qui attendent l’existence.

Les usager.es de la Bibliothèque, les apprécient avec pitié. Bien qu’iels n’en garde aucune mémoire, iels savent avoir fait parti de ce flot de spectres à la recherche d’un mot suffisant pour contenir leurs consciences. Les usager.es craignent de les rejoindre à nouveau, plus que la mort, iels craignent la perte du nom, ou pire, la réalisation d’avoir choisi le mauvais. On préfère donc éviter de rester trop prêts de ces semeur.ses de doutes sans-visages.

À chacun de mes passages, pourtant, au milieu de la foule, je vois un être incarné, figuré et donc nommé. Elle vit parmi eux depuis aussi longtemps qu’il m’a été donné de traverser l’infinité des mots. Quand j’étais spectre moi-même, je ne devais avoir aucune raison de m’étonner de sa présence, mais aujourd’hui, sa seule vision me glace le sang.

Des générations de visiteurs, n’osant s’approcher d’elle et encore moins lui demander sa véritable appellation, lui ont dressé une copieuse liste de sobriquets:

  • La Perdue,
  • Le Visage Sans Nom,
  • L’Indécise,
  • La Bibliothécaire Amnésique

Pour expliquer sa curieuse présences, on se raconte plus ou moins, la même fable:

Son spectre ne pouvais choisir un seul nom. Tous et aucun ne lui ont convenu, dans le doute, elle prend chaque nom qu’elle trouve. Ne vous approchez pas d’elle, elle volera surement le vôtre !

Une autre version raconte qu’elle a voulu changer de nom et qu’en retournant parmi les anonymes elle s’est égaré à jamais.

J’aimerai que ces fables suffisent, j’ai à faire dans cette Grande Bibliothèque, mais je ne parviens pas à me concentrer sur autre chose:

Pourquoi serais-t-elle la seule dans cette situation ? Depuis l’éternité qu’elle semble occuper l’infini Bibliothèque, sans doute un cas similaire serai déjà apparu…

Ce serai certainement la première fois qu’une vieille rumeur de couloir serve aussi bien d’avertissement.

 

Newer Posts »« Older Posts

Powered by WordPress